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AALE de Puyloubier: commémoration du 83ème anniversaire de la mort du général Rollet:
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AMICALES INFOS : Repas à l'AALE de Puyloubier

Dans le cadre de nos relations avec l’institution nous avons sollicité  le Lt-Colonel BOUCHEZ  nouvellement en poste  à   L’I.I.L.E  de partager notre repas ce jeudi le 22/08/2013.

Un léger apéritif précédé ce repas  durant la quelle  des  présents on était offert au directeur, en particulier le DVD sur l’institution  confectionné par François  notre  cher ancien.  Un petit mot de bienvenu de notre président, sur les quelles monsieur le directeur a relater  nos relations  futurs ,qui  seront orientés vers ce que nous appelons « fraternité Légion ».

Le Boudin ouvre le repas, puis bien sur Eugénie cher au colonel PIERRON ,Le major VANDRELL a la hauteur comme toujours pour dirigé le service d’une main d’expert car nous étions une quarantaine ,et les serveur se font plus en plus rares.

AMICALES INFOS : Réunion de l’Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de la Suisse romande.

Notre manifestation annuelle devant la Stèle au Col de Morgins, c’est déroulée le dimanche 28 juillet 2013.
Les participants étant rassemblés devant le Monument, le président Fritz Bachmann salua toutes les personnes présentes à cette Cérémonie.
Il remercia tout particulièrement :

    Monsieur Nicolas Rubin, Maire de Châtel
    Monsieur Fabrice Donnet-Monay, président de la Commune de Morgins
    Colonel de l'armée Suisse Pierre Genton
    Médecin-Colonel Jacques Vauthier
    Monsieur Etienne Barrault, Consul Honnoraire de  France à Sion
    Madame Elisabeth Blandin,infirmière des armées honoraire
    Monsieur Marc Granger, organisateur émérite et incontournable,
    Monsieur Jacques Beaupied, président de l’Association française de la Riviera Vaudoise
    Monsieur Raymond Legrand, président des Anciens Combattants de Lausanne
    Monsieur Jean-Claude Germond, membre de l'ANT-TRN
    Monsieur Georges Champagne de Lyon
    Madame Liliane Giovannetti, veuve d’Umberto.
    Monsieur Roland Montangéro de Berne
    Monsieur Angelo Polli de l'AALE du Tessin


Le dépôt des couronnes, des gerbes, de même que la sonnerie aux morts ont ponctué cette cérémonie du souvenir.
Le vin d’honneur offert par la Municipalité a permis à l’ensemble des participants de resserrer encore plus les liens amicaux qui unissent nos anciens Légionnaires à leurs amis sympathisants.
Un déjeuner, dans une ambiance conviviale, clôturait cette manifestation fraternelle et chaleureuse.

Frédéric Bachmann - Délégué FSALE pour la Suisse.

 

 

HISTOIRE : 14 septembre 1918 : le R.M.L.E. gagne sa 9e citation.

Du 9 mai au 16 juin 1915 : bataille de l’Artois.

    Les troupes françaises attaquent la crête de Vimy lors de la première bataille de Vimy ; le 9 mai, l’attaque est lancée par la division marocaine, menée par le 1er Etranger et le 7e Régiment de Tirailleurs. Les succès sont chèrement payés. Pour les troupes engagées, dont les 4e & 7e R.T.A. et le 8e Zouaves, les pertes sont de 2 260 officiers, dont 609 tués, et de 100 240 hommes, dont 16 194 tués, 63 619 blessés, le reste disparu.
    C’est au 2e R.M. du 1er Etranger que revient l’honneur d’entrer le premier de la Légion en campagne. Dès six heures, un gigantesque tir d’artillerie s’abat sur les lignes ennemies. A dix heures précises, les légionnaires bondissent hors de leurs abris et s’élancent à l’attaque. Ils ont devant eux 4 kilomètres à franchir. Le régiment monte à l’assaut des ‘’Ouvrages Blancs’’ sur la côte 140, à proximité de Neuville-Saint-Vaast. L’adversaire, tapi dans des abris solides pendant l’infernal bombardement, est revenu à ses postes et se défend avec l’énergie du désespoir. Dans de telles conditions, la distance à parcourir est simplement effroyable. A quelques centaines de mètres des lignes allemandes, les mitrailleuses ennemies prennent sous leurs feux croisés les vagues d’assaut. Les trois quart des officiers du bataillon C sont hors de combat. Le bataillon D qui vient derrière, se charge du nettoyage et de l’occupation du terrain conquis avant de reprendre son ascension vers les crêtes. Les bataillons A et B suivent le mouvement en troisième position. Malgré la résistance des Allemands, malgré les feux croisés des mitrailleuses, l’attaque progresse vers les sommets de la côte 140. C’est un chemin semé de morts. Les légionnaires tombent à chaque pas. A 11 heures 30, après une heure et demie d’efforts héroïques, l’objectif est conquis. Le Régiment a perdu son ancien chef, le colonel Pein, commandant la 1ère brigade de la division marocaine, tous ses chefs de bataillon, les commandants Muller, Gaubert et Noiré, 50 officiers et 1 889 sous-officiers et légionnaires (300 morts, 1 000 blessés et 700 disparus). Sur un total de 2 900 hommes au départ.
    Sa conduite exemplaire est sanctionnée par une citation à l’ordre de l’Armée.

 

25 septembre 1915 : conquête des ouvrages Wagram.

    A Souain, après avoir reçu le baptême du feu en Champagne dans les secteurs de Reims et de Paissy, seul le 2e R.M. du 2e Etranger est engagé dans la bataille ; après un assaut meurtrier, il s’empare des ouvrages Wagram.
    Le 2e Régiment de marche du 2e Etranger gagne une citation à l’ordre de l’armée.

 

28 septembre 1915 : combats de la ferme Navarin.

    A son tour, le 2e R.M. du 1er Etranger du lieutenant-colonel Cot participe aux combats de la ferme de Navarin, fortement protégée par un formidable réseau de tranchées et de barbelés derrière il y a une accumulation sans précédent d’armes automatiques et de combattants. Malgré un intense bombardement préparatoire, les positions ennemies sont encore presque intactes et, quand les légionnaires s’élancent à l’assaut, ils se trouvent face aux lignes de défense allemandes à peine entamées. Les compagnies tentent l’une après l’autre de percer ce rideau de fer et de feu et ne peuvent avancer que de quelques dizaines de mètres seulement. L’ennemi, devant cette furieuse attaque, concentre son artillerie sur le petit coin de terrain auquel les légionnaires s’accrochent et c’est l’effroyable massacre. Cependant, personne ne songe à reculer d’un pas. Mais ce sacrifice n’est pas vain. Dérouté, l’ennemi a détourné la presque totalité de son feu et de ses réserves sur le 2e R.M. du 1er R.E. Pendant ce temps, les troupes amies qui attaquent à l’ouest réussissent la percée et prennent à revers la fameuse butte de Souain.
    Le 2e R.M. du 1er R.E. a bien mérité sa seconde citation à l’ordre de l’Armée.
    Le drapeau du 2e R.M. du 1er R.E. peut porter la fourragère verte rayée de rouge, aux couleurs de la Croix de Guerre 1914-1918.

 

11 novembre 1915 : création du R.M.L.E.

    Après les terribles pertes éprouvées en Champagne, les deux régiments de marche de la Légion étrangère sont dissous ; c’est avec les débris du 2e du 1er Etranger et du 2e du 2e Etranger que le R.M.L.E., Régiment de Marche de la Légion Etrangère, est formé. La Légion Etrangère n’est plus représentée que par ce légendaire régiment.
    Le drapeau du R.M.L.E. porte la fourragère verte rayée de rouge, aux couleurs de la Croix de Guerre 1914-1918, avec trois citations à l’ordre de l’armée, deux gagnées par le 2e Régiment de Marche du 1er Etranger et une gagnée par le 2e Régiment de marche du 2e Etranger.

 

Du 4 au 9 juillet 1916 : bataille de Belloy-en-Santerre.

        Le premier grand combat du R.M.L.E. se situe en juillet 1916 pendant la bataille de la Somme, à Belloy-en-Santerre, près de Roye et Amiens. A 17 heures, le 2e bataillon du commandant Waddell sort le premier des tranchées : une invraisemblable ruée laisse sur la longue pente une sanglante traînée de légionnaires tués ou blessés. Le 3e bataillon du commandant Mouchet appuie sur la droite mais se heurte aux solides défenses de la tranchée de Friedland et du boyau du Chancelier. Le glacis demeure pris en enfilade par les mitrailleuses allemandes. Le chef de corps prend alors une décision osée : le 1er bataillon du commandant Ruelland s’élance à son tour sur le champ de mort et va prêter main forte aux légionnaires établis à Belloy. A 22 heures, la position est provisoirement hors d’atteinte de l’ennemi. A 3 heures du matin, la première contre-attaque se déclenche, violente. Les allemands arrivent à reprendre une partie du village mais les assaillants sont bientôt taillés en pièces ou mis en fuite. A quatre heures du matin, nouvelle offensive, nouvel échec de l’adversaire. Le combat va durer cinq jours. Les pertes du régiment sont 25 officiers et 844 hommes tués : un tiers du régiment ; parmi eux, un jeune Américain, le poète Alan Seeger.
        Le R.M.L.E. reçoit sa 4e citation à l’ordre de l’armée.

 

Du 17 au 21 avril 1917 : le Golfe d’Auberive.

        Le R.M.L.E. se lance à l’assaut pour s’emparer du saillant des Bouleaux et conquérir Auberive ; la préparation de l’artillerie a été insuffisante, les mitrailleuses allemandes sont toujours là ; alors les légionnaires du 1er bataillon commandé par le commandant de Sampigny, improvisent ; ils se glissent par petits groupes, dégagent le terrain à la grenade. Ils sont suivis par les légionnaires du 3e bataillon commandé par le commandant Deville. Chaque boyau, chaque fortin, chaque trou d’obus est un champ clos où se livrent du corps à corps. Le 2e bataillon du commandant Waddell, tenu en réserve, entre en action. L’objectif est de s’emparer du bois des Bouleaux, des défenses du Golfe et faire tomber Auberive. Les pertes sont sévères ; le Régiment perd son chef de corps, le lieutenant-colonel Jean Duriez ; mortellement blessé, il fait appeler le commandant Deville pour lui passer le commandement du régiment. Le capitaine de Lannurien prend le commandement du 3e bataillon. Le bilan est lourd : 6 officiers et 82 hommes tués, 264 blessés, 62 disparus.
        Le 18, à l’aube, l’action redémarre. Le 3e bataillon avance vers l’est, dans les premières tranchées du Golfe. Quand la nuit tombe, les légionnaires occupent toute la tranchée du Croissant ainsi que celle de Posnanie. Le régiment a perdu 39 tués, 97 blessés et 7 disparus.
        Le 19 au matin, l’offensive continue ; le 3e bataillon se charge des tranchées du Golfe et le 1er bataillon d’enfonce dans le Grand Boyau et la tranchée des Uhlans. Vers 13 heures 30, la 10e compagnie pénètre à Auberive, abandonnée par l’ennemi puis la 11e compagnie parvient devant le fortin de Vaudesincourt. Mais le 1er bataillon est bloqué. Les pertes sont de 78 hommes.
        Le 20, le 2e bataillon, opérant à l’ouest, brise en plusieurs points la résistance de l’ennemi ; la 6e compagnie est arrêtée par les tirs des mitrailleuses allemandes qui dirigent ensuite leurs tirs sur une compagnie du 168e R.I., appuyant l’action du R.M.L.E. L’adjudant-chef Mader et une dizaine de légionnaires foncent sur les mitrailleuses pour un assaut à la grenade. L’ennemi prend la fuite en direction de la batterie allemande. Les légionnaires continuent leur action ; un combat au corps à corps s’engage ; les Saxons vont encore lutter pendant cinq heures. Les six canons de la batterie abandonnés dans le boyau libéré sont remis à un détachement du 7e R.T.A.
        Après une lutte, acharnée et impitoyable, de quatre jours, le Grand Boyau est conquis et le fortin encerclé. Dans la nuit, l’ennemi abandonne cette formidable position truffée de mitrailleuses.
        Les légionnaires ont conquis sept kilomètres de tranchées mais la Légion est épuisée.
        Le Régiment vient d’acquérir sa 5e citation, sans doute la plus belle et la plus méritée.

 

20 août 1917 : conquête des Ouvrages Blancs.

