Au Maroc, au début de l’année 1933, c’est l’épreuve redoutable du Sagho à conquérir au Maroc. Ce djebel, bastion oriental de l’Anti-Atlas, en bordure de l’univers saharien, est un massif de 200 sur 60 kilomètres, région tourmentée et aride, enchevêtrement de crêtes rocheuses dépassant les 2 000 mètres avec des à-pics vertigineux et des gorges étroites. Dans ce cadre, pauvre en points d’eau, sont retranchées les farouches tribus encore insoumises.

 

  • La tribu des Aït-Atta du Sud, repoussée de partout, s’est retranchée dans le djebel Sagho d’où elle adresse des menaces de représailles aux notables qui cherchent à composer avec les forces makhzen. Leur action s’exerce principalement au Sud, vers le Tazarine, et à l’Est, sur le front de l’oued Regg que surveille le poste d’Alnif. Comme les incidents se multiplient, l’aviation bombarde à maintes reprises les campements rebelles ; le blocus économique est resserré et les tribus sûres sont armées. Pour en finir, le commandement décide, en février 1933, de régler la question du Sagho avant les dernières opérations du Haut-Atlas. C’est a priori une grosse affaire car ce massif aride, difficile, est mal connu ; les insoumis en ont fait leur réduit. Le groupement qui s’abrite dans le Sagho compte environ 800 familles avec ses tentes et ses troupeaux, dont un millier de guerriers résolus, bien armés et pourvus de cartouches. Les frères Hasso et Basso ou Baslam sont l’âme de la résistance qui a recueilli également quelques réfractaires des Aït-Khebbache et surtout des guerriers Aït-Hammou. La nature chaotique de la montagne est favorable à la défense; aussi juge-t-on préférable de confier l’attaque à de fortes harkas soutenues par des goums, au lieu d’y employer les troupes régulières.

 

  • Les opérations du Grand Atlas et du djebel Sagho constituent les dernières étapes de la pacification auxquelles participe la Compagnie Motorisée du 1er Etranger. Les légionnaires se battent à plus de 2 000 mètres d’altitude. Avec leurs camarades des compagnies montées des 2e et 3e Etrangers, ils s’élancent contre les retranchements des derniers irréductibles.

 

  • Pour l’opération, deux groupements sont constitués. Celui de l’Ouest, aux ordres du général Catroux, se compose de 4 400 partisans, 6 goums et la milice d’artillerie de Marrakech, répartis en quatre harkas ; le lieutenant-colonel Chardon, chef du Territoire de Ouarzazate, commande l’ensemble des harkas. Le groupement de l’Est, aux ordres du général Giraud, comprend une harka de 2 000 partisans, cinq goums, deux compagnies montées de légion, deux escadrons de spahis, une compagnie de tirailleurs sénégalais, la compagnie saharienne du Ziz, une batterie d’artillerie du 4e R.E.I. et un peloton d’automitrailleuses. Des dispositifs de barrage sont organisés au Sud avec une demi-compagnie de légion, un escadron de spahis, deux pelotons d’automitrailleuses et des partisans. L’aviation met en ligne quatre escadrilles.

 

  • Le général Huré, commandant supérieur des troupes, s’installe à Tinerhir.

 

  • Très vite la défense des Aït-Atta et de leurs compagnons se localise sur le Bou-Gafer, haut plateau orienté est-ouest, à pente légèrement descendante vers l’est, qui forme une espèce d’oppidum de 3 000 mètres de long environ sur quelques centaines de mètres de large. Les murs de l’oppidum sont constitués, au sud par des pentes rocheuses descendant à pic d’abord, au nord par des falaises fortement entaillées dans tous les sens. La crête du Bou Gafer n’est qu’une série de pitons rocheux numérotés par les Français P1, P2…

 

  • Dans la nuit su 12 au 13 février, les harkas entament leur mouvement le capitaine Bournazel, l’homme à la tunique rouge, le héros du Rif et de tant de combats, se voit confier la mission de conclure. Avec ses goumiers Branes, il quitte Afnif dans la vallée. Dès le milieu de l’après-midi, le contact est pris. A sa droite, la Légion avance.

