La CRTRLE, Compagnie Renforcée de Travaux Routiers de a Légion Etrangère était une unité du 1er Régiment Etranger implantée au camp de Canjuers dans le Var.
Héritière de la 1er compagnie de sapeurs-pionniers, unité qui dépendait du 1er Régiment Etranger stationné en Algérie, sa spécialisée était la pose et la réfection des voies ferrées, elle a été Dissoute en 1940. La CRTRLE a été créée en août 1978 au moment du départ du 61ème BMGL, le commandement lui avait confié l’infrastructure et l’entretien des routes et pistes.
Au total, sept sections constituaient cette grande unité, elle était cantonnée sur le plateau du camp, vaste étendue de 34 594 hectares esposée aux vents et aux intempéries.
La CRTRLE c’était quatre vingt engins de travaux publics et autant de véhicules.
La section équipement:
Cette section particulière et unique était composée de 26 hommes: 1 officier, 2 sous-officiers et 23 légionnaires, ils avaient la mission d’embellir les routes du camp et de concasser les roches que le forage et les explosifs détachaient des carrières. Dans le détail, le concassage consiste à transformer un bloc rocheux en petits cailloux parfaitement calibrés.
La mise en place du tapis d’enrobé, cette opération délicate consistait a couvrir d’une robe soyeuse au possible et résistante à souhait les cents kilomètres de routes du camp. Pour ce faire, la section équipement en plus du concassage était composée de spécialistes parfaitement expérimentés. Ainsi se “déroulait” la chronologie horaire d’une journée de la section équipement: 04heures30: mise en chauffe de la centrale – 07h00: préparation matériel – 08h00 jusque 19h00 sans interruption (casse-croute sur place sans cesser le travail): déroulé du tapis d’enrobé – 19h00 jusque 20h00 Nettoyage machines et pleins de carburants. Ceci pendant 8 mois !
4 tonnes d'explosifs (Gomme et minex) chaque mois !
La section équipement, j’en garde un excellent souvenir, je sais que j’ai vécu ces années intensément selon mes espérances et mes rêves de la façon où elles se présentaient à l’époque, c’est un moment extraordinaire où la cohésion de cette équipe de légionnaires ne s’est jamais faite défaut. Les hommes qui la constituaient étaient très soudés entre eux et exceptionnels. Eux aussi avaient sauté par dessus les barrières d’une société où ils se sentaient peut être mal à l’aise, ils offraient dans cet endroit perdu le seul bien qu’ils possédaient: leur vie, dont il en faisait bon marché avec l’élan généreux du soldat des grandes époques comme le disait si bien le colonel Villebois-Mareuil dans les deux articles qui précèdent celui-ci…
IL serait dommage que notre mémoire collective ne garde le souvenir de ces braves légionnaires retranchés sur le camp de Canjuers qui se sentaient hantés du sentiment d’être isolés de leur maison-mère d’Aubagne qui se trouvait à des kilomètres de là. Peut-être que le même sentiment animait leurs ainés de la 1ère compagnie de sapeurs pionniers travaillant sur les rails Algériens.
La CRTRLE a laissé sur cette terre varoise plusieurs de ses légionnaires décédés en service et enterrés au cimetière de la ville de Montferrat où était administré le camp. L’amicale des Anciens Légionnaires du Var se charge chaque année de leur rendre visite au moment de la fête des morts, merci à nos anciens pour ce geste généreux et fraternel.
Chaque légionnaire de la section équipement avait comme cadeau de départ un albun photos.
CM