    A Verdun, le R.M.L.E., toujours affecté à la division marocaine, doit s’emparer des Ouvrages Blancs, le village de Cumières et le bois des Forges. Vaste programme que l’on estime difficile voir impossible. A 10 heures 30, le R.M.L.E. parvient à l’objectif avec une heure d’avance.
    Après un nouveau tir d’artillerie, vers 16 heures, le R.M.L.E. poursuit son attaque
    Les légionnaires du 3e bataillon du commandant Deville s’emparent du réseau de tranchées de la cote 725 pendant que le 1er bataillon di commandant de Sampigny occupe le col de l’Oise.
    Le lendemain, le R.M.L.E. emporte le village de Régnaville et, le premier, atteint la Meuse.
    Les pertes sont cette fois minimes : 59 tués, dont un seul officier, et 300 blessés dont le chef de corps, le lieutenant-colonel Rollet, touché au bras et à la jambe par des éclats d’obus. Les légionnaires apprécient. Ils aiment que leur chef soit économe de leur sang.
    Les brillants résultats obtenus et consolidés au 05.07.1917 lui valent sa 6e citation à l’ordre de l’armée : le drapeau est décoré de la Croix de la Légion d’Honneur, le 27 septembre.
    Le 3 novembre 1917, il reçoit la fourragère rouge aux couleurs de la Légion d’Honneur, attribuée pour la première fois.

 

Du 24 au 26 avril 1918 : la ‘’Montagne de Paris’’.

    En Picardie, le R.M.L.E. de la division marocaine, rappelé dans le secteur d’Amiens dès le 2 avril, suite à l’offensive allemande dans le secteur britannique de Saint-Quentin, et à la rupture du front le 21 mars, s’oppose à l’avance allemande dans le Bois du Hangard et à Villers-Bretonneux. Le 1er Bataillon forme le détachement d’assaut, le 3e Bataillon s’installe en soutien à 300 mètres en arrière tandis que le 2e Bataillon est en réserve. Malgré le tir d’artillerie, les mitrailleuses allemandes battent le glacis absolument découvert. Néanmoins, le 1er Bataillon quitte ses positions et ‘élance droit devant lui. Privé d’officiers, tous fauchés à la première attaque, le 1er Bataillon est commandé par un simple légionnaire, Kemmler, volontaire luxembourgeois. Le 3e Bataillon suit rapidement les premières vagues d’assaut ; très éprouvé lui aussi par les rafales nourries, il se jette dans le bois du Hangard et fait sa jonction avec les Anglais. Le 2e Bataillon qui prend part à la lutte à son tour permet de tenir vaille que vaille le terrain conquis. Finalement l’ennemi doit abandonner ses postions. La route d’Amiens est fermée.
    Le R.M.L.E. a perdu dans la journée 13 officiers et 830 légionnaires tués ou blessés.
    Les nuits et les jours qui se succèdent jusqu’au 6 mai, sont occupés à aménager les positions tenues et à repousser toutes les contrattaques.
    Le R.M.L.E. qui a consenti de très lourds sacrifices, recueille sa 7e citation à l’ordre de l’armée.
    Une gravure d’époque montre les combats dans le Hangard Wood.

 

18 juillet 1918 : l’aube de la Victoire.

    Cette date marque un tournant dans l’histoire de la Grande Guerre : la victoire va changer totalement de camp. A l’aube, les Alliés s’élancent et reprennent l’offensive. Pour la Légion, cette journée est particulièrement glorieuse à l’est de la forêt de Villers-Cotterêts, à Saint-Pierre-Aigle : elle va faire du R.M.L.E. un régiment de légende. Appuyée par de petits chars Renault, la Légion progresse rapidement. La division marocaine, troupe d’élite, se révèle une des meilleures troupes de l’attaque. Après trois jours de combats, la Légion perd 780 hommes mis hors de combat, parmi lesquels le commandant Marseille du 3e Bataillon et son successeur, le capitaine de Sampigny. Mais les légionnaires ont fait 450 prisonniers et capturé 20 canons.
    Le R.M.L.E. reçoit sa 8e citation à l’ordre de l’armée.

 

Du 1er au 14 septembre 1918, la ligne Hindenburg et l’offensive finale.

    La Légion participe à l’offensive sur la ligne Hindenburg. Le R.M.L.E. est alors commandé par le lieutenant-colonel Rollet. Les bataillons sont commandés par des officiers exceptionnels : commandant Jacquesson (1er), capitaine de Lannurien (2e) et capitaine Maire (3e). Le 1er le Régiment relève les Américains qui ont essuyé un échec, fin août. Quatre divisions allemandes sont successivement usées par la division marocaine. Pendant treize jours, le Régiment progresse, réalisant des prodiges.
    Le 2, les vagues d’assaut du Régiment, celles du 2e bataillon en tête, foncent derrière les barrages roulants et enlèvent Terny-Sorny de haute lutte, capturant des centaines de prisonniers. L’ennemi réagit violemment et le 1er bataillon arrive juste à temps pour renforcer le 2e bataillon décimé, dont le chef ; le capitaine de Lannurien est mortellement blessé.
    Le 5, le 3e bataillon lance un véritable coup de boutoir et s’empare de Sorny, puis avec une seconde attaque aussi vive, il prend Neuville-sur-Margival et, dans la nuit du 5 au 6, le tunnel de Vauxaillon. A lui seul, le 3e Bataillon du commandant Maire capture un nombre de prisonniers supérieur à son effectif.
    La progression, bien que ralentie, continue ; l’artillerie ennemie se développe et les obus toxiques pleuvent. Le port du masque est presque continuel, ajoutant aux fatigues des hommes.
    Le 14, à 4 heures 50, c’est le suprême assaut. Au signal du lieutenant-colonel Rollet, le bataillon Maire progresse rapidement, malgré de très grosses pertes et fait tomber toutes les résistances. A la grenade, les nids de mitrailleuses sont réduits un à un.
    La première vague arrive aux tranchées et submerge les occupants. Derrière les compagnies d’assaut, suivent les équipes de nettoyeurs qui combattent au fusil-mitrailleur, au lance-flammes et au couteau, brisant net toute tentative de rétablissement de l’ennemi.
    Le 14, à 8 heures, les premiers éléments sont maître des hauteurs. Rapidement, des mitrailleuses sont installées au bord du plateau. Il est midi quand la densité du combat diminue.
    L’exploit est réalisé : il y a une brèche dans la ligne Hindenburg. Le R.M.L.E. tient une position solidement établie au cœur de la ligne Hindenburg.
    Le 14, à 17 heures, l’ennemi, après une intense préparation d’artillerie, déclenche une contre-attaque sur tout le front tenu par lev 7e R.T.A ?; le 3e bataillon du R.M.L.E. et le bataillon malgache . Le bataillon Maire livre un des combats les plus brillants face à de puissantes vagues d’infanterie qu’il repousse victorieusement.
    C’est la fin de la bataille qui fut la plus longue, la plus glorieuse, mais aussi la plus douloureuse depuis la création du régiment. La Légion perd 275 tués dont 10 officiers, 1 118 blessés dont 15 officiers, sur le plateau de Laffaux.
    Le R.M.L.E. reçoit sa 9e citation à l’ordre de l’armée. Il reçoit la fourragère double aux couleurs de la Légion d’Honneur et de la Croix de Guerre 1914-1948.

 

 

    En trois années, le R.M.L.E. comptera 139 officiers, 349 sous-officiers, 3 628 légionnaires tués ou disparus. Sans parler des blessés.

 

Le 23 avril 1919, le R.M.L.E. s’embarque pour l’Algérie.

Le 14 septembre 1919, un an jour pour jour après la fin des furieux combats sur la ligne Hindenburg, le drapeau du R.M.L.E. reçoit, à Tlemcen, la plus haute récompense de l’Armée française : la Médaille militaire, attribuée seulement aux Maréchaux et aux Généraux en chef vainqueurs et à deux régiments de toute l’Armée, le R.I.C.M. et le R.M.L.E.

Le 14 septembre devient le jour de la Fête du Régiment.

Le 11 novembre 1919, les légionnaires de R.M.L.E. sont de retour à Paris pour célébrer, avec toute l’Armée, toute la Nation et les Alliés, l’anniversaire de la victoire.

Le 20 juillet 1920, par décret, le R.M.L.E. change de nom : à compter du 15 novembre 1920, le R.M.L.E. devient le 3e Régiment étranger.

 

Jean Balazuc P.P.P.

 

Sources principales.

La Légion Etrangère de John Robert Young et Erwan Bergot - 1984.

Le 1er Etranger de Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – 1986.

Le 3e Etranger de Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko - 1988.

La Légion Etrangère – 150e anniversaire – Historia N° spécial - 1981

La Légion, Grandeur et Servitude – Historama N° spécial - 1967

La Charte

POUR INFO : Le 14 septembre au soir, le ravivage de la flamme commémorera la percée de la ligne Hindenburg par le RMLE

Sous les ordres du général ROLLET.

Tous ceux qui ont servi au 3°REI connaissent l’importance de ce fait d’armes dans l’histoire du régiment : « Du  2  au  14  septembre,  après  douze jours de lutte épique, est parvenu à rompre la ligne Hindenburg sur le plateau de Laffaux, capturant un régiment entier.

Si vos activités vous le permettent, vous êtes cordialement  invités à cette  cérémonie du 14 septembre à 18 heures 30 sous l’arc de triomphe (tenue 21, tenue d’ancien ou tenue civile).

Signé : Général de division Christophe de SAINT CHAMAS, Commandant la légion étrangère.

La Lettre de la FSALE N°3

Parution de la Lettre de la FSALE N°3 !

(cliquez sur l'image pour lire)

AMICALES : Journée "Paëlla" à l'amicale de Puyloubier

Désormais la journée « Paëlla » est incluse dans les traditions des Anciens de la légion de Puyloubier.

Cette année encore plus de 170 convives ont répondus à l’appel de la bonne gamelle. La présence du Lt-Colonel BOUCHEZ avec son fils toute la journée confirme l’attachement du nouveau Directeur de l’Institution à notre Amicale ainsi que celle du PSO Légion : le Major ROSO, un habitué de nos manifestations, nous espérons  pouvoir le compter parmi nos adhérents, car bientôt il va se coiffer de la casquette à carreaux.

Nos amis de l’AMMAC en nombre : Gérard, Lucien, Martine et j’en oublie sûrement, sont toujours à nos côtés dans ces moments de convivialité.

A souligner, l’esprit de solidarité qui anime nos adhérents à l’égard des Pensionnaires en insistant fermement pour offrir le repas de l’un deux (14 présents avec nous).

Plaisir de retrouver en forme notre cher doyen François MONARCHA, nous regrettons l’hospitalisation du Major CAROSIA.

C’est grâce à l’obligeance du Colonel Commandant du 1er Régiment Etranger, de son OSA et du Major JORAND, que nous avons pu bénéficier l’octroi de plusieurs Guitounes militaires réparties en cercle autour de la place, donnant un air de guinguette à notre paëlla party.

Cette initiative nous a permis d’avoir des tables ombragées, car les platanes ont été élagués depuis peu, donc plus de branchages… plus d’ombre. De plus une mauvaise météo était prévue pour la région, nous pouvions ainsi rassurer nos amis qu’il y avait des endroits où s’abriter.

Résultat, tous les inscrits étaient présents.

Merci à toutes celles et ceux qui ont contribué pour la réussite de notre manifestation.

INFO FLASH : La ville de Paris inaugure, le mercredi 25 septembre 2013 à 11H15, le boulevard du général d’Armée Jean Simon

chancelier de l’Ordre de la libération de 1978 à 2002.

L’inauguration aura lieu, en présence d’un piquet d’honneur du GRLE au carrefour du boulevard Masséna, de l’avenue de la porte de vitry et de la rue Patay dans le 13ème arrondissement.

Cet événement se déroulera en présence de M.Bertrand Delanoë, maire de Paris, de M.Jérôme Coumet, maire du 13ème arrondissement, de Mme. Catherine Vieu-Charier, adjointe au maire de Paris et du colonel (h) Fred Movre, délégué national du conseil national des communes « Compagnon de la libération ».

Le rendez-vous est fixé  face à la station Maryse Bastié – tramway T3a.


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Général d’Armée Jean Simon  

Jean Simon est né à Brest le 30 avril 1912. Issu d'une famille de fonctionnaires, son père était conservateur des hypothèques.

Il fait ses études au Prytanée militaire de la Flèche, puis au lycée Saint-Louis à Paris.

Il entre à Saint-Cyr en 1933, en sort en 1935 comme sous-lieutenant au Régiment d'infanterie coloniale du Maroc (RICM) à Aix-en-Provence.