 

  • Le 14 février, il se produit quelques escarmouches. Un fort parti ennemi attaque un convoi égaré et enlève 117 mulets chargés à la compagnie de Légion du groupe Despas ; les conducteurs s’enfuient et les six légionnaires d’escorte sont tués sur place. D’autre part, un avion de la 37e escadrille tombe chez les dissidents; l’équipage, comprenant le lieutenant observateur Charles de Saulieu de la Chaumonerie, est massacré.

 

  • Pendant la progression du 15, le capitaine Lacroix a un vif engagement vers le Tizi n’Oulili; les partisans n’ont pas une attitude très ferme et les goums, qui les appuient, perdent des hommes. Les harkas convergent vers la cuvette d’Imsadene en bousculant les insoumis ; ces derniers se replient au cœur du massif, dans le djebel Bou Gafer. De rares familles demandent l’aman.

 

  • Les 16 et 17, l’étreinte se resserre progressivement autour des réfractaires, mais leur résistance rend la manœuvre délicate; les assaillants arrivent d’ailleurs devant les formidables escarpements du plateau des Aiguilles, la partie la plus tourmentée du djebel.

 

  • Les difficultés apparaissent si grandes, que le général Huré décide de prendre le commandement sur le terrain; il forme deux sous-secteurs à l’Ouest et à l’Est, sous les commandements des généraux Catroux et Giraud.

 

  • Durant la période du 18 au 28 février, on s’applique à rendre le blocus de plus en plus étroit; il en résulte l’obligation d’occuper certaines positions dominantes. Les avions exécutent des bombardements massifs sur les lignes de retranchement des insoumis.

 

  • Le 20, les assiégeants prennent pied dans la zone sud-est du plateau des Aiguilles (où se trouve encore l’ancien monument commémoratif des combats du Bou Gafer).

 

  • Le 21, ils donnent un assaut général ; malgré des efforts inouïs, la journée se solde par des gains insignifiants. Le lieutenant-colonel Chardon, dont l’action politique et militaire au cours des journées précédentes a été si féconde, est grièvement blessé par un long feu d’un obus d’artillerie qui blesse en outre six sous-officiers et canonniers. Le lieutenant-interprète Alessandri, de la compagnie saharienne, est tué.

 

  • Le 22, comme la résistance de l’adversaire ne faiblit pas, les attaques n’ont également qu’un succès médiocre. Le lieutenant Nicolas L’Aridon, des Affaires Indigènes d’Algérie, est tué.

 

  • Le 23, néanmoins l’encerclement est à peu près réalisé.

 

  • Le 24, les partisans du groupement Ouest réussissent à atteindre le sommet du plateau; ils en sont rejetés et un nouvel assaut, lancé dans l’après-midi, échoue. Sur tout le front de combat, les forces makhzen sont tenues en échec. Le lieutenant Jacques Bureau, des Spahis, est tué.

 

  • En fin de journée, goumiers et légionnaires coiffent P1, P2 et P3 :

 

  • Sur P1, la compagnie montée du 3e R.E.I., commandée par le capitaine Faucheux, avec un peloton de la compagnie montée du 2e R.E.I., commandé par le lieutenant Brencklé, plus des éléments du P.C.

 

  • Sur P2, le capitaine Bournazel avec trois goums.

 

  • Sur P3, un peloton et un groupe de mitrailleuses de la compagnie montée du 3e R.E.I.

 

  • Dans la nuit du 24 au 25, les dissidents essaient à leur tour de rompre le barrage à l’Ouest, sans résultat. De leur côté, les assaillants n’ont pas plus de succès.

 

  • Le 25, les assiégés sollicitent alors une trêve de 24 heures, qui est accordée, mais ils opposent ensuite un refus insolent à l’invitation de faire leur soumission. Le lieutenant Paul Timpagnon, des Sénégalais, et le sous-lieutenant Vitalis Sieurac, des goums, sont tués. Les deux officiers trouvent la mort en entraînant deux sections de leur goum à l’assaut du Bou-Gafer.

