Il est très délicat de mettre sous les feux des projecteurs toutes les actions solidaires et généreuses faites par nos Amicales au profit des plus démunis d’entre nous. Nous proposons les articles qui suivent qui donnent un beau reflet de ce à quoi servent aussi nos Amicales, à l’image de celles d’Aubagne, de Puyloubier et bien entendu d’ailleurs. Notre communauté d’anciens légionnaires précise par des actions solidaires et généreuses que « même si l’on sait que le social à un prix, il reste surtout à nos yeux un geste sans calcul !
Estimable et impressionnante, notre Légion s’estime liée à ses anciens serviteurs par un sentiment de devoir moral que concrétisent des actions de solidarité active avec les créations de deux maisons d’hébergement pour anciens légionnaires. Reflet de l’esprit familial qui l’anime, tout a réellement commencé dans les années trente où nos aînés étaient déjà soucieux du sort réservé aux nouveaux anciens légionnaires lors de leur démobilisation.
Mais solidarité est un mot utilisé mal à propos, c’est surtout un calcul, une action solidaire est un acte de débiteur à créancier, une caution solidaire. C’est surtout un rapport d’entraide existant entre des personnes qui ont en commun des intérêts et de ce fait, sont liées les unes aux autres.
La solidarité elle exige d’être reconnue, elle souffre de ne pas être anonyme et peut ne pas être cet élan du cœur qu'affichent certains donateurs.
La générosité elle est un acte de bienveillance, un don et marque la qualité de quelqu’un qui sait se montrer magnanime avec grandeur d’âme. C’est être doté de sentiment d’indulgence, faiblesse pour les forts qui seront les faibles de demain, c’est faire acte de dévouement, de désintéressement, de noblesse.
C’est le fils conducteur de toutes nos actions sociales généreuses.
C’est surtout confirmer les convictions de notre Institution avec en filigrane, l’espoir de garder longtemps encore ce sentiment de générosité sans calcul qui permet le soutien aux plus démunis d’entre nous: nos anciens légionnaires de puyloubier et d’Auriol et ceux connus de nos Amicales...
Et même si l’on sait que le « social » a un prix, La Légion ne fait pas de Générosité un vain mot.
Témoignage vécu: "après une visite d’un camarade hospitalisé" :
« Quand il fait nuit et que le sommeil tarde à venir, j’essaie de m’habituer aux bruits de la nuit, aux frottements des fantômes en blouses blanches qui marchent lourdement dans le couloir devant ma chambre et qui ne répondent pas à mes appels...
Les miaulements amoureux des chats à l’extérieur telles des explosions sensuelles trouent le sinistre silence de la nuit.
Parfois j’écoute, avec un réel plaisir et un ravissement inexplicable, la pluie tombée, source de vie, bruit familier porteur d’espoir sécurisant, et pourtant…
Et pourtant, je suis là à ne plus pouvoir bouger mes pauvres jambes qui ne peuvent être les miennes, elles ressemblent trop à celles des prisonniers « Viets », au temps où, jeune homme, je retrouvais mes camarades au retour de leurs internements des camps de prisonniers. Aujourd’hui, je ne suis plus qu’un pauvre vieux bonhomme qui n’a plus que la peau sur les os.
Le temps s’écoule, j’ai l’impatience des gens qui ne savent pas attendre, la mort ne veut pas de moi, mon cœur ne veut pas me lâcher.
Pas de télé, pas de journaux, pas de radio, je ne veux plus rien que garder mes yeux fixés au plafond, je suis enfermé dans un corps douloureux, ma raison est intacte et malheureusement ne me laisse aucun répit, mes rêves sont devenus des cauchemars.
Je me liquéfie et me sculpte aux formes d’un matelas alvéolé, médicalisé, l’inertie me pèse, me blesse, mon présent n’est que souffrances.
J’ai la malchance de ne pas croire en Dieu, prier doit être un vrai réconfort pour un croyant, moi, je vais partir sans peur et sans reproche !
Merci, de venir me rendre cette visite, cela me fait du bien de pouvoir discuter, je me sens tellement seul.
Regardez ce que je suis devenu, un pauvre être nu qui laisse le spectacle d’une maigreur insupportable, une couche en guise de slip, je retourne en enfance, mais il fait trop chaud, peu importe ma dignité, un drap je ne le supporterais pas, après tout, je ne suis plus rien. »
Voilà les tristes nouvelles de Raymond, les commentaires se passent de commentaires...
Pensez à visiter vos malades, c’est aussi à celà que sert votre Amicale.
CM