Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a présidé dans la matinée de mardi la cérémonie d'hommage funèbre au sergent-chef Marcel Kalafut, au camp Raffalli de Calvi où est basé le 2e Régiment étranger de parachutistes (2e REP).

Une cérémonie qui s’est déroulée en présence de la famille et de nombreuses autorités

Après l’hommage de la Nation, lundi, aux invalides, la dépouille mortelle du sergent-chef Marcel Kalafut, 27 ans, originaire de Slovaquie, tué le 8 mai lors d'une mission d'infiltration dans le nord-est du Mali, après que le  véhicule léger dans lequel il se trouvait a sauté sur un engin explosif à une vingtaine de kilomètres à l'est de Tessalit a été rapatriée dans son unité d’élite du 2e REP. La messe de requiem était célébrée en la chapelle Saint-Michel du Camp Raffalli.


Puis, à 10h30, alors que le régiment aux ordres du colonel Desmeulles était rassemblé autour de la voie sacrée et que les parents du sergent-chef Kalafut, sa sœur et sa compagne rejoignaient les officiels,  Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, accompagné du maire de Calvi Ange Santini, du préfet de Haute-Corse Alain Rousseau, du président de l’Exécutif de Corse Paul Giacobbi, député de la 2ème circonscription de Haute-Corse,  de Christian Guyard, sous-préfet de Calvi,ldu général Bertrand Ract Madoux, chef d’Etat-Major de l’armée de terre, du général Christophe de Saint-Chamas, commandant la Légion Etrangère, du général Alain Bouquin, inspecteur de l’armée de terre, du général Barrera et du colonel Didier Rahmani, commandant le Groupement de gendarmerie de Haute-Corse, saluait le drapeau et sa garde, avant de passer les troupes en revue avec le général Ract Madoux et le colonel Desmeulles, chef de corps du 2e REP.  

Le ministre de la Défense se dirigeait vers la famille pour présenter ses condoléances, alors que le cercueil du Marcel Kalafut, recouvert du drapeau tricolore, était porté par huit sous-officiers jusqu’au centre de la voie sacrée où de nombreux maires et élus de Balagne avaient pris place.


Dans son allocution, le ministre rendait hommage aux sergent-chef Kalafut et à tous les militaires engagés au Mali : «  Depuis plus de deux ans (11 janvier 2013 !), nos soldats engagés au Mali font preuve de bravoure, d’un dévouement  et d’une  détermination hors du commun dans l’accomplissement des missions que le président de la République leur a confié au lancement de l’opération Serval. De cette bravoure, de ce dévouement, de cette détermination, le sergent-chef Marcel Kalafut était il y a une semaine encore un exemple magnifique. Au nom du président de la République et de la Nation toute entière, je rends hommage à son engagement, je m’incline avec respect devant la souffrance de sa famille et de ses proches.


Dans la solennité de cet hommage nous percevons aussi  la fierté que son exemple inspire, ici dans toute la Légion Etrangère et au sein de l’armée de terre 
».

La Légion d'Honneur à titre posthume
Le ministre détaillait ensuite le parcours du S/C Kalafut né le 19 novembre 1987 en Tchécoslovaquie depuis son arrivée à l’âge de 20 ans à Castelnaudary et ensuite au 2e REP de Calvi où ses grandes qualités de soldat lui permettront de rejoindre le groupe d’élite des commandos.


« Ces 7 années au service de la France  ont suffi malgré sa jeunesse à distinguer le S/C Kalafut au sein de la Légion Etrangère. Ses qualités militaires et humaines en sont  la raison première et la longue liste de ses distinctions en apporte une glorieuse confirmation »
Et de poursuivre : « Il est le 8e soldat français à faire le sacrifice de sa vie  pour la France au Mali, depuis le début le lancement de l’opération Serval. Il est aussi  le 2e membre de la prestigieuse section de commando parachutiste du 2e REP. Il rejoint aussi tous ceux qui ont donné leur vie en Afghanistan ou auparavant sur d’autres théâtres d’opérations dont les noms sont inscrits ici sur le Mémorial  du camp Raffalli ».


Le  ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian s’avançait  vers la dépouille du sous-officier tué au Mali et poursuivait :
« S/C Marcel Kalafut, au nom du président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés nous vous faisons chevalier de la Légion d’Honneur ».

Présence d'un représentant du Mali
A l’issue de la cérémonie, le ministre de la Défense a souhaité sans la présence de la presse s’adresser à l’ensemble des militaires du 2e REP.


Avant de quitter Calvi pour la capitale, Jean-Yves Le Drian  a répondu aux questions des médias, saluant le grand professionnalisme du régiment.


Il annonçait ensuite qu’il se rendrait dans quelques jours au Mali et affichait sa détermination de lutter contre le terrorisme.


«  Il y a eu un premier épisode qu’on a appelé la guerre du Mali qui s’achève. Nous rentrons dans une autre phase qui est celle de l’organisation du contre- terrorisme par les forces françaises qui nécessite une régionalisation de l’appréhension du théâtre que nous mettons en œuvre. Il y aura 3 000 hommes qui seront basés dans différentes zones et qui poursuivront  de manière indéterminée la lutte contre le terrorisme sans qu’il y ai de date précise fixée ».


Sans vouloir s’étendre sur le sujet  sur les difficultés à mobiliser les crédits pour maintenir le niveau de formation des troupes Jean-Yves Le Drian a simplement ajouté non sans ironie «   Les crédits sont mobilisés et il ne faut pas toujours croire ce que disent les journaux ».


Jean-Yves Le Drian saluait ensuite le colonel Moussa Coulibaly, chargé de la Défense auprès de l’Ambassadeur du Mali à Paris.


«  Par ma présence, nous avons voulu témoigner les liens d’amitié et de sympathie qui nous unissent avec la France. Nous sommes très reconnaissant de ce que la France fait pour notre pays.
En cette triste journée, nous présentons nos condoléances à la famille du S/C Kalafut, à la France et au peuple français.


En cet instant de recueillement en la mémoire du sergent-chef Kalafut,  c’est tout le peuple du Mali qui prie pour le repos de son âme 
» ajoutait non sans émotion le colonel Coulibaly.

Source et photos : CORSE MATIN