Clinchant Justin, né en 1820 ; formé à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr ; il est intégré en 1841 dans un régiment d'infanterie avec le grade de sous-lieutenant. Officier de l’Armée d’Afrique, commandant en 1855, puis lieutenant-colonel à l'issue de la bataille de Solferino, et colonel (1862), il se distingue dans la campagne du Mexique et en 1866 il commande une brigade à Paris. Au début de la guerre de 1870, il commande une brigade du 3e corps de l'armée du Rhin. Il prend part aux combats de Metz et, tandis que le Maréchal Bazaine capitule, il parvient à s'échapper. Il se met alors à la disposition du gouvernement de la défense nationale. Dans le cadre de la levée de l'Armée de l'Est, le général Bourbaki lui confie le commandement du 20e corps d'armée, avec rang de général de division. Il prend part à la bataille de Villersexel (9-10 janvier 1871) et à la sanglante bataille d'Héricourt (15-17 janvier 1871). L'armée de Bourbaki ayant échoué à reprendre Belfort, elle se replie, épuisée et démoralisée, vers la frontière suisse, poursuivie désormais par un ennemi bien supérieur en nombre et en matériel. Parvenus à la frontière suisse, Bourbaki abandonne la suite des opérations à Clinchant et tente de se suicider. Clinchant négocie avec le Général Herzog l'asile pour ses soldats en Suisse : son armée doit déposer les armes au passage de la frontière (1er février 1871). De retour à Versailles en avril, Clinchant reçoit le commandement du 5e corps d'armée chargé de réprimer la Commune de Paris[]. Gouverneur militaire de Paris en 1880, poste qu'il conserve jusqu'à sa mort en 1881. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (49e division)[][].

 

Crémer Camille, né le 06.08.1840 à Sarreguemines en Moselle. Issu d'un milieu modeste, il prépare l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1857. Deux ans plus tard, il en sort sous-lieutenant. Affecté tout d'abord au 95e Régiment d’Infanterie, il entre à l’école d’état-major en 1860. En 1862, le lieutenant Crémer est affecté au 10e cuirassiers. Bien noté, il est affecté aux Dragons de l’Impératrice l'année suivante. En 1864, il est affecté au 1er Zouaves avec lequel il combat au Mexique. Le 24.10.1864, Camille Crémer se distingue au combat à Jiquilpan. De retour en France, il est promu capitaine en janvier 1866. Après un rapide passage au 10e régiment d'artillerie, il est affecté à l’état-major de la 21e division militaire. Aide de camp du général Clinchant, Camille Crémer est promu Chevalier de la Légion d'honneur en 1870. Durant la Guerre franco-allemande de 1870, il participe aux combats autour de Metz. Ayant réussi à échapper au blocus de Metz, il rejoint Gambetta qui le nomme général de brigade. Il prend la tête de la 3e Division d’Infanterie du 24ème Corps d’Armée. En décembre 1870, le général Crémer combat à Bligny-sur-Ouche, puis à Nuits-Saint-Georges, près de Dijon. En février 1871, Camille Crémer est nommé général de division à Chambéry, avant d'être relevé de ses fonctions peu après. Pour avoir continué la guerre, en dépit de la reddition de l’armée à Metz, le général Crémer est mis en disponibilité et injustement rétrogradé à son grade de chef d'escadron. Il adresse aussitôt une lettre publique au ministre de la guerre : « J’ai donc l’honneur de vous adresser ma démission, me contentant comme récompense de quinze années de service d’avoir mes biens confisqués, mon père exilé, mon frère tué et mon pays natal livré. Tant de bonheur me fait redouter ceux que me réserve l’avenir que vous me faites, et je préfère attendre en simple citoyen l’occasion de refaire la guerre aux Prussiens. Veuillez agréer monsieur le ministre l’assurance de tout le respect avec lequel j’ai l’honneur d’être votre très dévoué et obéissant serviteur. Crémer, Lorrain annexé et ex général gambettiste. » Cette lettre ouverte lui vaut d'être mis en réforme « pour faute grave contre la discipline » en novembre 1871. Crémer s'était vu offrir le 20.03.1871, après l'insurrection de Paris, le commandement de la Garde nationale de Paris par le comité central de la Garde nationale. Il hésita à accepter et le poste fut donné par les communards à un autre. Rongé par le dépit et l'amertume, le général Crémer s’éteint à Paris le 02.04.1876.