 

  • Durant 4 jours, les adversaires s’observent et se fusillent. Des deux côtés, les tireurs d’élite ne loupent pas leur cible. Dans cette rocaille, l’artillerie et l’aviation ne produisent pas grand effet.

 

  • Le 28, comme cette lutte acharnée s’éternise, le Commandement décide une attaque puissante de toutes les forces; il la souhaite décisive. Celle-ci est déclenchée à l’aube; l’artillerie et l’aviation gaspillent leurs munitions sur les objectifs.

 

  • L’attaque finale est menée par deux détachements marchant l’un derrière l’autre :

 

  • Le capitaine Bournazel, en tête, avec deux goums et en renfort, le peloton du lieutenant Brencklé, suivi de la compagnie du capitaine Faucheux ;

 

  • Le capitaine Fauré, avec deux goums et en renfort, un peloton du 1er R.E.I., et derrière la compagnie montée du 2e R.E.I. commandée par le lieutenant Garnier.

 

  • En principe, le capitaine Bournazel doit enlever ses objectifs P6, P8 et 10 ; après quoi, le capitaine Fauré doit le dépasser pour atteindre P16, P17 et P19. Le terrain et la résistance des Berbères vont perturber ce plan. Devant P6, sur la base de départ, goumiers et légionnaires sont protégés par leurs murettes et le renflement naturel du terrain. Après quoi la pente s’élève en glacis jusqu’au sommet, bloc de rochers coupés de cheminées. A mi-parcours, ce glacis s’étrangle, formant un point de passage obligé. Sur la gauche de cet étroit passage, une petite paroi rocheuse offre un abri des coups directs.

 

  • A sept heures, au sifflet et au commandement ‘’En avant’, le détachement du capitaine Henry de Bournazel s’élance. La pente est raide. Les impacts piquettent le sol. Des hommes tombent. Le capitaine est blessé une première fois mais, à force de volonté, il continue. Il parvient à franchir l’étranglement mais s’affaisse, touché une seconde fois. Leur chef à terre, les goumiers fléchissent et refluent. Le capitaine Henry de Bournazel, qui dissimule son célèbre dolman rouge sous une djellaba grise suivant les ordres formels du général Giraud, tombe dans la gloire, à la tête de son escadron. Les goumiers lâchent prise et refluent en désordre. Le corps du capitaine est ramené sous le feu vers l’arrière par deux légionnaires dont Vurusic. Mais le médecin capitaine Vial ne peut plus rien pour lui.

 

  • Après une avance de quelques centaines de mètres, goumiers et partisans sont arrêtés par un feu très dense ; les Aït Atta, retranchés dans des positions imprenables, les repoussent en leur infligeant des pertes énormes.

 

  • A sept heures quarante-cinq, la compagnie montée du 3e R.E.I. commandée par le capitaine Faucheux et un peloton de la compagnie motorisée du 1er Etranger commandé par le lieutenant Brencklé restent seuls en ligne ; les légionnaires avancent tranquillement malgré de sévères pertes ; mais le capitaine Paul Faucheux puis le lieutenant Emile Brencklé sont tués ; l’artillerie ne peut plus intervenir et la situation devient très critique.

 

  • De son côté, le capitaine Fauré tente la manœuvre prévue. Ses pertes lui imposent de stopper et de s’organiser défensivement. Cette position avancée est renforcée par la compagnie motorisée du 1er R.E.I. arrivée à la rescousse.

 

  • Le lieutenant Jeanpierre, chef de peloton de la compagnie montée du 3e R.E.I. fait mettre baïonnette au canon pour avancer de quelques mètres jusqu’à une crête tenue par une poignée d’hommes autour du lieutenant Binet du 1er Etranger. Cette position doit être abandonnée au bout d’un quart d’heure. Lors du repli, le lieutenant Robert Binet tombe, touché par trois balles.

