Extraits des “carnets de Brunet de Sairigné”:

 

17 juin: “Bonne action des tanks destroyers et de la 1ère compagnie. La crête est atteinte, mais il est difficile de déboucher. Nous nous heurtons au Tre Colle, devant Radicofani, à une ligne continue sérieusement tenue. Un duel entre deux panthers et un Destroyer se termine par la mort des deux premiers. La 1ère compagnie, par une très jolie manoeuvre, s’empare de la côte 645 sur notre gauche; la 13, par contre, perd 30 hommes dans un essai de débordement à droite. Terrain difficile, ravins infranchissables, même aux voltigeurs.

 

Nos accumulations de chars et de voitures attirent les coups. Situation difficile à la nuit (en outre, il pleut): nous sommes en l’air, sans liaison à droite, ni à gauche.

 

18 juin: Au petit jour, la 3ème N.A. occupe le “Tre Colle”. La brume intense nous favorise, et je peux déployer deux compagnies de l’autre côté du col avant qu’on y voit clair. Les marins et leur appui blindé foncent sur Radicofani, pour être arrêtés finalement sur route dans une situation très délicate: tous les véhicules qui essayent de quitter la route s’embourbent, à commencer par les chars.

 

Radicofani est une position splendide, dominée de très haut par un vieux château fort. En avant du village, un superbe pavillon Médicis, énorme maison sur laquelle l’artillerie n’a pas prise. Après de sérieuses difficultés, le sous-lieutenant POIREL et 6 hommes réussissent à pénétrer dans une pièce. Combattant alors piedà pied, ils font prisonniers ou tuent toute la garnison (70 prisonniers don’t 3 officiers). Ce magnifique exploit permet à la 2ème compagnie d’aborder le village de front. JULLIAN s’empare du château fort, après s’y être trouvé seul en mauvaise posture devant sept allemands.

 

A 17 heures, le village est nettoyé. Les allemands n’ont pas dû comprendre, car lacontre-attaque ne se déclenche qu’à 18H30. Les légionnaires les attendent de pied ferme: petit jeu de massacre. Tout le bataillon s’est fort bien comporté; il y gagnera une citation collective.

 

Fidèle à ses traditions, la Légion s’est battue avec courage et détermination pour enfoncer les lignes ennemies et permettre aux troupes alliées de déboucher en Toscane et de progresser vers le Nord.

 

Le 17 juin 2015, l’ANIEL, commémorait ce haut fait d’armes.

 

Commencée à 09H00, la cérémonie commémorative débutait au monument aux Morts avec les honneurs militaires rendus par un piquet d’honneur en armes des carabiniers (2 partisans fusillés le 17 juin), autour du président Giancarlo COLOMBO et des anciens légionnaires de l’ANIEL, s’affichaient les présences du général Jérome LOCKHART, attaché de défense, du colonel Frédéric BONINI, ancien chef de corps du 2ème REG, du colonel BARTOLINI, chef de province de Sienne, du capitaine GIACONA, commandant la compagnie de carabiniers, du lieutenant-colonel ALLEGRIA, représentant la police d’état de Chiusi, de madame Rosa INSERILLI, vice préfet de Sienne, ainsi que diverses associations patriotiques et une nombreuses population locale.

 

Un dépôt de gerbe était traditionnellement effectué par le maire de la ville, monsieur Francesco FABRIZZI, une messe était célébrée par l’aûmonier des carabiniers. La municipalité conviait alors tous les participants à un apéritif amical et convivial, il était 12H00.

 

Pour clore cette journée commémorative, un déjeuner agrémenté de chants Légion était l’occasion pour tous de se retrouver dans un cadre très agréable. Rendez-vous est pris pour l’an prochain afin de faire perdurer la mémoire de ces vaillants soldats tombés au champ d’honneur dans ces combats décisifs de Radicofani.