Décidément, 2014 restera à jamais marquée dans les annales du 1er R.E.C., créé en 1921, arrivé à Orange en octobre 1967, devant partir le 9 juillet prochain. En cette année où se célèbrent le début de la Première guerre mondiale, le Débarquement en Normandie, le Débarquement et la Libération de la Provence, on commémore aussi la fin - tragique - de la guerre d'Indochine, avec la cuvette de Dien Bien Phu, vidée de ses forces le 7 mai.

Le conflit indochinois, ayant duré environ dix ans, "préambule", si l'on peut dire, du "Vietnam", dix ans environ aussi, aura durablement marqué l'histoire du 1er R.E.C., présent "en force" sur le territoire d'Extrême Orient, même s'il ne prit pas part, directement, aux derniers combats, rendus célèbres par les récits des parachutistes dont le général Bigeard.

Il y a quelques jours, lors de la présentation à la presse du programme de "Camerone" (voir nos précédentes éditions et ci-dessous), le colonel Bouzereau, chef de corps, nous rappelait le rôle important qu'avait pu jouer le 1er Régiment étranger de Cavalerie en Indochine. Il y fut présent de 1947 à 1954, avec comme chefs de corps successifs : les lieutenants-colonels Marion, Doré, de Battisti, Royer, Deluc, Hardoin, Coussaud de Massignac.

Des crabes et des alligators

Sa présence est brillamment narrée sur le site "astarot" : "Le 4 janvier 1947, le 1er R.E.C. débarque en Indochine, à Tourane, à bord du "Pasteur". En avril 1947, après avoir reçu du matériel blindé britannique, le régiment est déployé en Centre Annam, Sud Annam et en Cochinchine. Le groupe d'escadron de Cochinchine reçoit des véhicules amphibies appelés "Crabes", lui permettant de se déplacer plus aisément en zones marécageuses. En 1950 apparaissent des véhicules amphibies appelés "Alligators" permettant le transport de section d'infanterie, notamment des commandos autochtones. Le premier groupe autonome se trouve en Cochinchine, le deuxième groupe autonome au Tonkin, la portion centrale à Tourane tandis qu'un sous groupement amphibie opérationnel est stationné à Hué.

En 1953, les groupements autonomes deviennent Groupements amphibies et chacun d'entre eux se compose d'un escadron de crabes et d'alligators. Le REC a compté, au cours de l'année 1953, 18 escadrons composés de crabes, alligators, chars légers, automitrailleuses, half-tracks, vedettes fluviales. Les unités seront alors dissoutes et rapatriées sur l'A.F.N. à la fin du conflit." Le 1er R.E.C. fut aussi présent aussi au Laos, à Ventiane-Paksane et Seno avec son escadron de marche et à Saïgon.

Plus de 300 morts

Le 1er régiment étranger de cavalerie aura perdu, au cours des 90 mois de guerre, 24 officiers, 41 sous-officiers et 250 légionnaires. Son étendard a été décoré de la croix de guerre des TOE avec trois palmes et l'attribution de la fourragère aux couleurs de la croix de guerre des TOE, et a reçu sur sa soie l'inscription. A la fin de la guerre, il aura compté plus de... 3 000 hommes, répartis dans 3 EHR (escadrons hors rang) et 14 escadrons de combat, eux-mêmes constituant trois formations distinctes : le régiment "Blindés" et les deux "GA" (groupements amphibies).

Mardi dernier, une cérémonie avait lieu cours Pourtoules, pour les morts d'Indochine. En présence d'un détachement du 3e escadron, revenu d'opérations extérieures, au Tchad et au Mali. Ce, à quelques mètres du domicile de M.Yves Choppe, un ancien commando de marine, lui, qui aussi "fit l'Indochine". Mais il ne tint pas à témoigner tant il avait vu et vécu, sur place, des "choses terribles." C'est tout dire.