  • A midi, soucieux de préserver des vies humaines, devant cette intransigeante résistance, le général Huré donne l’ordre de rompre le combat; il se bornera, dorénavant, à établir un cercle infranchissable autour du Bou Gafer considéré à juste raison comme inexpugnable.

 

  • Du 18 au 28, onze officiers sont tombés ; les capitaines Henry de Bournazel des Affaires Indigènes, Paul Faucheux de la Légion, les lieutenants Paul Timpagnon et Le Chevalier du 6e Régiment de Tirailleurs Sénégalais, Raymond Poidevin du 2e Régiment de Tirailleurs Marocains, Robert Binet des Affaires Indigènes, Emile Brencklé de la Légion, Nicolas L’Aridon des Affaires Indigènes, Jacques Bureau du 8e Régiment de Spahis, Alessandri interprète de la compagnie saharienne, et le sous-lieutenant Paul Vitalis Sieurac du 39e Goum marocain, sont tués. Les pertes des réguliers s’élèvent à 51 tués, 2 disparus, et 83 blessés dont 9 officiers. Les pertes des auxiliaires, goums et partisans, ne s’annonceront pas tout de suite tellement elles sont énormes.

 

  • Le dernier assaut est sanglant et vain.

 

  • Au bout de 42 jours de combats, les farouches défenseurs quittent leurs nids d’aigles du Bou-Gafer, point culminant du djebel Sagho, et acceptent de capituler.

 

  • Le 24 mars, Hassou Ba Selam pense que la résistance est inutile et il accepte enfin à offrir une capitulation, mais à ses conditions qui sont acceptées ; le lendemain, il se présente avec ses guerriers aux trois généraux réunis. A ce moment, le groupe des glorieux dissidents, que les toutes forces makhzen réunies n’ont pas réussi à vaincre, compte encore 2949 personnes dont 465 combattants.

 

  • La reddition des Aït Atta du Sagho a un retentissement énorme dans l’Atlas. Toutes les tribus encore insoumises avaient les yeux fixés sur le Bou Gafer et n’attendaient qu’un succès des dissidents pour suivre l’étendard de la révolte. La tournure que prennent les événements, si différente de ce qu’ils ont un instant espéré, amorce un mouvement de soumission non négligeable. Cet heureux événement place sous l’obédience du Makhzen les dernières fractions Aït Atta encore indépendantes, et couronne l’effort politique poursuivi patiemment pendant plusieurs années pour faire reconnaître par la puissante fédération des tribus Aït Atta, qui l’a si longtemps ignorée, l’autorité du sultan alaouite.

 

 

Jean Balazuc P.P.P.P.

 

 

Principales Sources :

  • La longue route des Tabors.

  • QUID.

  • Le 1er Spahis des origines à nos jours.

  • Site du S.G.A. : Mémoire des hommes.

  • La Légion Etrangère – Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite de John Robert Young et Erwan Bergot - Editions Robert Laffont – 1984.

  • Le 1er Etranger (1986), le 3e Etranger (1988) et le 4e Etranger (1987) de Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – Branding Iron Production.

  • Histoire de la Légion Etrangère du capitaine Pierre Montagnon – Pygmalion - 1999.

  • Site du Mémorial de Puyloubier.

  • Wikipédia : la bataille de Bou-Gafer sur le djebel Sagho.

  • Bournazel, l’homme rouge de Jean d’Esme – Flammarion – 1952.

 

Alessandri, lieutenant interprète de la compagnie saharienne ; tué sur le Bou Gafer le 21.02.1933.

 

Binet Robert Victor, lieutenant du Service des Affaires indigènes, détaché au 1er Etranger ; tué sur le Bou Gafer le 28.02.1933.

 

de Bournazel Henry, comte de Lespinasse, né le 21.02.1898 à Limoges ; capitaine, l’officier à la veste rouge, imposant son calme et son mépris du danger ; en charge du Tafilalet ; le 23.05.1926, il enlève le P.C. d’Abd el-Krim et s’empare de Targuist ; tué le 28.02.1933 lors de la guerre du Rif par les ultimes défenseurs du Sagho ; sa légende avait commencé bien avant sa mort héroïque. Son nom est donné à la promotion de Saint-Cyr de 1932-1934.