Affecté en août 1936 au 1er Régiment de tirailleurs sénégalais (1er RTS) à Saint-Louis, et désirant vivement servir en région saharienne, il suit le cours des affaires politiques et musulmanes de Mauritanie. A l'issue de cette formation, il présente un travail important sur les nomades Regueibat qui nomadisent en fonction des pâturages sur les confins algéro-marocains, le Rio del Oro et la Mauritanie.
    

 
Le lieutenant Jean Simon

En 1937, il est affecté en Mauritanie où il prend le commandement de la subdivision de Tichitt aux confins de la Mauritanie et du Soudan. Il exerce ainsi des fonctions politiques et administratives dans un territoire désertique où vivent et circulent dix-huit mille nomades. La même année, il est promu lieutenant.

A la mobilisation de 1939, il commence la guerre au 42e Bataillon de mitrailleurs malgaches devenu la 42e Demi-brigade de mitrailleurs indigènes coloniaux. Début janvier 1940, le lieutenant Simon est volontaire pour servir en qualité d'observateur en avion et suit le cours d'observateur avion à Tours. Il retrouve à cette occasion son ami Fred Scamaroni et se lie d'amitié avec le sous-lieutenant Pierre Messmer.

Refusant l'armistice, de sa propre initiative et avec Pierre Messmer, il rejoint Marseille, où tous deux participent avec le commandant Vuillemin à la prise d’un bateau italien de 8 200 tonnes, le Capo Olmo. Ce bateau servira sous le pavillon de la France libre et la vente de sa cargaison permettra de payer les soldes des personnels civils et militaires de la France libre pendant trois mois.

Arrivé à Liverpool le 17 juillet 1940, son engagement aux Forces françaises libres sera homologué à compter du 26 juin 1940, date de son arrivée à Gibraltar.
 
A Londres, Jean Simon est présenté au général de Gaulle et, après un bref séjour au dépôt de l'Olympia, il est affecté à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE). Il sert, comme chef de section, sous les ordres du capitaine Dimitri Amilakvari à la Compagnie de mitrailleuses et d'engins

Il participe dès lors à la longue épopée de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère.

Il prend part à l'opération de Dakar et, après l'échec de cette tentative de ralliement de l'Afrique occidentale française, rejoint Douala, au Cameroun, le 10 octobre 1940.

Il participe aux opérations du Gabon, puis à toute la campagne d'Erythrée. En mars 1941, chargé de faire sauter la voie ferrée entre Cheren et Asmara, il dirige une patrouille profonde à l'intérieur des lignes ennemies. Il recueille ainsi des renseignements de première importance sur le dispositif et les intentions ennemies. Le lieutenant Simon est cité à l'ordre de l'armée pour ses exceptionnelles qualités de chef de groupe franc et mention in dispatch par le commandement britannique.

Cité à nouveau, en avril, lors de la prise de Massaoua, il est fait Compagnon de la Libération et décoré à Qastina, en Palestine, par le général de Gaulle.

Pendant la campagne de Syrie, commandant de compagnie, il est blessé  le 21 juin 1941 à Kaden, dans les jardins de la Goutta à proximité de Damas. Il perd son œil droit et est évacué sur Deraa, puis de là sur Nazareth, Jérusalem et Bethléem où il passe sa convalescence.

Promu capitaine le 26 juin, il rejoint sa compagnie le 1er octobre 1941 à Homs.

Il prend ensuite une part active à la campagne de Libye comme commandant d'une compagnie lourde antichars et sert pendant toute cette période sous les ordres du général Koenig. Le capitaine Simon est le premier officier de la Brigade appelé à commander une jock-column, unité légère motorisée effectuant des raids dans la profondeur du dispositif ennemi. Dans la région de Méchili, il attaque à la tête de son détachement un fort parti ennemi composé de 14 chars, de plusieurs autocanons et d'infanterie. Il lui inflige des pertes et est cité à l'ordre de l'armée pour sa conduite calme et réfléchie. A l'occasion du siège de Bir-Hakeim, du 27 mai au 11 juin 1942, il se distingue de nouveau et reçoit une nouvelle citation à l'ordre de l'armée.

Après la sortie de vive force et les opérations de dégagement de Bir-Hakeim, il revient avec son unité en Egypte et participe à l'attaque du massif de l'Himeimat dans le cadre de la Bataille d'El Alamein, qui marque la reprise de l'initiative par les Britanniques au Moyen Orient.

Toujours avec la 13e DBLE, il combat en Tunisie, puis en Italie où  il participe aux opérations du Garigliano, Pontecorvo, Rome et Radicofani.

Promu chef de bataillon à la fin de la campagne d'Italie, il débarque en Provence, le 30 août 1944, sur la plage de Cavalaire avec la seconde vague de l'Armée B du général de Lattre de Tassigny. Il participe aux combats qui amènent la prise de Lyon le 3 septembre 1944 et à la bataille pour Belfort.

A la suite des très violents combats de Massevaux, il est blessé le 3 décembre par éclat d'obus au côté droit sur la cote 880 devant Thann (Haut-Rhin).

Il prend une part active aux très durs combats pour la défense de Strasbourg, à la libération de Colmar et aux derniers engagements au massif de l'Authion dans les Alpes.

Il termine la guerre avec sept citations à l'ordre de l'armée, une citation à l'ordre du corps d'armée, une citation à  l'ordre de la division.

En 1945, il est attaché au cabinet du général de Gaulle où  il s'occupe particulièrement des questions FFL.

Après un passage à l’Etat-major de l'Inspection des Forces terrestres d'Outre-mer en 1946, promu lieutenant-colonel en 1947, il est affecté au 3e Régiment étranger d'infanterie (3e REI) stationné  à Caobang sur la frontière de Chine. Il en prend le commandement en 1948 ainsi que celui du secteur de Caobang. Jean Simon s'illustre dans de difficiles combats sur la Route coloniale numéro quatre (RC 4) et à l'occasion du dégagement du poste de Phu Tong Hoa, attaqué par cinq mille vietminh. Il est blessé par éclats de grenade aux jambes et au dos le 28 février 1948 et est cité deux fois à l'ordre de l'armée.

De retour en France en 1950, il est affecté à la Section technique de l'Armée, puis admis à l'Ecole supérieure de Guerre en 1951, et au Cours supérieur interarmées.

Promu colonel en 1952, Chef du 3e Bureau de l'Armée de terre en 1955, Jean Simon met sur pied la sélection du contingent et l'instruction rationnelle. Il participe en novembre 1956 à l'opération de Suez en liaison avec l'Armée israélienne.

En 1957 il est nommé attaché militaire (Terre) à  l'Ambassade de France à Londres et représentant de la France au bureau militaire de standardisation. Il exerce simultanément les fonctions d'attaché terre-air-mer en Irlande du Sud à Dublin.

Il participe en tant qu'expert militaire au comité restreint de la conférence du désarmement qui réunit à Londres Jules Moch pour la France, Zorine pour l'URSS, Stassen pour les Etats-Unis et Omsrygore pour la Grande-Bretagne.

Nommé général de brigade en 1960, il assure en Algérie dans des conditions difficiles et avec un loyalisme total le commandement de la zone Est algéroise en Grande Kabylie et de la 27e Division alpine, puis de la zone Centre-oranais et de la 29e Division d'infanterie.

Une citation à l'ordre de l'armée et une citation à l'ordre du corps d'armée lui sont décernées.

Désigné par le général de Gaulle comme représentant militaire aux pourparlers franco-algériens, il participe à la conclusion des accords d'Evian en juin 1961.

Sa grande expérience des affaires militaires et ses mérites en temps de guerre le désignent pour prendre le commandement de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr et de l'Ecole militaire interarmes.

Général de division en 1964, il met sur pied et commande le 1er Corps d'armée à Nancy. Général de corps d'armée en 1967, il est gouverneur militaire de Lyon et commandant de la 5e Région militaire et fait face à une situation insurrectionnelle en mai 1968.

En 1969, le Gouvernement français le choisit pour exercer les fonctions d'inspecteur général de l'armée de terre.

Membre du Conseil supérieur de la Guerre depuis 1968, général d'armée en 1970, il quitte le service actif le 1er mai 1973.

Placé à la tête du Secrétariat général de la Défense nationale jusqu'en 1977, il est l'initiateur du développement de l'enseignement de Défense et de la création de plusieurs chaires à Paris et en Province.

Membre du Conseil de l'Ordre de la Libération depuis juin 1969, il est nommé Chancelier de l'Ordre de la Libération en septembre 1978 pour quatre ans et reconduit en 1982, 1986, 1990, 1994 et 1998.

 
Sur son initiative, les maires des 5 communes Compagnon de la Libération (Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l'Ile de Sein) ont signé un pacte d'amitié, le 3 décembre 1981, afin de resserrer les liens entre leurs communautés respectives et d'assurer l'avenir de l'Ordre de la Libération.

A la demande du Président de la République, le général Simon est le maître d'oeuvre de la loi du 26 mai 1999 créant le Conseil national des Communes "Compagnon de la Libération", pérennisant ainsi l'Ordre, destiné, à l'origine, à s'éteindre naturellement, en même temps que les derniers Compagnons de la Libération.

Le général Simon est également Président national de l'Association des Français libres de 1978 jusqu’à sa dissolution en 2000, et ensuite Président de la Fondation de la France libre jusqu’en septembre 2001.

Par ailleurs vice-président de l’Institut Charles de Gaulle,  il quitte, au terme de son sixième mandat, ses fonctions de Chancelier de l’Ordre de la Libération en septembre 2002.

Le général d’armée Jean Simon est décédé le 28 septembre 2003 à Cherbourg. Ses obsèques ont été célébrées le 2 octobre 2003 en l’Eglise Saint-Louis des Invalides. Il est inhumé  au cimetière de Querqueville dans la Manche.

 
 
• Grand Croix de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération  -  décret du 23 juin 1941
• Médaille Militaire - décret du 16 octobre 2002
• Croix de Guerre 39/45  (9 citations)
• Croix de Guerre des TOE (2 citations)
• Croix de la Valeur Militaire (2 citations)
• Médaille de la Résistance
• Médaille des Blessés
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Médaille Coloniale avec agrafes "Erythrée", "Libye", "Bir-Hakeim", "Afrique Française Libre", "Extrême-Orient"
• Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
• Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité et de Maintien de l'Ordre en Afrique du Nord avec agrafe "Algérie"
• Médaille d'Honneur de l'Education Physique et des Sports
• Commandeur des Palmes Académiques
• Distinguished Service Order (GB)
• Military Cross - Mention in a Despatch (GB)
• Commandeur du Royal Victoriam Order (GB)
• Bronze Star Medal (USA)
• Médaille de Guerre du Brésil
• Commandeur de l'Etoile Noire du Bénin
• Commandeur du Nicham Iftikar (Tunisie)

 

 

SOCIAL : Le Général Paul Frédéric Rollet

Dans “la lettre de la FSALE” notre Président fédéral annonce un plan d’action et une action commune aux amicales à s’organiser autour des recherches d'aide à l'emplois au profit des nouveaux “anciens légionnaires”.

Il est, de ce fait,  intéressant de se remettre en mémoire le “dernier combat” du “premier légionnaire de France” et de profiter des leçons de l'histoire de notre Légion qui se renouvellent et se répètent à l’identique.

Au moment où s’amorce et se met en place le “Comité de la mission du Centenaire” de la guerre 14- 18, l’occasion se présentera probablement pour nous de célébrer de différentes manières la consécration d’un officier, figure emblématique qui représente encore aujourd'hui une forte personnalité qui marqua la Légion étrangère.

Tout commence en 1875, année qui a vu naître Paul-Frédéric Rollet. Son père affecté au 46° Régiment d’Infanterie de ligne à Auxerre est capitaine, grade attribué en 1871 à titre exceptionnel en raison de son comportement durant la guerre de 1870-71. Nul doute que l’influence de son père - pour lequel il nourrissait une véritable vénération - l’a  conduit tout naturellement à choisir le métier des armes.   Une deuxième approche paraît intéressante aussi : le fait que plusieurs fois il s’est retrouvé sous les ordres du célèbre commandant Brundsaux dont l’effigie coiffée d’un casque colonial, type Madagascar ou Dahomey,  est l’un des barbus, sentinelles  géantes qui gardent notre monument aux morts à Aubagne. Enfin au cours  de ses multiples affectations tant à Madagascar qu’en Algérie et au Maroc, il rencontra celui qui devait devenir un de ses amis: Louis, Hubert, Gonzalve Lyautey. Tous les gens qui ont eu le privilège de côtoyer le maréchal Lyautey ne pouvaient  rester indifférents au contact de cet homme exceptionnel qui était doté d’un réel pouvoir et d’un charisme hors du commun. Le jeune lieutenant Rollet, ne pouvait avoir de meilleur exemple que cet officier au caractère remarquable. Peu de temps après son entrée dans le corps des officiers, le lieutenant Lyautey avait montré sa forte personnalité en publiant audacieusement en 1891, dans la   Revue des deux mondes   le « rôle social de l’Officier »,  dans lequel il faisait connaître sa conception humaniste de l’Armée. Ce  livre  bouleversa le monde militaire et civil de l’époque et influença toute une génération d’officiers.

