Enfant, fasciné par les orages, il dessinait des éclairs.

Toute sa vie, Hans Hartung (1904-1989) cultivera le goût des lignes brisées, des formes véhémentes. Continuité de ses passions enfantines ou plutôt urgence de créer face à un monde dangereux ?

Cet ouvrage et l’exposition qui l’accompagne à Aubagne (jusqu’au 28 août 2016) posent l’intéressante question de la mort comme force motrice. Hartung l’a connue de près : en tant qu’Allemand vivant en France, il est parqué au stade de Colombes en 1939 puis, pour recouvrer une forme de liberté et matérialiser son opposition au fascisme, s’engage dans la Légion étrangère.

Stationné à Sidi Bel-Abbès, il participe au Débarquement puis perd une jambe dans les combats de Belfort, à la fin de la guerre.

Faisant partie de la cohorte des artistes amputés (voir aussi Josef Sudek ci-dessus), sa création, comme celle de Pierre Mac Orlan, Cendrars, Ernst Jünger ou même Cole Porter, ne peut faire abstraction de cette période de légionnaire.

Elle sert ici de fil conducteur dans une œuvre qui a couvert tout le siècle, de son premier dessin signé de 1914 à son ultime œuvre - au pistolet - de novembre 1989.


Hans Hartung, peintre et légionnaire, Gallimard/Fondation Hartung-Bergman, 2016, 160 p., 29 €.

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