• La situation politique et militaire se dégrade en Syrie, placée sous mandat français par la S.D.N.
    • Depuis plus de cinq ans, les partisans dun royaume pro-arabe tentent de lancer ouvertement les Druzes contre la France. A la mort de l’émir Selim, gouverneur du Djebel Druze, et ami de la France, les tribus entrent en rébellion ouverte.
  • Au Levant, en juillet, les Druzes agressent les troupes françaises ; sept mille Druzes se dirigent vers Soueïda ; ils taillent en pièces les éléments de la colonne Normand, fantassins et spahis, dont les survivants se reforment dans le vieux fort turc de la ville.
  • Les 2 & 3 août, une colonne de secours est attaquée à son tour : 60 survivants sur 200 hommes.
  • Le général Sarrail, commandant en chef au Levant, demande des renforts. Or la Légion a toutes ses unités engagées au Rif marocain. Le 4e escadron du 1er R.E.C. est désigné pour rejoindre la Syrie de toute urgence. Embarqué le 16 août à Bizerte, il arrive le 20 à Beyrouth et le 24, il est à Damas, prêt à être engagé. La 29e compagnie du 1er Etranger est également envoyée au Levant.
  • Sous les ordres du capitaine Landriau, il comprend 5 officiers et 165 gradés et légionnaires.
  • Le 2 septembre, l’escadron rejoint le V/4e R.E.I. du commandant Kratzert.
  • Le 11 septembre, les deux unités reçoivent l’ordre de s’installer définitivement dans le village de Messifré, gros bourg noyé dans ses jardins et coupé de murettes.
  • Le 16 septembre, une reconnaissance est attaquée par un parti de 800 Druzes ; les légionnaires réussissent à rompre en ne perdant qu’un tué et quatre blessés.
  • Le 17 septembre, àune heure du matin, l’attaque se déclenche. Des vagues de fantassins, suivis de cavaliers, se précipitent sur les ouvrages tenus par les légionnaires au coude à coude. Les Druzes arrivent au pied des murettes malgré les tirs meurtriers des armes automatiques et de canons de 37 mm. Submergés, les légionnaires se battent toute la nuit à bout portant et souvent même au sabre. Le quartier des chevaux est envahi par les assaillants. Tous les gardiens sont tués. Face à la résistance acharnée des légionnaires, l’ennemi fléchit et commence à récupérer ses morts. Il ne lèvera le camp que la nuit suivante, après avoir été bombardé par trois avions. Cet échec coûte à la rébellion 500 tués, 500 blessés avoués et huit drapeaux.
  • Le 26 septembre, la colonne Gamelin dégage la route de Soueïda dont le fort est libéré.
  • Lescadron Landriau a perdu un officier et quinze hommes tués, 25 blessés et tous ses chevaux.
  • La citation  à l’ordre de l’armée du Levant par le général Sarrail est décernée collectivement au 5e bataillon du 4e R.E., au 4e escadron du 1er R.E.C. et à la 29e compagnie du 1er Etranger.
  • Après sêtre reforméà Rayack, lescadron est désignépour opérer dans lHermon-Ouest, au sein d’une colonne de cavalerie.
  • En octobre puis en décembre, la 29e compagnie du 1er Etranger s’illustre à Ressal et dans la région de Damas.
  • Le 5 novembre, la colonne s’installe dans la citadelle de Rachaya, qui domine un gros village de 3 000 habitants. Les reconnaissances laissent penser que plus de 3 000 hommes convergent vers la citadelle. La défense s’organise, les patrouilles extérieures se multiplient.
  • Le 18 novembre, deux pelotons sont attaqués et se dégagent au prix de deux tués, trois blessés et trois disparus.
  • Le 20 novembre, la corvée d’abreuvoir est prise à partie par un feu nourri tiré de toutes les crêtes environnantes.
  • Le 21 novembre, les communications sont coupées ; les Druzes s’infiltrent dans le village. A l’abordage, ils enlèvent la tour Sud qui surplombe la citadelle. Tous les occupants sont tués en combattant à la grenade.
  • Le 22 au matin, l’attaque reprend sur les murailles mêmes du fort. Devant la résistance acharnée des légionnaires à court de munitions, l’ennemi se replie vers 15 heures.
  • Le 23 à5 heures du matin, renforcé de mille hommes pendant la nuit, l’ennemi se relance à l’assaut. Avec trois légionnaires, l’adjudant-chef Gazeau défend l’entrée de la citadelle à la grenade. Une contre-offensive à la baïonnette dégage un moment les accès sud mais, à 10 heures, une nouvelle ruée druze submerge les défenseurs de la porte. Les légionnaires se replient dans les ouvrages nord. Pris sous le feu direct des assaillants, la garnison au prix d’une centaine de blessés maintient ses positions grâce à deux nouvelles contre-attaques à la baïonnette.Un bombardement et l’approche d’une colonne de secours donnent une nuit de répit aux assiégés.
  • Le 24, un dernier assaut lancé dans la matinée n’aboutit pas. L’ennemi a perdu plus de 400 tués.
  • Lescadron du 1er R.E.C. compte douze tués et trente-quatre blessés.
  • Une nouvelle fois, le 4e escadron du 1er R.E.C. est cité à l’ordre de l’armée.

Jean Balazuc P.P.P.

 

Sources :

La Légion Etrangère – Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite – John Robert Young & Erwan Bergot – 1984.

Le 1er Etranger – Philippe Cart-Tanneur – 1986.

La Légion, Grandeur et servitude – N° spécial d’Historama – Novembre 1967.

La Charte – 2001.