En sous-titre du livre ‘’Bournazel, l’homme rouge’’ de Jean d’Esme, une citation de l’académicien André Maurois :

‘’Le culte des héros morts est aussi vieux que les hommes’’.

 

Brencklé Emile, né le 11.07.1903 à Riedseltz dans le Bas-Rhin ; lieutenant, chef d’un peloton de la compagnie motorisée du 1er Etranger ; tué sur le Bou Gafer dans le djebel Sagho le 28.02.1933.

 

Bureau Jacques Roger Marie, lieutenant du 8e Régiment de Spahis ; tué sur le Bou Gafer le 24.02.1933.

 

Catroux Georges, né le 29.01.1877 à Limoges ; saint-cyrien ; il sert dans la Légion Etrangère en Algérie ; général aux ordres du général Henri Huré au Maroc entre 1932 et 1933 ; il intervient au Tadla ; commandant le XIXe C.A. d’Alger avant la 2e guerre mondiale ; Gouverneur Général de l’Indochine en 1940 ; il se rallie à la France libre ; délégué général du général Charles De Gaulle pour la Syrie en juin 1941 ; représentant de la France libre au Caire en 1941 ; Gouverneur Général de l’Algérie de juin 1943 à septembre 1944 ; Compagnon de la Libération ; grand chancelier de la Légion d’honneur de 1954 à 1969 ; en septembre 1955, il est envoyé à Madagascar pour obtenir l’accord de Mohamed Ben Youssef, Sultan déposé, sur les accords d’Aix-les-Bains ; nommé par Guy Mollet le 29.01.1956 ministre résidant en Algérie à compter du 02.02.1956, il démissionne le 06.02.1956 ; en avril 1961, il siège en 1961-1962 au Haut Tribunal Militaire à Paris créé par ordonnance du 27.04.1961 ; décédé le 21.12.1969 à Paris.

 

Chardon, lieutenant-colonel, chef du territoire d’Ouarzazate au Maroc ; grièvement blessé le 21 février 1933 sur le Bou-Gafer.

 

Le Chevalier, lieutenant des Tirailleurs Sénégalais ; tué sur le Bou Gafer le 28.02.1933.

 

Faucheux Paul Louis, capitaine, commandant la compagnie montée du 3e R.E.I. ; tué sur le Bou Gafer dans le djebel Sagho le 28.02.1933.

 

Fauré, capitaine, commandant des goumiers lors des combats sur le Bou Gafer en février 1933.

 

Garnier, lieutenant, commandant la compagnie montée du 2e R.E.I. lors des combats sur le Bou Gafer en février 1933.

 

Giraud Henri, officier de l’Armée d’Afrique, au Maroc, lieutenant-colonel lors de la reddition d’Abd el-Krim, le 27.05.1916, au lieu-dit de Tizzemouren ; général commandant un groupe mobile aux confins algéro-marocains en 1930-1931 ; général sous les ordres du général Henri Huré au Maroc entre 1932 et 1934 ; il s’illustre à Marrakech face au dahir berbère ; prisonnier de la forteresse de Königstein, en Saxe, il s’évade d’une façon fort romantique en avril 1942 ; commandant en chef en A.F.N. de novembre 1942 à avril 1944 ; co-président du C.F.L.N., présenté comme l’homme des Américains, il est écarté du pouvoir le 04.04.1944 par le Chef de la France libre, Charles De Gaulle, qui lui propose un poste d’Inspecteur général de l’Armée ; il échappe à un attentat le 28.08.1944 ; le général préfère prendre sa retraite ; député en 1954-1956.

 

Hassou Ba Selam ou Baslam, partisan d’Abd el-Krim ; en février et mars 1933, il résiste encore dans le Sagho ; seul un blocus sévère du djebel Sagho permet de le réduire le 24 mars.