 

Dastugue Elisabeth Jean Hyacinthe Dominique, général de brigade de l’Armée de la Loire en 1870 ; promu général de division ; commandant la 1ère division du 15ème Corps d’Armée, il est fait prisonnier au cantonnement de Sombacour au nord-ouest de Pontarlier le 30.01.1871. Mort à Bastia le 15.01.1880.

 

Denfert-Rochereau Pierre Marie Philippe Aristide, né à Saint-Maixent l’Ecole le 11.01.1823 dans une famille protestante de moyenne bourgeoisie ; ancien élève de l’Ecole Polytechnique (X 1842) ; marié à Pauline Surleau-Goguel d’une vieille famille de Montbéliard ; il se distingue lors de l’expédition de Rome en 1849 ; il participe à la guerre de Crimée ; il est en poste en Algérie de 1860 à 1864 ; nommé gouverneur de la place de Belfort en 1870, colonel, il mène alors avec sa garnison de 15 000 hommes et la population de la ville une résistance héroïque de 103 jours, contre les 40 000 hommes de Werder. Ce n'est que le 18 février 1871, sur un ordre du gouvernement de la Défense nationale, présidé par Louis Adolphe Thiers, qu'il accepte de quitter librement et invaincu Belfort avec ses troupes et ses armes évitant ainsi l'humiliation d'une défaite[. Elu député avec son surnom de ‘’Lion de Belfort’’’. Décédé à Versailles le 11.05.1878.

 

von der Goltz Colmar, baron, descendant d’une grande famille prussienne qui fournit de nombreux généraux ; commandant la 26e brigade mixte du VIIe Corps en 1870-1871. Auteur du livre ‘’Gambetta et ses armées’’ Librairie Sandoz et Fishbacher – 1877.

 

von Loos, colonel, commandant la 4e division allemande de réserve, dans la région de Montbéliard en Haute-Saône, en janvier 1871.

 

von Manteuffel Hans Edwin, baron, né le 24.02.1809 à Dresde ; aide de camp du prince Albert de Prusse puis de Frédéric-Guillaume IV ; appelé à l’Etat-major, il réorganise l’armée prussienne et participe à la guerre prusso-danoise de 1864, puis à la guerre austro-prussienne de 1866/ Pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, il accule l’Armée de l’Est du général Bourbaki à la frontière suisse. Après le traité de Francfort, il commande les troupes d’occupation ; Gouverneur de l’Alsace-Lorraine ; promu général Feldmarshall le 19.09.1873, il quitte la France. Mort à Carlsbad le 17.06.1885.

 

Minot, saint-cyrien de la promotion 1843-1845 ; capitaine, il passe cinq ans en Algérie entre 1850 et 1855 au 100e R.I. : chevalier de la Légion d’honneur le 26.03.1855 en Crimée ; campagne d’Italie avec le 82e R.I. en 1859 ; officier de la Légion d’honneur en 1861 ; en Algérie avec le 38e R.I., rappelé après les premiers désastres de la Guerre 1870-1871 ; il contribue à l’Armée de la Loire ; promu général de brigade le 18.10.1870 ; commandant une brigade de la 1ère division du 15ème Corps d’Armée, il est fait prisonnier au cantonnement de Sombacour au nord-ouest de Pontarlier le 30.01.1871. Décédé en 1904.

 

Pallu de la Barrière Léopold Augustin Charles, né en 1828 à Saintes dans la Charente-Maritime. Issu de l’École navale, aspirant en 1846, enseigne de vaisseau en 1850, il prend part, sur le Napoléon, à la guerre de Crimée. Lieutenant de vaisseau en 1858, il participe aux opérations de Cochinchine et il est blessé à deux reprises. Capitaine de frégate en 1869, il combat à terre lors de la guerre franco-allemande de 1870 et se distingue notamment aux batailles de Villersexel (8 et 9 janvier 1871) et d’Héricourt (15 au 17 janvier 1871). Capitaine de vaisseau en 1873, il est gouverneur de Nouvelle-Calédonie de 1882 à 1884. Il est promu contre-amiral en 1887 et quitte le service en 1890. Décédé à Lorient dans le Morbihan en 1891.