Cependant, pour ce qui  est de l’action sociale du général Rollet, ce n’est qu’à partir de 1925, lorsqu’il est chef de corps du 1er Régiment Etranger d’Infanterie que se fait ressentir une réelle nécessité d’organiser « l’après Légion » des légionnaires rendus à la vie civile. C’est pour lui une vraie prise de responsabilité; l’inexistence d’une action sociale légionnaire lui apparaît comme un vide. Un constat simple s’offre à nous, il suffit d’ouvrir le fameux « livre d’or de la Légion étrangère » celui de 1931. Il comprend très exactement 374 pages et seules 2 d’entre elles sont réservées aux « œuvres d’entraide et d’assistance, sociétés d’anciens légionnaires », la FSALE de l’époque et encore, en y retirant le superflu et l’inutile, il reste bien peu de place proprement dite à l’action sociale.

Bien entendu qu’il existait le « Centre de repos d’Arzew » qui durera, d’ ailleurs 34 ans, celui de Salé au Maroc, un « centre d’hébergement » de 20 lits à Marseille au 21 rue des 13 escaliers et en 1933, la maison de retraite d’Auriol dite « le petit village international de la Vède ». Bien entendu aussi que de nombreux libérés restaient en Algérie ou au Maroc,  mais avec un effectif de plus de vingt mille hommes, la légion « lâchait », chaque mois sur le port de Marseille, près d’une centaine de nouveaux « anciens légionnaires » qui se retrouvaient livrés à eux-mêmes .

Lorsqu’éclate en 1929, la crise économique mondiale, une incontrôlable vague de chômage déferla sur l’Europe. Cette situation ne pouvait arranger les situations des légionnaires « rendus » à la vie civile.

 Pour mieux appréhender les répercussions de cette débâcle mondiale sur la vie des anciens légionnaires en France métropolitaine, le Général demande en 1932, au capitaine Rollin, patron du Service d’Immatriculations de la Légion à Marseille, de faire une étude minutieuse et sans concession sur les conditions dans lesquelles s’effectuent le retour à la vie civile des légionnaires et surtout sur les améliorations possibles à y apporter.

Entretenant d’étroites relations avec les amicales, le capitaine Rollin s’acquitte de sa mission et rend compte peu de temps après au Général du résultat de ses investigations: le constat qui en résulta était des plus sévères et surtout sans appel ! C’était celui d’un horrible parcours du combattant que constituaient, les formalités administratives pour des étrangers qui n’avaient pas connaissance de leurs droits, qui maitrisaient mal la langue française et qui ne savaient où et à qui s’adresser.

Une évidence s’imposait: le grand besoin pour les libérés d’être soutenus, seuls ils ne pouvaient et ne savaient bénéficier de leurs droits.

Le Général était persuadé  que la Légion ne pouvait continuer à se désintéresser du sort de ses anciens serviteurs d’autant qu’il était convaincu que porter une aide conséquente aux anciens se répercuterait  sur le moral des légionnaires en activité de service qui verraient, avec grand soulagement, l’occasion de ne plus penser avec appréhension au moment de leur départ de la Légion. C’est aussi   cela, précise-t-il, l’esprit de famille légionnaire.

Ces hommes déchargés de leur service légionnaire ne comprenaient pas  qu’ils ne puissent trouver à leur libération, une aide officielle organisée, dans un pays à la grandeur duquel ils ont donné de leur temps par au moins 5 ans d’une vie très dure payant au prix fort de leur sang versé.

Dans le mensuel « La Légion étrangère » en 1931, un ancien adjudant s’exprime en ces termes: « Dois-je mendier dans la rue, moi, ancien légionnaire avec 11 ans de service, médaillé militaire, ou me laisser arrêter pour vagabondage, puis reconduire à la frontière entre deux gendarmes, ou bien dois-je me suicider ? »

Conscient de la gravité  de la situation, le Général décide d’appliquer son axe d’effort, dans un premier temps, sur les objectifs suivants:

  • Souci de donner aux retraités et réformés les moyens d’une nouvelle existence à l’abri de la misère,
  • Maintenir « l’esprit Légion » entre les anciens en créant des liens qui les attachent à la famille légionnaire
  • Meilleur passage de la vie militaire à la vie civil ;

L’entraide légionnaire:

L’entraide légionnaire était devenue pour le Général une priorité. Il fallait défendre et appliquer l’idée  que le « libéré » puisse trouver du travail, élément indispensable à sa bonne intégration dans un milieu civil sans concession du fait même que celui-ci connaissait une crise économique sans précédent.

Cependant, cette œuvre d’entraide s’avéra d’emblée plus complexe à organiser que prévu et la première des difficultés et non des moindres, était  de réunir les fonds nécessaires sans lesquels aucune action sociale n’est possible.

Le capitaine Rollin, concluant une seconde étude estimait que l’action sociale ne pouvait perdurer que si : elle devenait une mission prioritaire et surtout, qu’elle devait être  totalement indépendante des amicales et sociétés d’anciens légionnaires qui n’arrivaient pas  à se fédérer, se concurrençaient maladroitement et surtout n’arrivaient pas à s’organiser.

Fort de ce constat, le fil conducteur qui guida le Général se concrétisa par les actions suivantes :

  • Procurer un travail avec contrat d’embauche;
  • Orienter ceux qui ne veulent pas se fixer en région marseillaise;
  • Maintenir le contact avec tous les anciens légionnaires;
  • Offrir un refuge aux retraités et réformés;
  • Créer des points d’accueil pour les formalités administratives à Marseille et à Paris;
  • Etudier les modifications à apporter aux lois et règlements en vigueur;
  • Solliciter les offres d’emploi et les centraliser;
  • Intervenir et garder en permanence le contact avec le ministère du travail;
  • Se procurer les ressources de fonctionnement de ce volet social, les répartir entre les centres d’hébergement;
  • Contrôler l’emploi des fonds pour chacun de ces centres;

C’était pour le « Père des légionnaires » un autre et nouveau combat ; celui, cette fois-ci, contre l’égoïsme et l’indifférence

Le rayonnement du général Rollet a fait énormément pour stimuler et sacraliser les liens entre la Légion d’active et celle des anciens.

En conclusion, que pouvons nous retenir du « rôle social » du général Rollet ou quelles ont été les actions menées sous son influence ?

 Ce que l’action s’est concrétisée autour de :

  • L’abolition du « maquis » des formalités administratives,
  • La mise à jour des livrets individuels,
  • Les rappels de soldes et de primes,
  • L’établissement des pensions de retraite ou de réforme qui étaient des plus négligés et en particulier pour les réformes d’affections pour lesquelles la présomption d’origine ne pouvait être établie,
  • Le pécule de libération,
  • L’habillement des libérés en vêtements civils corrects et décents, autres que le costume dit « Clémenceau » sans col.
  • Les conditions de transport différents de ceux qui consistaient à partager les fonds de cale avec les bestiaux…
  • Les attributions de titre de transport et titres liés aux frais de voyage,
  • La facilité de résider en France pour les anciens de nationalité étrangère avec la possibilité, certificat de bonne conduite obtenu, de se faire attribuer  une carte de séjour,
  • Les aides financières aux centres à travers de nombreuses sources comme à titre d’exemple la loterie nationale, zone d’influence des « Gueules cassées »,
  • Et enfin un soutien permanent aux mobilisés par l’intermédiaire des amicales et des sociétés d’anciens légionnaires.

Dès 1939, ses ennuis de santé  deviennent plus fréquents, plus graves, et plus préoccupants ce qui oblige le Général à réduire considérablement ses activités mais ne l’empêche pas de continuer à s’intéresser de près au bureau d’accueil des anciens légionnaires, des Invalides, d’assurer les présidences des « Amis de la Légion » ainsi que celle des « Gueules cassées ».

Le 15 avril 1941, le général Rollet s’entretient encore avec quelques intimes des problèmes du moment, sans avoir perdu confiance en lui.

Le 16 au petit matin, il rend le dernier soupir, sans s’être vu mourir.

En supplément permettez-moi de vous présenter un petit texte du maréchal Lyautey qui pourrait parfaitement être d’actualité:

« Ce n’est plus un mystère que chez nous l’éducation du citoyen reste à faire. La démocratie l’appelle et l’exige.

A défaut, la liberté dégénère en licence, l’ordre public est troublé, l’autorité bafouée.

Aucune construction politique, aucune doctrine économique, aucun régime social, même le plus généreux, ne vaudront si le citoyen fait un usage insensé de la parcelle de souveraineté dont il dispose.

L’intérêt national n’a que trop souffert de ce manque d’éducation.

Il est grand temps d’y songer si l’on veut empêcher le pays de rouler aux abîmes. »

C’est écrit en 1891. Il y a 122 ans.

Christian Morisot - Communication FSALE

TEMOIGNAGE : Tableau de rêves

Il n’a été faite aucune modification au vécu. Aucune description n’a été ajoutée dans le but de romancer la réalité. Il est évident que toute retranscription comporte une part d’imperfections, mais il reste qu’écrire une parcelle de son vécu individuel, donne toute la richesse à ce qui fait notre mémoire collective.

Cet article est un peu un conte de fées en souhaitant simplement que les impressions de lecture pénètrent votre esprit afin que vous rejoignez mon univers au delà du réel actuel.

Earl Nightingale disait: “Nous devenons ce à quoi nous pensons le plus souvent”. Si cela était vrai, alors il nous faut conclure que nous ne sommes pas responsables des erreurs de nos parents. Nous sommes responsables uniquement de ce que nous avons créé nous même consciemment et inconsciemment. Il suffit d’apprendre à penser correctement.

Une façon de penser correctement

Tel était donc en mots simples la façon de voir les choses de la vie que me présentait ma grand-mère au soir de nos longues soirées d’hiver, calés au coin d’un feu, à l’abri du grand froid du Nord.

Rapidement, je remarquais que pour moi, c’était rarement le cas. Je constatais que nous n’étions pas égaux, certains réussissaient facilement tous ce qu’ils désiraient et d’autres, dont je faisais partie, devaient apprendre et travailler dur pour obtenir de maigres résultats. Il ne faisait à mes yeux aucun doute, il existait bien une élite constituée par des personnes qui avaient naturellement plus de chance que d’autres. Je croyais simplement que cela était donné par la bonne utilisation de leurs pensées.

Construire son tableau de rêves

J’expliquais la manière de penser de ma grand-mère à un vieux monsieur qui était devenu mon confident et qui possèdait le don exceptionnellement rare de pouvoir écouter. Cet ancien légionnaire, appelé “père Michel”, me semblait-il, appréciait beaucoup ma conversation et ma compagnie, il me dit: “Vois-tu petit, il ne suffit pas de penser, encore faut-il avoir un but dans la vie bien défini et un puissant désire de l’atteindre. Il faut établir un objectif de ton existence, programmer son futur, établir des projets, pratiquer la pensée mais ne retenir que celle qui est bonne et ainsi construire ton tableau de rêves. Tu es une nouvelle branche de l’arbre, mais tu n’es pas les racines, peut-être auras tu l’opportunité d’être la branche sur laquelle vont surgir les premiers fruits, créer de nouvelles pousses et transmettre à tes enfants le soin de porter, eux aussi des fruits.

 Cet homme m’intriguait par sa manière de vivre et de penser, il vivait intensément le présent fort d’un passé que je devinais aventureux et passionnant. Marqué dans sa chair, une main lui manquait. Sa vie devait avoir été pleine de moments difficiles, de ceux qui vous forgent à grands coups d’évènements hostiles, de malheurs, de contraintes malchanceuses.

Un engagement programmé

Un soir qui ressenblait aux autres soirs, en pensant, peut être, aux paroles du père Michel, je pris la route pour aller gaillardement m’engager à la Légion étrangère. Quelque part, au fond de moi, je souhaitais vivre un peu ce que cet ancien avait vécu au sein de cette étrange institution qui l’avait façonné de si belle manière. Vaillamment sans peur et sans reproche, j’osais quitter mes habitudes pour construire mon tableau de rêves.

