Par le major Hubert Midy, chargé de la mémoire/FSALE

 

                 

L’œuvre des ambulances chirurgicales Franco-Russes, présidée par la Comtesse d’Uzès, a pour but de fournir à l’Armée des salles d’opérations permettant d’opérer près du front. Les ambulances russes aux armées françaises, dirigée par le colonel Dimitri OSNOBICHINE, sont placées sous l’autorité du service de santé de l’Armée.

L’encadrement est constitué par des officiers français. Le corps médical est souvent français, mais une grande partie du personnel, dont les chauffeurs, est composée de Russes résidents en France bien avant la guerre, est engagés dans la Légion étrangère.

Le 20 mars 1915, l’ambulance russe numéro 1 est rattachée à la 5ème Armée, installée à Epernay, section d’hospitalisation de la Division marocaine, à laquelle sont rattachés les 4 régiments de la Légion étrangère.

 

LES AMBULANCES RUSSES :

Une ambulance, dite «  nourricière », est rattachée à une SSR (section chirurgicale russe, appelée aussi « autochir »), qui comprend deux salles d’opérations. Son rôle est de soulager l’autochir des tâches administratives :

                  -Enregistrement, récupération des papiers, objets personnels, armes.

-Préparation du blessé avant l’opération souvent lourde, déshabillage, lavage, réchauffage éventuel, injection et désinfection.

Après l’opération l’ambulance récupère le blessé et le garde quelques jours pour permettre à l’équipe chirurgicale de le revoir, et de conseiller l’équipe chirurgicale sur le suivi du blessé.

A partir de 1917, « l’autochir » comporte :

                  -six tentes « Bessonneau » facilement démontables, de 20 lits chacune.

-une baraque opératoire en bois contre-plaqué, radiateurs à eau chaude alimentés par une petite chaudière.

-un camion de stérilisation.

-un camion pour le transport de la radiologie.

Effectif du personnel : un médecin-chef, un chirurgien, un bactériologue, un pharmacien, un officier d’administration, 4 infirmières et une quarantaine d’infirmiers hospitaliers.

Le développement important des baraquements a pu transformer les « autochirs » en véritable hôpitaux de campagnes.

Un service d’ambulances russes légères et mobiles est mis en place pour aller chercher les blessés en première ligne et les mettre rapidement à l’abri.

L’expérience montre qu’un chirurgien vigoureux et entrainé ne pouvait que pratiquer 20 à 25 opérations graves par jour.

L’autochir N° 3, positionnée à Baleycourt (lieu-dit de la Meuse), a reçu en 8 jours, 4118 blessés, dont 1045 graves et très graves. Il y eut au total 259 morts, 131 jugés inopérables, et 87 morts malgré l’opération. Soit une mortalité opératoire de 10%.

 

                  PERSONNALITES :

Le 17 avril 1917, le chef de Corps du RMLE, le lieutenant-colonel DURIEZ est grièvement blessé. Transporté dans l’ambulance russe de Monferney (25).Il y décèdera le lendemain.

 

Le plus célèbre des légionnaires ambulanciers russes et certainement Alexandre ZINOVIEW, né en Russie en 1889. Il s’installe en France en 1908, et montre ses talents de peintre. Au début de la Grande Guerre, il répond à l’appel de Blaise CENDRARS et s’engage dans la Légion étrangère, où il est versé dans le service de santé des Armées et devient ambulancier. Il sera renommé pour ses peintures au front.

Peinture de ZINOVIEW

 

 

LES AMBULANCES AMERICAINES :          

Bien que les américains ne soient pas encore entrés en guerre, dès septembre 1914, l’hôpital américain de Neuilly se mobilise pour accueillir les blessés en provenance du front.

Initialement, les militaires français interdisaient aux volontaires des Pays neutres de se rendre    au front, à l’exception des soldats de la Légion étrangère, car ils avaient peur des espions. Ils y ont finalement autorisés les ambulanciers. Les jeunes américains découvrirent la boucherie qui se déroulait à l’est de l’Hexagone. C’est à cette époque que fut créés l’AFS (Américan Field Service).

Cette organisation a évacué 400 000 poilus blessés, mais 127 d’entre eux y ont perdu la vie.

Cent ans plus tard, l’Américan Field Service existe toujours.

 

 

LES BRANCARDIERS :

Au front, des combattants cotoyaient des soldats qui ne portaient pas d’armes, mais défiaient la mort jour après jour : les brancardiers. Ces secouristes portaient un brassard distinctif. Protection inutile quand les obus pleuvaient. Les brancardiers sont tombés par milliers.

On ne leur rendra jamais assez hommage, à ces soldats de l’ombre, dont la mission est d’aller sous la mitraille, relever ceux qui tombent.

 

 

 

 

 

 

 

 

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