 

Penhoat Jérôme Hyacinthe, né à Roscoff dans le Finistère en 1812 Issu de l’École navale de Brest, aspirant en 1828, enseigne de vaisseau en 1833, lieutenant de vaisseau en 1837, capitaine de frégate en 1852, il se distingue, sur le Napoléon, à la guerre de Crimée. Capitaine de vaisseau en 1854, contre-amiral en 1864, il prend part à la guerre franco-allemande de 1870 et se distingue notamment aux batailles de Villersexel (8 et 9 janvier 1871) et d’Héricourt (15 au 17 janvier 1871) ; vice-amiral en 1871, il est nommé commandant en chef de l’armée des Vosges. Il est préfet maritime de Toulon en 1875. Décédé en 1882 à Paris.

 

de Peytavin, général, commandant une division du 15e corps d’armée de l’armée de Loire en 1870 puis de l’armée de l’Est en janvier 1871.

 

von Schmeling Wilhelm, né le 04.11.1811 à Hohenwalde, ancien des écoles de cadets à Potsdam et Berlin. Le 29.07.1829, il est enseigne dans le 14e R.I. de l' armée prussienne ; le 22.02.1831, sous - lieutenant. Le 19.04.1845, il est adjudant dans le Q.G. de la 4e Brigade d' infanterie et le 13.11.1847. premier lieutenant. En 1848 , il participe à la brigade dans la lutte contre les Polonais insurgés. Le 19.09.1850, il est adjudant de la 5e division ; capitaine le 04.10.1851. Le 06.06.1857, il est nommé major. Le 01.07.1860 , il est commandant de bataillon dans le Brandebourg Fusilier Régiment ; le 18.10.1861 lieutenant - colonel. Le 09.01.1864, il est commandant du Poméranie Fusilier Regiment : le 25.06.1864, colonel. Le 18.05.1867 , il commande la 28e B.I. à Düsseldorf. Le 22.03.1868, il est promu major général . Dans la guerre franco-allemande , il commande la 4e division de réserve de Prusse orientale, affectée au XIVème Corps. En octobre 1870, la 4e division participe aux sièges des forteresses de Schlettstadt (capitulation le 24 octobre) et Neuf-Brisach (capitulation le 10 novembre). Les 15, 16 et 17 Janvier 1871, la 4e Division couvre, dans la bataille de la Lizaine, le flanc gauche du dispositif du général von Werder à Montbéliard . Décoré de la Croix de Fer, avec deux classes, et de la Croix de première classe du commandant de l’Ordre du Lion de Zahringen ; le 18.08.1871, il est promu au grade de lieutenant général. Le 13.01.1872, il est nommé commandant de la 4e division de Bydgoszcz . Le 04.12.1873, il prend sa retraite. Décédé le 05.01.1879 à Berlin.

 

Tchesckow : général de l’Armée de l’Est ; pendant la nuit du 26 au 27.01.1871, il tente un assaut prématuré contre les redoutes des basses et hautes Perches vers Belfort. Ses troupes sont repoussées avec une perte de 500 tués, blessés ou prisonniers.

 

Karl Friedrich Wilhelm Leopold August Graf von Werder, baron, est un général prussien né le 12 septembre 1808 à Nordkitten en Prusse-Orientale et décédé le 12 septembre 1887 au château de Grüssow en Poméranie. Il est notamment le vainqueur de la bataille de Strasbourg pendant la Guerre 1870-1871. Commandant les forces allemandes du XIVe Corps entre Montbéliard et Héricourt en janvier 1871, il est battu à Montbéliard mais vainqueur à Héricourt. Il reçoit la reddition de Belfort le 28.01.1871, à la signature de l’armistice.

 

Les pertes du Régiment Etranger.

Arnaud, sous-lieutenant, tué le 15.01.1871 sur le plateau de Sainte-Suzanne.

Arvenod, sous-lieutenant, blessé le 15.01.1871 sur le plateau de Sainte-Suzanne ; fait prisonnier.

Caumée, lieutenant, mortellement blessé sur le plateau de Sainte-Suzanne le 15.01.1871 ; décédé le 18.01.1871.

Cérésole, capitaine, blessé le 15.01.1871 sur le plateau de Sainte-Suzanne ; fait prisonnier.

Latestère, sous-lieutenant, tué le 15.01.1871 sur le plateau de Sainte-Suzanne.

300 légionnaires mis hors combat.