 

Huré Henri, général ; commandant en chef des Forces Françaises au Maroc de 1927 à 1935 ; en 1931, la victoire du Rif acquise, l’effacement de la tâche de Taza obtenu, il décide de terminer l’encerclement du Grand Atlas par la conquête du chapelet d’Oasis réunissant le long du Dadès, du Todra et du Ferkla, les confins algéro-marocains à la région de Marrakech.

 

Jeanpierre Pierre-Paul, né le 14.03.1912 à Belfort ; pupille de la Nation ; engagé en 1930 ; chef de peloton de la compagnie montée du 3e R.E.I. lors de l’attaque du Sagho en février 1933 ; promotion Verdun de Saint-Maixent en 1935-1937 ; le 15 mai 1937, il entre dans la Légion Etrangère, affecté au 1er R.E. à Sidi-Bel-Abbès puis au 2e R.E.I. au Maroc ; affecté le 16.04.1939 au Levant avec le 6e R.E.I. ; combattant de la Résistance ; déporté au camp de Mauthausen ; capitaine à la Libération ; officier parachutiste du 1er B.E.P., adjoint au chef de corps, à sa création le 01.07.1948 ; héros dans les calcaires de Cox-Xa, lors de la 1ère mort du 1er B.E.P. dans le désastre de Cao-Bang en Indochine en octobre 1950 ; chef de bataillon, commandant le 1er B.E.P. du 01.11.1954 au 01.01.1956 ; en Algérie dès février 1955 ; promu lieutenant-colonel le 02.10.1956 ; opération Mousquetaire sur le canal de Suez, en novembre-décembre 1956 ; il commande le 1er R.E.P. le 25.03.1957 ; pendant la Bataille d’Alger, il laisse ses officiers libres de pratiquer ou non la question par la force ; sous son impulsion, le 1er R.E.P. devient le premier régiment d’assaut de l’armée française ; blessé le 24.09.1957 dans la Casbah d’Alger ; il participe à la bataille de Souk-Ahras ; tué au combat le 29.05.1958 sur le barrage tunisien lors de la Bataille des Frontières ; à son départ, il laisse son empreinte au camp de Zéralda : le foyer des légionnaires ; Grand Officier de la Légion d’Honneur, titulaire des 3 croix de guerre avec 9 citations ; parrain de la promotion de l’E.S.M. de Saint-Cyr en 1959-1961. Une stèle est édifiée à Nevers dans la Nièvre.

 

Lacroix, capitaine, commandant un groupe de partisans en février 1933 sur le Sagho.

 

L’Aridon Nicolas Jean François, lieutenant des Affaires indigènes d’Algérie ; tué sur le Bou Gafer le 22.02.1933.

 

Poidevin Raymond, lieutenant du 2e Régiment de Tirailleurs Marocains ; grièvement blessé sur le Bou Gafer dans le djebel Sagho le 28.02.1933 : mort le 25.03.1933 à Bou-Denib.

 

de Saulieu de la Chaumonerie Charles, lieutenant pilote de la 37e escadrille en appui au 2e Régiment Etranger ; son avion est abattu par les dissidents ; massacré sur le Bou Gafer le 13.02.1933.

 

Sieurac Paul Vitalis, sous-lieutenant au 1er Régiment de Chasseurs d’Afrique ; lieutenant des goums ; tué sur le Bou Gafer le 25.02.1933.

 

Timpagnon Paul Henri, né le 29.07.1925 au Havre dans la Seine-Inférieure ; lieutenant au 6e Régiment des Tirailleurs Sénégalais ; tué le 25.02.1933, à la tête de ses goumiers, lors d’un assaut sur le Bou-Gafer, dans le Sagho.

 

Vial, médecin capitaine de la Légion Etrangère ; sur le Bou Gafer en février 1933.

 

Vurusic, légionnaire de la compagnie montée du 3e R.E.I. ; le 28.02.1933, sur le Bou Gafer, il arrive avec un camarade à ramener en arrière le capitaine Henry de Bournazel, mortellement blessé. Pour son courage et son dévouement, il est cité à l’ordre de l’armée.