Après l’armistice de 1918, Braunschweig fait le tour des amicales pour essayer de relancer la fédération.

Des divergences de vue avec le président de Strasbourg (Schulz) empêchent d’aboutir.

Ce dernier reprend alors le projet à son compte, mais ne peut réunir que 8 amicales (10 étant un minimum).

En 1929, Rambaud (Marseille) fonde la «Société d’Amicales Légion France, Colonies et Etranger» qui est mise en sommeil à la demande du colonel Rollet qui commande le 1er R.E.I. à Sidi-Bel-Abbès, et qui a de plus grandes ambitions. Il a remarqué que les légionnaires libérés après 15 ans de service ont beaucoup de mal à se réadapter à la vie civile et estime que c'est le rôle des amicales de les sortir de leur solitude et de les aider à trouver du travail.

Mais elles ne seront puissantes que si elles sont regroupées.

En 1930, à l’occasion des cérémonies marquant le centenaire de l’Algérie se réunit à Paris un Congrès où Rollet, appuyé par Maurer et Rambaud, expose ses idées et les fait adopter.

Le 21 octobre 1930 est décidée la création de l’ «Union des Sociétés d’Anciens Légionnaires de France, des Colonies et de l'Etranger» (U.S.A.L./F.C.E.) dont Maurer est élu président.

Le lendemain, tout est remis en question par le désistement de Rambaud qui dirige à Marseille un «Centre d’Entr’aide aux Réformés et Retraités de la Légion étrangère». En effet, ce centre fonctionne avec l’aide financière et sous le contrôle de la «Section Etudes» de l’E.M.A. (C’est à dire l’EMA/2) et le capitaine Coulomb, qui en a la charge, interdit à Rambaud d’affilier le centre à l’U.S.A.L. qui ne peut donc alors pas voir le jour.

Mais Rollet, nommé général inspecteur de la Légion, n’a pas renoncé. En 1931, à la suite des festivités marquant à Sidi-Bel-Abbès Camerone et le Centenaire de la Légion, se réunit un Congrès dit «du centenaire». Sous l’égide du maréchal Franchet d’Esperey, en présence des généraux Rollet, Théveney, Stuhl (sénateur de la Moselle) et du colonel Nicolas commandant alors le 1er R.E.I., les 200 délégués représentant 24 sociétés décident, le 2 mai 1931, la création de l’U.S.A.L.

Les sociétés suivantes sont membres fondateurs de cette union

(le tableau ci-dessous rappelle leur date de création):-

-«La Légion» société de secours mutuels (1898)- Oran (1924)
- Belfort (1901)- Metz (1925)
- Reims et Mulhouse (1907)- Sidi-Bel-Abbès (1930)
- Troyes et St-Dié (avant 1909)- Rabat (1930)
- Marseille (1910)- Bordeaux (1931)
- Nancy (1911)- Vienne [Autriche] (1931)
- Lausanne et Bienne (1913)- Casablanca et Marrakech (1930)
- Alger (1914)- La Chaux de Fonds (1913)
- Bâle (1915)- Hanoi (1909)
- Luxembourg (1919)- Nantes (1930 ?)

Le siège de l’U.S.A.L. est fixé à Paris, au 28 boulevard de Strasbourg dans le 10e arrondissement, où elle est déclarée le 3 juin 1931.

Son président en est Maurer, le bureau est fourni par la Mutuelle. Il est secondé par 5 vice-présidents délégués régionaux: Sud (Rambaud); Nord-Est (Bermot, de Metz); Maroc (vacant); Algérie (Debelle, d’Oran) et Suisse (Heger, de La Chaux de Fonds).

L’Association des Anciens Combattants Engagés Volontaires dans l’Armée Française, R.M.L.E. 14/18, dont Rollet fut un des fondateurs en 1916 n’est pas admise dans l’USAL, ni les «Engagés Volontaires pour la durée de la guerre» dans les amicales.

L’association RMLE 14/18 est reconnue d’utilité publique depuis 1926. Les adhésions se multiplient.

En 1935, à l’instigation du général François, est créée à Casablanca une Maison de retraite pour anciens légionnaires, gérée par un directeur sous contrôle d’un conseil d’administration.

En 1936 admission des amicales de Saïda et de Prague; le Centre d’Entr’aide de Marseille, en faillite, est transféré à Paris et dissous; le président de la Fédération du Maroc,nouvellement créée , devient statutairement vice-président pour le Maroc; il en sera de même pour la Suisse et, en 1938, pour le président de l'amicale de Sidi-Bel-Abbès qui devient vice-président pour l'Algérie. Quand il prend sa retraite en 1936, Rollet, pressenti pour prendre la présidence de l’U.S.A.L. refuse. En revanche, il accepte celles des «Amis de la Légion étrangère»3, fondée par Ortiz, citoyen des Etats-Unis. Rollet sera aussi président des «Gueules cassées».

En 1936, Rambaud fait l’acquisition du Domaine de la Vède, à Auriol, pour y installer une maison de retraite. Après des débuts très difficiles, Rambaud abandonne toutes ses fonctions en 1937, pour laisser les mains libres à son successeur qui obtient des secours financiers (Loterie nationale, Amicales, Légion d’active, etc..) permettant d’éponger les dettes. Le conseil d’administration d’Auriol comprend des personnalités civiles et des officiers du centre de transit de Marseille.

Pendant la guerre 1939/45, la maison est gérée par l’ex-adjudant-chef Schutte et son épouse, particulièrement efficaces. Avec des prodiges d’ingéniosité, ils arriveront à faire vivre leurs pensionnaires en engageant parfois leurs fonds personnels.

L’Union compte 33 sociétés affiliées à la veille de la seconde guerre mondiale. La fédération et la plupart des amicales sont mises en sommeil pendant l’occupation. Il faut noter toutefois un événement exceptionnel pendant cette période troublée et triste: à la mort du général Rollet, le 16 avril 1941, l'occupant allemand autorise le transfert de sa dépouille en Afrique du Nord; elle sera inhumée dans le carré Légion de Sidi-Bel-Abbès. (Au départ de la Légion d'Algérie, en 1962, elle sera transférée à Puyloubier.)