Communication FSALE - Christian Morisot

INFOS FSALE : Réunion des Délégués

Mardi 24 septembre 2013, le président fédéral de la FSALE réunissait au siège social de l’avenue de la Motte-Picquet, les délégués régionaux pour leur exposer son plan d’action et faire ensemble le point des problèmes existants qui ne manquent pas de se présenter.

Journée studieuse particulièrement intéressante qui permettait à tous de se retrouver autour de séances de travail qui replaçait dans son contexte le rôle du délégué.

Dispersion géographique oblige, la nécessité de faire appel aux délégués s’avère indispensable pour la bonne entente au sein de notre fédération.

Ainsi une première action s’affiche avec un premier colloque qui se déroulera les 1er, 2 et 3 octobre à  la Ciotat sur le thème d’aider nos nouveaux “anciens légionnaires”  à franchir le pas dans un milieu civil qu’ils ne connaissent plus ou mal. Vaste programme où les amicales seront particulièrement sollicitées. A l’issue de ces assemblées seront définies les méthodes choisies pour leur venir en aide.

Belle journée ensoleillée qui ne permettait, malheureusement pas le “farniente”. A 16 heures 30, c’était, pour les délégués les préparatifs du départ vers leur terre, déplacement en pleine heure de pointe, celle où Paris s’éveille à l’image d’une fourmilière disciplinée.

 Communication FSALE

BREVES : Hommage aux Harkis

La FSALE, représentant les anciens légionnaires, ne pouvait ignorer et ne pas être présente à  cette cérémonie d’hommage national aux Harkis et autres membres des formations supplétives aux Invalides ce mercredi 25 septembre.

 

Un peu d’histoire:

Au sens stricte, les Harkis étaient des soldats supplétifs “Français-musulmans” issus des campagnes algériennes entre 1954 et 1962.

Après l’indépendance, les exactions se généralisent en Algérie. Des violences indescriptibles frappent les Harkis et leurs familles. Un bilan précis de cette période demeure encore impossible à établir aujourd’hui. Durant les premiers mois de l’indépendance algérienne, plusieurs dizaines de milliers d’Harkis sont tués et dépossédés de leurs biens ou encore emprisonnés. Heureusement, 60 000 à 100 000 gagneront la métropole française par leurs propres moyens ou avec l’aide d’anciens officiers. Ces réfugiés pour la plupart seront “hébergés” dans des camps aménagés à la hâte. 41 000 Harkis passeront par ces camps. Une ordonnance datée du 21 juillet 1962, leur retire la nationalité française...

Aujourd’hui, les Harkis et leurs descendants vivant en France selon les estimations les plus probables peuvent être évaluées au nombre de 400 000.

 

25 septembre 15heures30:

Face à un soleil accablant, les Harkis et leur famille étaient regroupés dans la cour d’honneur des Invalides “subissant” la lecture d’un discours inaudible et interminable fait d’une voix monocorde par le ministre délégué auprès du ministre de la défense chargé des anciens combattants, monsieur Kader Arif.

Celui qui regarde un crime sans le dénoncer est plus coupable que celui qui le commet” ... Fort de ce dicton et surtout sans aucun besoin de polémiquer, j’ose quand même une question: “Ces anciens, dont tous ont au minimum 75 ans, méritaient-ils un tel traitement pour que leur soit exprimer toute la considération dont ils faisaient l’objet en ces lieux prestigieux ?”

COMMUNICATION FSALE

MEMOIRE : Inauguration du boulevard Général Jean Simon

Il n’y avait pas foule en dehors d’une trentaine de personnes finement choisie, ce mercredi 25 septembre pour une inauguration qui se déroulait à un de ces endroits où  s’agite une intensité tourmentée d’une circulation compacte, à l’image de ce que doit être l’imagerie populaire d’un boulevard parisien.

11 heures 30, le chef de Corps du GRLE, était accompagné d’un piquet d’honneur pour participer à l’inauguration du boulevard “général Jean Simon”, l’information devait être très mal passée, très peu d’anciens combattants étaient présents.

Hommage émouvant du maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui justifiait avec des mots forts et très appréciés la délibération du conseil d’arrondissement du 13°  arrondissement à donner à cette partie de boulevards dits: “des Maréchaux”, l’hommage de la ville de Paris au général Jean Simon pour mémoriser à jamais, un parcours exceptionnel au service de la France éternelle.

 COMMUNICATION FSALE

 

INFOS : Le 2e Rep de Calvi fête Saint Michel

Comme chaque année, le 2e Régiment Etranger de Parachutistes fêtera Saint Michel qui est comme on le sait le saint patron des parachutistes.

A cette occasion,  les  28 et 29 septembre au camp Raffalli  mais aussi dans Calvi, plusieurs manifestations et cérémonies seront organisées.
Le programme sera le suivant :

  • Le 28 septembre  à 10h45 : Aubade de la Musique de la Légion étrangère sur le quai Landry. L’après-midi des sauts à ouverture automatique et commandée seront proposés sur la zone de sauts du camp Raffalli.
  • A 18h30 la messe de la saint Michel à la chapelle du camp Raffalli.
  • Le 29 septembre à partir de 10 heures :  Prise d’armes au camp Raffalli suivie d’une séance de sauts de démonstration.

Ce sera l’occasion lors de la Saint Michel de rappeler les actions et sacrifices des parachutistes de la Légion étrangère depuis leur création et aussi l’opération ServalL au Mali en début d’année 2013.

Source : CORSE NET INFOS

TEMOIGNAGE : d’un « visiteur hospitalier », ancien légionnaire

Il est une mode indémodable, celle qui peut être considérée comme moderne et éternelle à la fois : avoir des problèmes et se retrouver quelque peu blasé de sa propre existence, l’âge venant…

Pour accentuer encore ce mal-être, pollution parmi les pollutions, nous sommes envahis du bruit des autres, de leurs vociférations hystériques, des cris vulgaires en tout genre. C’est un horrible brouhaha. Même un musicien ne trouverait pas dans cette énorme cacophonie, la moindre note harmonieuse et sereine.

Cette forme de pollution était mon lot quotidien après mon service légionnaire. Rapidement, c’était devenu une obsession, il me fallait trouver une atmosphère sonore plus convenable. Il m’était indispensable de trouver une parade, même si je possédais « l’atout » du handicap professionnel de tout ancien militaire « qui se respecte » : se retrouver plongé dans le monde fermé des sourds chroniques, conséquence de séances de tir sans protection auriculaire.

Je m’étais isolé, retranché dans une bulle insonore, et lorsqu’il m’arrivait de mettre mon nez dehors, je m’affublais, enfin, mieux vaut tard que jamais, du casque anti-bruit.

Dans mes lectures de jeunesse, j’avais appris que la terre était ronde, que le monde qui m’entourait avait la dimension d’un tout petit atome dans un univers illimité, dans lequel je n’étais même pas une poussière. De quoi m’indisposer, assurément, par une sorte de vertige persistant. Ma dimension humaine me faisait peur, asphyxié par un trop plein de rien du tout : le temps libre. Je pris l’option de me laisser vivre, oisiveté soutenue par une “rente” d’ancien légionnaire, qu’alimentait régulièrement une dette dite publique me concernant. Enivré de désœuvrement, de paresse - cette ignoble mère de tous les vices - j’affectais prétentieusement d’aimer ce genre de vie, et d’être parfaitement heureux en compagnie de camarades de rencontre sur ma dernière route, que je  fréquentais au grand dam de mon organe hépatique, petite chose très fragile qui me faisait souffrir par crises aigües douloureuses, et m’alertait ainsi sur mon précaire état de santé, signe de vie raccourcie.

A l’amicale d’anciens légionnaires que je fréquente depuis peu, j’ai la chance de rencontrer des amis, anciens légionnaires comme moi. Certainement, lors de nos parcours réciproques, nous nous sommes croisés. J’ai plus, dans ma tête, la mémoire des visages que celle des noms. Grâce à eux, je laisse mon foie vivre tranquillement sa retraite, bien méritée. Je vis en   accord harmonieux avec mes nouveaux compagnons, et la partition qui se joue dans l’air du temps, est une mélodie fantastique, un véritable petit bonheur, alimenté par le partage et les échanges d’hommes de bonne volonté. C’est un tempo magique d’un enrichissement mutuel, partagé. Depuis, je me rends utile, je visite les malades dans les hôpitaux, c’est pour moi un sentiment indescriptible, surtout que je me suis pris d’amitié avec eux. Voilà donc ma nouvelle vie, je suis guéri du bruit des autres, ma vie reprend des couleurs, j’existe encore pour quelques uns d’entre eux, ceux qui ont besoin de mes visites régulières pour leur faire oublier leur misérable condition humaine. Mais en dehors de cet article écrit par un ami, je ne saurais exibitionnée et dire combien je suis généreux, peut-être que je suis tout simplement égoïste au point de me dire qu’un jour je serai payé de retour par… un ancien généreux qui a changer sa vie en visitant ceux qui ont en tant besoin d'exister encore pour quelqu'un.

Christian Morisot – Communication FSALE

SOLIDARITE : Maisons d’hébergements

En France, cinq millions de personnes environ sont âgées de plus de 75 ans. Avec l’augmentation de l’espérance de vie, la prise en charge des personnes âgées se pose pour des milliers de famille.

Les maisons de retraite sont souvent un lieu de souffrance où les résidents sont plus mal traités que les prisonniers de droit commun qui eux, bénéficient de surveillance vidéo en cas de problème, de trois vrais repas chauds par jour, de télévision sans couvre-feux avec canal + et canalsat, téléphone et même une douche par jour plutôt qu’une par semaine, la plupart sont en chambre individuelle SVP..

A ce constat, il convient d’ajouter que seulement 39% des personnes âgées sont capables de payer leur maison de retraite et que 25% d'entre elles sont obligées de vendre leur patrimoine. Le coût moyen d’une maison de retraite aujourd’hui se monte à  1857 euros chaque mois. Quand on sait que la pension moyenne de nos anciens légionnaires se monte à environ 900 euros, il existe un vrai problème entre le coût d’une pension en maison de retraite et les retraites versées. Faudrait-il arriver à l’exemple allemand qui envoie ses retraités à l’étranger ?

Informez, SVP, les anciens légionnaires de votre “secteur géographique de responsabilités” que nos deux maisons hébergeants des anciens légionnaires, Puyloubier et Auriol sont en mesure de les accueillir dans un cadre familial et chaleureux. la Légion n'abandonne jamais les siens.

Le dossier est à adresser au DSM/FELE, quartier Viénot BP 21355 – 13 784 – Aubagne – Cedex. Tél: 04.42.18.12.33.

Christian Morisot - Communication FSALE

 

FSALE : Journées au soleil de la Ciotat

Avoir des idées, les mettre en pratique, n’est pas chose simple. Petit à petit, tels des bâtisseurs, il nous faut sans cesse apporter notre pierre à l’édifice et mettre en place une base solide prête à supporter un ensemble qui se voudrait cohérent.

Résultat d’un constat sans équivoque: nos amicales vieillissent, naufrage programmé  d'un temps qui passe trop vite, mais aussi révélation d'une incontournable réalité qui s’impose à nous et nous oblige, avec nos moyens, à faire face et à ne pas trop subir les assauts d'un adversaire implacable et incontournable...

Une ébauche de solution s’est présentée, ambitieuse, enthousiaste et inconsciente à la fois, (comment n’y avons nous pas penser avant ?); elle consistait à faire, tout simplement, remplacer les vieux par les jeunes. Rapidement la réalité des chiffres s’imposa à nous, il nous suffisait de jeter un regard sur les effectifs des légionnaires en Indochine qui étaient de 36 000, 22 000 en Algérie et moins de 7 000 aujourd’hui. Une écrasante révélation s’imposait, la survie des amicales ne pouvait  être assurée  par la seule arrivée d’une vague de jeunes gens volontaires.

De ce fait même, il nous semblait obligatoire d’attirer vers les amicales les nouveaux et “anciens légionnaires", c’est ainsi que sous l’impulsion directe de notre Président fédéral et dans la  ligne droite de ce qui  a toujours fait nos valeurs, nous nous sommes lancer, "coeurs vaillants", dans l'aventure d'un programme de recrutement qui prendrait forme sous plusieurs facettes. L’une d’elles, la plus importante, affichait l'organisation d'un séminaire qui regroupait autour du général Rémy Gausserès et de quelques représentants de la direction de la FSALE; le délégué et les représentants des amicales de la région PACA.

Une vraie réunion de travail  s'effectua du 1er au 3 octobre au CHALE à La Ciotat. Tous les acteurs étaient satisfaits de ces échanges fructueux et de la bonne ambiance affichée. Encouragés par ce succès incontestable, il était rapidement admis  de procéder à l’identique avec les restantes délégations de la FSALE.

Pour concrétiser le travail de ces 3 jours sur l'ardu problème de la pérennité des amicales: 3 groupes  “planchaient”, les résultats étaient restitués en fin de séance et feront l’objet d’un compte rendu sous forme de PV qui sera inséré dans le site de la FSALE.

La dernière journée était consacrée aux regroupements des travaux présentés au général Christophe de Saint Chamas, COMLE, qui apprécia à sa juste valeur cette heureuse  initiative d'autant qu'elle s’appuyait sur l’excellent support du BARLE, bureau dont la vocation  aux profits des jeunes légionnaires rendus à la vie civile nous est méconnue.  Nul doute, une révélation réconfortante quant aux résultats affichés.

Le défi est de taille, il nous impose rigueur et devoir, mais, nul doute, dans nos esprits, nous le relèverons à la manière de nos anciens: More Majorum.

Un très grand merci s’impose à l’adjudant-chef Alain Bert et à toute son équipe pour la qualité et le professionnalisme aimable qu’ils ont fait montre par un accueil remarquable d’efficacité, facteurs déterminants pour la réussite de ce "séminaire", malheureusement par manque de temps, les acteurs de ces journées ne pouvaient trop profiter d'un farniente chargeur de bien être en particulier ces parisiens qui ne savent plus, depuis des lustres, ce que journée ensoleillée veut dire...

Christian Morisot - Communication FSALE

Messe en la mémoire du commandant Hélie Denoix de Saint Marc

La famille du commandant Hélie Denoix de Saint Marc (décédé le 26 août), en union avec l'Amicale des Légionnaires Parachutistes, organise une messe qui sera célébrée par Mgr Ravel, évêque aux armées, en la cathédrale Saint Louis des Invalides (Paris 7ème), le mercredi 9 octobre 2013 à 19h 30.

Elle sera précédée à 18h 30, du ravivage de la Flamme à l'Arc de Triomphe.

 

INFO COMLE : Invitation du Général commandant la Légion étrangère

 

A l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort d’Edith Piaf, la Musique de la Légion étrangère se produira au côté de la chanteuse Nathalie Lermitte pour une représentation unique du spectacle « Piaf, une vie en rose et noir ».

Ce spectacle se déroulera le dimanche 13 octobre à 17h00place Belleville1 à Paris.

Le spectacle est gratuit et libre d’accès.

Vous êtes cordialement conviés, en famille et avec vos amis.

1 Edith Piaf née Édith Giovanna Gassion (le 19 décembre 1915 au 72, rue de Belleville).


 

Adresse :

Parvis de l’Eglise Saint Jean-Baptiste

139, rue de Belleville

75020 - Paris

Métro JOURDAIN (ligne 11 )

 

 

 

 

 

 

Souvenirs qui passent…La vieille caserne oubliée...

«La rouille ne laisse plus guère de place à la peinture d’origine, une grille en fer forgé, ouverte est figée sur ses gonds. Quelques souvenirs laissent toutefois encore l’illusion d’un passé radieux. La façade grise d’une grande bâtisse se dresse sur la hauteur d’un jardin en friche. Elle n’attire pas le soleil, la lumière peine à éclairer une végétation sauvage, dense et persistante qui regorgent d’ombres noires autant que de mystères. Les nuages passent au  loin, caravane indolente qui revient d’un long voyage. Lorsque l’on passe la grille, une curieuse émotion ne vous laisse pas tranquille. Etrange sensation qui se dégage ici… comme si des regards enfouies dans l’ombre des arbres ou dans les vitres sombres, sales et glacées des fenêtres laissaient l’image furtive et implacable d’un  temps récent trop vite évanoui.

Tout sera détruit pour de nouvelles constructions, de nouvelles choses dit-on !

Juste retour des choses? N’en a t-il pas été de même lors de l’installation des légionnaires dans cette caserne qui avait déjà l’empreinte indélébile des marques de l’histoire des gens qui y étaient passé avant eux.

Pourrions-nous changer le déroulement des évènements qu’un destin implacable ne saurait empêcher de subir l’aspiration monstrueuse par le vide de toute chose vivante. Serions nous d’une autre composition que les rêves qui nous poursuivent tout au long de notre existence et qu’animent sans cesse un espoir salvateur d’un monde meilleur ?

Partir pour un ailleurs, reconstruire à nouveau en imprégnant une nouvelle fois les lieux de ses particularités, s’installer, repartir encore et toujours pour d’autres horizons;  changer sans cesse au gré des évènements !  Jamais, au grand jamais, on ne parviendra à ce que meure cette ardeur invisible qui fait notre cohésion et notre force, nos anciens l’avait en eux, nous, leurs héritiers légitimes, saurons faire face comme ils l’ont fait en d’autres circonstances…

Ces écrits, réactions à  ce qu’inspirait la vue de la caserne Lapasset à Castelnaudary quelques temps après le démontellement du 4ème Etranger, pourrait être faite à l’identique dans un avenir relativement proche pour le quartier Labouche à Orange,. Les nouvelles implantations laissent un espoir immense tant il est vrai que le légionnaires est un soldat exemplaire mais aussi un bâtisseur efficace.

Toujours, encore « More Majorum ».

Christian Morisot - Communication FSALE

HISTOIRE : Octobre 1950 le désastre de la R.C.4 au Tonkin

Le Vietminh lance une grande offensive sur le Haut Tonkin.

Le corps de bataille du Vietminh peut compter sur la division 308, créée le 6 juin 1948, forte de trois régiments d’infanterie complets, et d’un quatrième en formation, d’un bataillon de transport et d’un de D.C.A. Au total, 22 000 hommes qui gravitent entre la R.C. 4 et la frontière chinoise.

18 septembre : la chute de Dong Khé.

            Dong Khé, à 40 kilomètres au sud-est de Cao Bang, est dominé à l’est et au nord par des sommets calcaires. Cinq postes périphériques, plantés sur les hauteurs, contrôlent les accès de la plaine. La citadelle, bâtie sur une butte, accueille le P.C. de la défense, aux ordres du capitaine Allioux, adjudant-major du II/3e R.E.I., la 6e compagnie, quelques artilleurs et les canons. La 5e compagnie occupe une vieille enceinte fortifiée dans le village.
            Le 14 septembre, les Viets isolent Dong Khé.
            Le 16 septembre, l’attaque se déclenche avec un bombardement intensif de la citadelle.
            Au lever du jour, la citadelle et les défenses immédiates tiennent toujours.
            Le 17 septembre, les survivants se regroupent dans la citadelle.
            Le 18 septembre, vers 4 heures, c’est la ruée. Par centaines, les Viets montent à l’assaut.
            Les légionnaires opposent une résistance farouche à leurs assaillants avant d’être anéantis. Au terme de 48 heures d’une résistance héroïque, le poste succombe. Seul un officier et quelques légionnaires réussissent à rejoindre That Khé.
            Dong Khé est tombé. 85 légionnaires ont été tués. Plus de 150 légionnaires, presque tous blessés, prennent le chemin des camps de prisonniers pour y connaître souffrances et mort.
            Le fanion du II/3e R.E.I. reçoit la croix de guerre des T.O.E. avec palme.
            La R.C. 4 est désormais coupée à Dong Khé par les Viets.

17 septembre : le 1er B.E.P. saute, en deux vagues (le 17 à 18 heures 15 et le 18), sur That Khé, à 25 kilomètres au sud, où se rassemble la colonne Lepage, groupement Bayard. Le 1er B.E.P., est sensiblement au complet avec 500 hommes dont 23 officiers et 53 sous-officiers aux ordres du commandant Pierre Segrétain, handicapé par une sciatique.

    That Khé n’est qu’une modeste cuvette baignée par un arroyo, le Song Ky Cong. La bourgade s’étire le long d’une rue principale, avec une petite église catholique. Deux compagnies du II/3e R.E.I., commandées par le capitaine Labaume, tiennent les lieux.

 

L’évacuation de Cao-Bang est décidée.

18 septembre : ayant décidé le 16 septembre, en plein accord avec Pignon le Haut-commissaire, le repli de Cao-Bang, le général Marcel Carpentier se rend à Langson pour conférer avec le colonel Constans, chef de corps du 3e R.E.I., pour préparer le repli de Cao-Bang où se trouve son adjoint, le lieutenant-colonel Pierre Charton.

            Face au Vietminh, est prescrit le repli sur Lang Son des garnisons de Cao Bang et des postes disséminés le long de cette artère infernale, la R.C.4., l’opération Thérèse.
            Les civils et inaptes sont évacués de Cao-Bang par avions, qui amènent un Tabor en renfort ; le lieutenant-colonel Pierre Charton dispose pour sa colonne de retraite de trois bataillons : le III/3e R.E.I ; du commandant Forget, un bataillon de partisans et le Tabor.
            La colonne montant en appui et recueil est confiée au lieutenant-colonel Lepage, artilleur. Elle est constituée par deux Tabors, 1er et 11e, et un bataillon de marche du 8e R.T.M. Le 1er B.E.P. lui est affecté en renfort.

20 septembre : le lieutenant-colonel Lepage envoie les légionnaires sonder les crêtes proches. Manifestement il y a du monde, notamment sur la cote 703, qui domine le col de Lung Phai où s’insinue la RC 4 avant la descente sur Dong Khé.

22 septembre : le groupement Bayard, fort de quatre bataillons avec le 1er B.E.P., lance une reconnaissance en force, en direction de Poma, à 12 kilomètres au nord-est de That Khé. L’endroit est plus que fréquenté. Les goumiers occupent les crêtes, les légionnaires les objectifs signalés. L’opération se solde par des stocks de munitions détruits, quelques prisonniers et de nombreux documents. Le repli s’effectue sous des tirs nourris de mortiers de 81 qui occasionnent des blessés.

24 septembre : le lieutenant-colonel Charton reçoit du général Alessandri l’ordre de repli de Cao Bang ; par la R.C. 4 la colonne Charton devra faire sa jonction avec le groupement Lepage qui viendra à sa rencontre.

 

Du 23 septembre au 4 octobre : la bataille de Sin Ma Kay.

            La situation s’est aggravée à l’est de Lao-Kay où les garnisons évacuent. Celle de Hoang Su Phi, à base de tirailleurs Thaïs et de partisans Méos, avec le capitaine Paul Bazin, pique vers l’ouest pour rejoindre le poste de Muong Khuong, via Pha Long ; la garnison de Pa Kha, le III/4e R.T.M. remonte vers le nord car les Viets au sud et une barrière montagneuse à plus de 1500 mètres à l’ouest, lui interdisent de progresser vers Lao Kay.
            Le sous-groupement du capitaine Dussert saute sur Sin Ma Kay pour aider le III/4e R.T.M.
            Prévenu par des partisans Méos d’une présence Viet au sud-est de Sin Ma Kay, le capitaine Dussert dépêche la 2e compagnie du lieutenant Bernard Cabiro avec les sections des lieutenants Gervet et Yvon Neveu et la section du lieutenant Rollin de la 1ère. Le Cab a les réflexes rapides et la surprise joue à plein ; 15 Viets tués, un F.M. et une vingtaine d’armes individuelles saisies. Une fois de plus, le grand Bethery s’est mis en exergue.
            Ordre est donné au III/4e R.T.M. d’accélérer son regroupement.
            Le 27, à 23 heures, la colonne s’ébranle en direction du bac de La-Heu sur le Song Chay qu’il faut impérativement franchir pour se retrouver sur le versant de Lao Kay.
            Le 27, vers deux heures du matin, les éléments de tête atteignent La-Heu ; le Song Chay roule des flots impétueux avec des remous et des tourbillons. Au cours d’une première tentative avec le radeau, le lieutenant Yvon Neveu disparaît entraîné par les flots ainsi que les deux passeurs ; le sergent Simonot, le caporal Klimper sont les seuls rescapés.
            Le 28, le radeau est remis en état et le Song Chay amorce une décrue sensible : une journée et demie est nécessaire pour achever les transvasements.
        Le 29, en fin d’après-midi, Pha Long est atteint. Pha Long possède un poste d’importance ; cette position se situe en pays Méo de population francophile.
        Le 30, le capitaine Paul Bazin, replié de Hoang Su Phi via la Chine, rallie Pha Long.
        Le 3, vers 17 heures, une trouée dans la couche nuageuse, permet le ravitaillement en vivres et en munitions sur la DZ de Pha Long.
        Le 4 à 9 heures, le sous-groupement du capitaine Dussert se remet en route en direction de Lao Kay, à 90 kilomètres : trois étapes de 30 kilomètres avec bivouac nocturne à Muong Kuong et Ban Lao. Le 2e B.E.P. a accompli sa mission après un crapahut difficile.

 

Le groupement Bayard du lieutenant-colonel Lepage se met en route.

30 septembre 1950 : à 5 heures du matin, c’est le vrai départ du groupement Bayard pour l’opération Tiznit ? Sa mission est de porter le gros des forces sur Dong Khé.

            Goumiers et tirailleurs ouvrent l’itinéraire et occupent la cote 703.
            Le 1er B.E.P. est parti avec deux jours de ration.
            Dans la descente du col, les légionnaires doublent les tirailleurs. Le commandant Pierre Segrétain veut jouer la rapidité et la surprise. A  cinq kilomètres de Dong Khé, la 1ère compagnie du capitaine Garrigues, suivie par le P.C. du bataillon, le peloton des élèves gradés, la C.C.B. aux ordres du lieutenant Deborde, et la 2e du capitaine Bouyssou, déboîte et part s’installer sur le Na Kéo, hauteur à environ un kilomètre de la R.C. 4. La 3e compagnie du capitaine de Saint-Etienne reste en réserve d’intervention.
            Le peloton des élèves bradés avec le lieutenant Roger Faulques avance vers Dong Khé ; il rencontre une patrouille de quatre Viets ; les P.M. français tirent les premiers. Trois hommes boulent à terre, le dernier disparaît sous les couverts. L’alerte est donnée.
            Le peloton fonce vers Dong Khé mais son élan est bloqué par le tir d’une mitrailleuse et une salve d’obus de 81. Un élève caporal est tué. Deux autres sont légèrement blessés.
            Rapidité et surprise sont les seuls atouts des légionnaires parachutistes. Le 1er B.E.P. est prêt à donner l’assaut mais le lieutenant-colonel Lepage en décide autrement.

1er octobre 1950 : le Morane d’observation signale de nombreuses files de Viets, dévalant des massifs à l’est de la R.C. 4, progressant par de petites pistes en direction de l’ouest, voulant encercler les P.A. avec le 1er B.E.P. du commandant Segrétain et du Na Kéo avec le 11e Tabor du commandant Delcros.

2 octobre 1950 : un message du colonel Constans précise au lieutenant-colonel Lepage sa mission : Cao-Bang décrochera cette nuit ; le groupement Bayard doit se porter au devant du lieutenant-colonel Pierre Charton. Le lieutenant-colonel Lepage renonce à enlever Dong Khé ; il bascule sur sa gauche pour retrouver la colonne de repli qui, devant le verrou tiré devant elle, sera contraint d’adopter un autre itinéraire. Mais il s’affaiblit en scindant sa troupe. Le B.E.P. sur la cote 615 et 11e Tabor sur le Na Kéo le couvriront face à l’est tandis que lui-même avec le 8e R.T.M. et le 1er Tabor s’avancera vers la colonne de repli. A 15 heures, la bataille fait rage sur le Na Kéo ; les Viets pilonnent le 11e Tabor sans cesser de lancer des assauts ; le 1er B.E.P. entame son mouvement pour contourner Dong-Khé. Sur les nerfs depuis le matin, les légionnaires sont déchaînés et passent littéralement sur le ventre des bo-doï, submergés par cette hargne trop longtemps contenue. Le 11e Tabor pase une nuit d’enfer sur le Na-Kéo ; les goumiers se battent au corps à corps. Les Viets sont près du sommet.

 

Le groupement du lieutenant-colonel Charton quitte Cao-Bang.

3 octobre 1950 : la chasse intervient sur le Na Kéo pour soulager les goumiers. Le 1er B.E.P. délaisse la cote 615 pour se porter à la rescousse du 11e Tabor. Le 11e Tabor n’est plus qu’une troupe laminée par les combats menés depuis 48 heures. Les rescapés se replient vers Na Pa et la R.C. 4. Vers le 1er B.E.P. convergent deux régiments de la brigade 308, l’unité phare du général Giap. Les légionnaires aménagent au mieux les tranchées existantes et creusent de nouveaux abris. Le lieutenant Meyer de la 2e compagnie est tué par une balle de mitrailleuse.

            A 15 heures, c’est l’assaut au sifflet. L’adversaire à moins de 50 mètres, les légionnaires ouvrent le feu avec des MP 40 et des grenades défensives ; un straffing des King Cobra contribue à refouler les assaillants. De son côté le lieutenant-colonel Lepage est accroché sur l’autre versant de la cuvette de Dong Khé. Le Viet en force est partout disséminé.
            Le jour décline. Précédée d’une intense préparation de 75, une nouvelle vague arrive en hurlant suivie aussitôt par une autre. La 3e compagnie supporte le choc principal. Le P.E.G. du lieutenant Roger Faulques intervient et rétablit une situation un moment compromise. L’attaque est brisée. Les pertes des Viets sont lourdes. La situation est grave : les chargeurs de F.M. net de P.M. sont presque tous vides. Grenades et obus de mortiers manquent. Une centaine de blessés, légionnaires et goumiers, alourdit la position. Le médecin-capitaine Pédoussant et le médecin-lieutenant Levy sont débordés ; ils se dépensent au mieux avec les infirmiers pour soulager temporairement les blessés.
                Sur ordre, le groupement du lieutenant-colonel Charton quitte sa position fortifiée de Cao Bang : il comprend le III/3e R.E.I., le 3e Tabor marocain, un bataillon de partisans thôs ; en tout 1 600 hommes, auxquels se joignent 500 civils. La colonne emprunte la R.C.4 et marche lentement. Des groupes de partisans, dont celui du 1er B.E.P. du caporal Constant et du sergent Hoï, éclairent la colonne. Mais la colonne avance au massacre. Le général Giap dispose d’une gigantesque embuscade sur la R.C.4 avec 30 000 hommes, dix fois l’effectif total des forces françaises.

 

4 octobre 1950 : le décrochage de Na Kéo vers la R.C. 4 commence vers 3 heures du matin. Une mauvaise pluie rend la pente excessivement glissante ; les légionnaires qui portent les brancards de fortune évitent difficilement les chutes ; les blessés précipités à terre se taisent.

            Les retrouvailles avec la R.C. 4 redonnent espoir. Tirailleurs et goumiers rescapés du Na Kéo progressent en tête. Le 1er B.E.P. suit. Mais dans le défilé dit de la 73/2, dans la montée vers le col de Lung Phai, une embuscade se dévoile. Les Viets essaient de tronçonner la colonne Delcros. L’embuscade provoque une panique chez les goumiers et les tirailleurs traumatisés. Une intervention énergique des légionnaires du capitaine Garrigues fait refluer les Viets. Mais colonne est bloquée par un à-pic de 100 mètres.
            Le lieutenant-colonel Lepage est installé sur la cote 765, point culminant du massif, sur la ligne faîtière séparant la cuvette de Dong Khé de la vallée de Quang Liet par laquelle doit déboucher la colonne de repli. Il demande au 1er B.E.P. de le rejoindre. Mais il décide de partir vers l’ouest en direction de Coc Xa, un hameau dans la vallée de Quang Liet, afin de se rapprocher de la colonne de repli. Mais la compagnie du 8e R.T.M. qui doit attendre le 1er B.E.P. sur la cote 765 décroche. Lorsque les légionnaires se présentent, ils sont reçus par des feux nourris de mitrailleuses. La piste descendant vers Coc Xa s’avère impossible.
            Le commandant Pierre Segrétain a l’obligation de faire demi-tour. Il cherche un autre itinéraire. Avec les brancards et les blessés, tout en se gardant des Viets, la tâche devient inhumaine. Finalement, à minuit, le commandant Pierre Segrétain et son adjoint, le capitaine Pierre Jeanpierre, décident d’attendre le jour et d’exploiter une faille éventuelle.

 

5 octobre 1950 : les officiers du 1er B.E.P. peuvent faire le point. Ils découvrent, sur leur droite et sur leur gauche, les arêtes rocheuses qui leur barraient le chemin durant la nuit. La fameuse vallée de Quang Liet, étroite bande de rizières entre les hauteurs, s’allonge nord-est en contrebas de leur position. La cote 533 domine le thalweg. Le hameau de Coc Xa doit se trouver à trois bons kilomètres. Le P.E.G. utilise la faille : la voie vers la vallée est ouverte. La 1ère compagnie dépêche sur la 533 la section du lieutenant Tchabrichvili.  

    Vers midi, un convoi muletier venant du P.C. Lepage se manifeste. Pas de quoi réveillonner mais, pour des affamés, cette manne calme un peu les ventres creux. Le lieutenant Lefebure, chef du détachement, a risqué gros en s’aventurant sans grande protection. En milieu d’après-midi, le convoi repart avec les blessés et une section de légionnaires comme escorte.
    Vers 17 heures la liaison avec le P.C. Lepage s’établit ; Segrétain et Jeanpierre veulent quitter cette position indéfendable : les ordres attendus arrivent ; le 1er B.E.P. doit s’implanter sur la cote 477, qui domine la vallée de Quang Liet sur l’ouest.
    Le 1er B.E.P. commence son mouvement quand une intense fusillade éclate sur la cote 533. La 1ère compagnie marche au canon. Trop tard. Une nuée de bo-doïs, s’est ruée sur la section Tchabrichvili. Le combat a été bref. La section est balayée. A cet assaut répond le rush des légionnaires balayant tout sur son passage. Au sommet, ils retrouvent les rares rescapés de la section. Le sergent Antonoff se demande quelle baraka l’a inscrit avec trois camarades au nombre des rescapés.
    Cette attaque remet en cause tout le déroulement de la bataille. Les Viets se manifestent en force dans la vallée de Quang Liet. Les groupements Lepage et Charton sont encerclés.
    Le 1er B.E.P. se met sur la défensive, à court de munitions, dans un terrain truffé de Viets. Il doit désormais rejoindre le colonel à Coc Xa dès que possible.
    La marche s’amorce sur une piste étroite. Les voltigeurs de pointe se méfient de l’embuscade : elle survient sur les arrières. A la 3. Les sections des lieutenants Marce et Berthaud sont coupées du gros. Marce rejoindra le lendemain mais Berthaud isolé sera piégé trous jours plus tard.
    De son côté, le convoi de Cao Bang parcourt en deux jours une vingtaine de kilomètres. La chaussée devient inutilisable. Cependant, le Vietminh ne manifeste que rarement sa présence. Le gros de ses forces s’oppose au groupement Lepage qui se trouve en grande difficulté. Dès lors le plan prévu ne peut être suivi et la colonne Charton doit modifier sa marche. Evitant la R.C.4 et Dong Khé, elle emprunte la vallée du Quang Li

 

6 octobre 1950 : le colonel Lepage n’est pas à Coc Xa, au fond de la vallée, mais un peu plus haut, ‘’dans la cuvette de Coc Xa’’, une large dépression, un bon kilomètre au sud de la cote 649, traversée par la piste menant de la cote 765 à Coc Xa.

    Le 1er B.E.P. ne compte plus guère que 350 valides quand il amorce la montée vers la cuvette. La piste, enserrée dans une végétation intense, se glisse entre deux parois calcaires. Aux deux tiers du parcours, sur un palier, elle offre une source ; ce point de passage quasi obligé verrouillant la descente de la vallée est gardée par des tirailleurs du 8e R.T.M. Le site est dominé de toutes parts. ‘’Un vrai trou à rats’’ grommelle Jeanpierre.
    Un parachutage à moitié réussi permet aux légionnaires de compléter leurs chargeurs et de se partager une boîte de rations pour deux. Les partisans du lieutenant Stien, l’O.R., font cuire des tubercules de manioc sous la cendre. Un festin de roi !
    Segrétain et Jeanpierre sont partis aux informations. Lepage compte sur Charton pour se dégager. De Langson, Constans ne cesse de dire ‘’Décrochez, décrochez’’.
    En début d’après-midi, une éclaircie ; la colonne de Cao Bang a été retardée mais demain matin, elle se portera sur la cote 477. Lepage voit dans sa cuvette un havre de paix.
    Des salves de 81 tombent ; les Viets ont parfaitement localisé les Français. Leur étau se resserre. Vers 17 heures, Les Viets sont à la source et verrouillent l’issue de la cuvette.
    Dans son P.C., Lepage est conscient d’avoir séjourné trop longtemps dans sa cuvette. Il n’a qu’un recours : le B.E.P. A Segrétain et ses légionnaires de forcer le passage pour gagner la cote 477 avec une attaque de nuit. Les blessés resteront sur place avec le médecin-capitaine Pédoussant, les médecins lieutenants Lévy, Rouvière et Ensalbert du 11e Tabors, du 1er B.E.P. et du 8e R.T.M., volontaires pour rester, et quelques infirmiers.
    De son côté, exténuée de fatigue, la colonne Charton arrive à proximité du secteur où le combat fait rage. Vers 18 heures, en débouchant sur la cote 590, le III/3e R.E.I., arrière-garde du groupement, est durement accroché. A l’avant, le 3e Tabor subit des attaques violentes sur la cote 477. La colonne Charton passe la nuit entre ces deux points.
    Durant la nuit, les Viets tentent de s’emparer des positions tenues par le III/3e R.E.I. Ils sont repoussés avec des pertes sévères. Mais les harcèlements aux armes lourdes continuent de plus belle. La puissance de feu des Viets est impressionnante.

 

7 octobre 1950 : il n’est pas encore 4 heures du matin lorsque le B.E.P. commence à s’engager vers le fond de la cuvette en direction du goulet et de la source : la 2e compagnie du capitaine Gilbert Bouyssou, le P.E.G. du lieutenant Roger Faulques, le P.C., puis la 1er compagnie du capitaine Pierre Garrigues, la 3e compagnie du capitaine Robert de Saint-Etienne et la C.C.B. du lieutenant Deborde.

    La section Chauvet est en tête de la colonne ; les légionnaires avancent un par un ; soudain la section se heurte à des centaines de Viets qui ne lui laissent pas le temps de réagir. En un instant, elle est anéantie.
    Les élèves-gradés et les survivants de la 2e compagnie font plier l’ennemi. Ils ont presque réussis mais ils sont aussi décimés. Faulques est blessé et avec lui, son adjoint. A deux, ils tentent l’impossible, avant de tomber. Bouyssou s’élance à son tour, sans plus de succès.
    Plus haut, la 1ère compagnie du capitaine Garrigues a réussi à atteindre le bord de la falaise, au prix de lourdes pertes, dont la capitaine. De Saint-Etienne et la 3e foncent en criant. Comme ses camarades Garrigues et Bouyssou, et tout à l’heure Deborde, Saint-Etienne tombe au milieu de ses légionnaires.
    A 5 heures 30, la source est atteinte et les bo-doïs bousculés décrochent. Mais à quel prix ! Les quatre commandants de compagnie, plus de la moitié des chefs de section tués et avec eux la majorité de leurs légionnaires. Avant de foncer vers la vallée, Pierre Segrétain lance un dernier message à Lepage : ‘’Je n’ai plus de bataillon’’. Une centaine de chanceux avec les lieutenants Marcé, Roy et Cornuault, s’extraient de la cuvette de Coc Xa, et réussissent à se glisser au bord du ravin ; certains blessés mais encore capables de marcher.
    Le B.E.P. ouvre la marche ; derrière lui, goumiers et tirailleurs se pressent pour sortir. Les ultimes résistances Viets sont emportées par ce torrent humain qui s’écoule. Mais si les Viets ont cédé à la source, ils dévalent par le haut. Le groupement Bayard file vers la vallée, qui par la piste, qui par les falaises, à l’aide de lianes. Les rescapés des sections des lieutenants Hippert et Auboin descendent le long des parois verticales ; au sud de la faille, le lieutenant Stien et le groupe des partisans effectuent la même démarche. Il y a des chutes mortelles.
    L’objectif est toujours la cote 477 où la colonne de Cao-Bang est arrivée, plus éprouvée que prévu ; à l’aube le 3e Tabor est submergé et perd son piton ; mais, arrivant sur les lieux, les légionnaires du III/3e R.E.I. contre-attaquent avec succès. Poursuivant leur action, ils se heurtent à une résistance acharnée sur ce piton escarpé. L’ennemi est nombreux et tenace ; l’assaut doit être renouvelé plusieurs fois ; alors qu’il enlève la position dans une lutte au corps à corps, le commandant Michel Forget du III/3e R.E.I., l’une des plus grandes figures du 3e R.E.I., est tué.
    Les débris des deux colonnes se mêlent ; rares sont les unités encore à peu près constituées ; seul le miracle légionnaire permet à une centaine du B.E.P. à se présenter en sections, avec armes. Malgré ses lourdes pertes, le III/3e R.E.I. est encore le plus cohérent. Il est désigné pour fixer l’ennemi en queue de colonne. Il reçoit le choc du régiment 209, venu de Dong Khé. Isolé, affaibli par les combats précédents, le bataillon remplit sa mission d’arrière-garde et disparaît en entier dans la tourmente.
    Tout autour de 477, l’étau se referme et se durcit ; le salut est à That Khé vers les cotes 680 et 703 où le capitaine Labaume et ses légionnaires se sont portés en recueil.
    Charton en force et Lepage en souplesse tentent le passage et se font intercepter.
    Jeanpierre donne les ordres : les légionnaires constituent des groupes de 15 ; ils partent ensemble en colonne par un, sans matériel. En cas d’accrochage, les groupes prennent leur autonomie et s’efforceront de s’infiltrer entre les positions adverses. Objectif That Khé à 20 kilomètres d’ici.
    La colonne tombe dans une embuscade près de la rivière ; elle éclate non sans pertes ; le commandant Pierre Segrétain est très grièvement touché au ventre. L’héroïque commandant du 1er B.E.P. reste sur la piste avec deux sous-officiers blessés. Le soir même, il est emmené à l’hôpital Viet de Dong-Khé où il décède de ses blessures..
    Au départ, dans la nuit du 7 au 8 octobre, ils étaient une petite centaine ; au terme d’une odyssée infernale, ils ne seront qu’à peine un quart à rallier un poste de la Légion au nord de That Khé le mardi 10 octobre. Le capitaine Jeanpierre en tête, le lieutenant Marce en serre-file, le groupe formé après l’embuscade de la rivière rallie le poste.
    Au total, ils sont 23 rescapés du 1er B.E.P. : trois officiers, le capitaine Jeanpierre et les lieutenants Marce et Roy, les sous-officiers Hartkopf, Antonoff et Becker, 17 légionnaires.
    Dès leur arrivée à That Khé, ils sont évacués par avion sur Langson et Hanoï. Sinon ils auraient partagé le sort des derniers défenseurs de That-Khé.
    Au profit de la R.C.4, le commandement désigne le 3e B.C.C.P. du capitaine Paul Cazaux qui n’aligne qu’un effectif squelettique de 270 parachutistes, renforcé par la compagnie du lieutenant Daniel Loth avec ses 130 légionnaires, arrivée de Sétif à Bach Mai, la base arrière, en renfort du 1er B.E.P.. Le bataillon saute sur That Khé vers 16 heures.

 

8 octobre 1950 : au matin, le bataillon Cazaux reçoit mission de se porter à hauteur du groupement Labaume qui occupe la cote 608. Une fois sur la crête, Cazaux s’installe en position défensive, la compagnie Loth étant placée en réserve. Au soir du 8, Labaume décroche et c’est à Cazaux de couvrir son repli et de contenir les Viets. Ce qu’il exécute le 9 et dans la matinée du 10. La colonne des rescapés se disloque. Epuisés, abattus, les survivants se frayent un chemin à travers les Viets, marchant vers le nord. Embuscades devant et derrière. Des cris et des rafales d’armés déchirent la nuit. Beaucoup d’hommes, valides ou blessés sont fait prisonniers, souvent achevés sur place. S’ils sont épargnés, comme les lieutenants-colonels Charton et Lepage, ils connaîtront les souffrances de la captivité.

Au soir du 8 octobre, la presque totalité des forces françaises est hors de combat, tuées, disparues ou prisonnières.

    Malgré leur bravoure, le III/3e R.E.I. du commandant Michel Forget et le 1er B.E.P. du commandant Pierre Segrétain disparaissent dans la tourmente.

 

9 octobre 1950 : au petit jour, les rescapés arrivent par la R.C.4 à un kilomètre au nord de That Khé, où des camions viennent les chercher. Mais le repli tragique ne s’arrête pas là.

Dans la nuit du 10 au 11 octobre 1950, sur ordre du colonel Constans, toujours à Langson, That Khé et tous les postes de la R.C.4 sont évacués. Des centaines d’hommes se pressent devant le Song Ky Cong car les Viets ont fait sauter le seul pont et la traversée du fleuve s’effectue par des bateaux M2 du Génie. Commence la longue route en direction de Na Cham, à 30 kilomètres de là, encore défendue par la 4e compagnie du capitaine Mattéi du I/3e R.E.I. Les paras assurent l’arrière garde du repli de That Khé tandis que les Viets serrent de près et ne cessant d’harceler la R.C.4.

    Le repli s’effectue sans trop de pertes grâce au sacrifice de la 4e compagnie du I/3e R.E.I. et des parachutistes du 3e B.C.C.P. et du 1er B.E.P. Des fuyards, rebroussant chemin, signalent que les Viets viennent d’occuper le défilé de Déo Cat. Les postes qui gardaient ce passage délicat ont été abandonnés prématurément par leurs garnisons. La R.C.4 est barrée vers le Sud. Poursuivre implique livrer bataille et de déloger les Viets. La compagnie Loth à plusieurs reprises avec l’appui de trois King Cobra tente de faire sauter le verrou. Loth, blessé, transmet le commandement au lieutenant de Labrouhe.
    En fin d’après-midi et sur ordre formel, le capitaine Cazaux du 3e B.C.C.P. abandonne sur la R.C.4 tués et blessés dont le lieutenant Loth du 1er B.E.P.
    Hormis quelques isolés, les paras n’atteindront jamais Na Chan. Le 3e B.C.C.P. disparaît dans la retraite de That Khé ; son chef de corps, le capitaine Paul Cazaux est tué. La compagnie de renfort du 1er B.E.P. du lieutenant Loth disparaît également aux côtés du 3e B.C.C.P. dans une nature hostile face à un adversaire omniprésent.
    Malgré leur bravoure, le 3e B.C.C.P. du capitaine Paul Cazaux et la compagnie de renfort du 1er B.E.P. du lieutenant Loth disparaissent dans la tourmente.

 

L’évacuation de Langson est décidée.

Du 10 au 16 octobre, conformément à un ordre du général Alessandri, le colonel Constans organise des convois d'évacuation du matériel entreposé à Langson, notamment son artillerie.

Le 17 octobre, la garnison de Langson évacue la ville et rejoint le delta du Tonkin, sans pertes. Les dépôts de munitions laissés sur place sont détruits à 80 % par l'aviation.

 

Octobre 1950 : le désastre de la R.C.4 et de Langson, en Indochine, n’améliore pas le climat politique français. La retraite des forces françaises le long de la R.C.4 n’a été rendue possible que par le sacrifice du 1er B.E.P. et du 3e Etranger qui, à travers la jungle, ont combattu jusqu’au bout pour retarder l’avance ennemie. Les deux unités de la Légion sont exterminées.

    Partis 500, ils ne sont que 23 légionnaires du 1er B.E.P. à revenir. Leur chef de corps Pierre Segrétain est tué. Sont officiellement déclarés disparus, c'est-à-dire tués ou prisonniers, 14 officiers, 59 sous-officiers, 404 caporaux et légionnaires.
    Du III/3e R.E.I., partis 635, ils reviennent 32. Leur chef de corps, le commandant Michel Forget est tué.
    Dans les autres unités de la colonne Lepage, le pourcentage des rescapés est de un sur trois. Il chute à un sur sept pour la colonne Charton.
    Après négociations menées par le professeur Huard, les Viets rendent 52 blessés dont le lieutenant Roger Faulques, quatre fois touché, regardé comme condamné, l’adjudant Bonnin et le sergent Janos Kemencei.
    Plus de la moitié des prisonniers mourront en captivité, faute de soins, de nourriture, victimes des mauvais traitements.

Jean Balazuc P.P.P.


Sources principales :

La Charte.

Histoire de l’Afrique du Nord du général Edmond Jouhaud - 1968.

Site du S.G.A. – Mémoire des hommes.

La Légion Etrangère – Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite de John Robert Young et Erwan Bergot - 1984

Le 3e Etranger de Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – 1988.

Les légionnaires parachutistes de Pierre Dufour – 1988.

Les parachutistes de la Légion Etrangère du capitaine Pierre Montagnon - 2005.

Le Spectacle du Monde : Legio Patria Nostra - 2012.

 

A moi la légion !

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