Vous avez-dit Solidarité ?
Personne ne devrait être obligé d’acheter ”son droit à l’assistance”.
La finalité de notre action solidaire est de répondre à des besoins sociaux auxquels la société actuelle ne répond pas ou répond mal.
Aujourd’hui la société est de moins en moins solidaire et les inégalités s’accroissent considérablement. L’évolution de la précarité des pauvres plonges ces derniers dans l’abime de la grande pauvreté, l’écart se creuse.
Comment pouvons-nous, à notre niveau, intervenir auprès des plus démunis d’entre nous et leur donner le coup de pouce nécessaire pour qu’ils amorcent une reconstruction salutaire de leur condition humaine ?
Bas relief de la chapelle de l'Institution des Invalides de la Légion étrangère - Puyloubier
Face à ce constat notre discours concernant la solidarité doit être précis et ne pas souffrir de contradictions qui déboucheraient sur des « vomissures verbales inutiles ».
Lors de nos réunions du “comité de solidarité”, nous ne nous trompons pas de cible, le code de nos directives est bien affiché et nous avons la volonté de nous imposer d’apporter une “assistance inconditionnelle urgente” aux nôtres en état de détresse.
Et que faisons-nous ?
A notre échelon, nous essayons, avec nos moyens, de faire ce que les plus démunis attendent : « un pansement urgent sur une plaie qui nécessitera du temps et d’autres soins pour guérir ». Forts de cette affirmation, les réunions du comité de solidarité ne sauraient n’être qu’un lieu de parole mais bien celui d’études et de recherches de solutions aux problèmes exposés. Elles se situent dans une logique volontaire et discrète face aux urgences imposées et sollicitent une réaction de relais par l’amicale du secteur géographique de l’ancien en difficulté, c’est nécessairement l’affaire de tous.
Il ne fait aucun doute que de nombreuses de nos amicales ont pour raison d’être et pour but principal, inscrit dans leurs statuts : « la solidarité qui lie les membres entre-eux ».
Notre conscience et notre responsabilité nous imposent à définir la manière dont nous voulons et surtout pouvons vivre ensemble. C’est avec des actes généreux envers les plus faibles d’entre-nous que notre appartenance à la communauté légionnaire se justifie le plus aussi n’hésitons pas à rester cohérents dans le discours tenu. Dans une épreuve de groupe, c’est la place des derniers qui donne l’image de celui-ci, pas seulement celle des premiers.
L’Off/com : Solidarité :
A la Légion nous avions compris qu’il ne nous fallait compter que sur nous-mêmes. Après ce constat simple et lucide, des solutions furent imaginées puis concrétisées par les réalisations des hébergements pour Anciens légionnaires à Auriol et à Puyloubier. Par précaution, nous n’avons pas souhaité mettre nos « œufs dans le même panier » en donnant à la « Maison du légionnaire » d’Auriol un statut d’indépendance et d’autonomie à l’abri de la loi des « Associations de 1901 ». Nous avons fait le choix, pour ces deux maisons, d’imposer un but associatif commun inscrit dans leurs statuts : « apporter un soutien moral et physique aux anciens légionnaires en difficulté » et les placer dans un environnement de confiance à l’abri d’une société où la parole donnée n’a plus de sens ni de valeur, puisqu’elle est reprise au gré des lubies d’hommes politiques changeants, faisant de ce qui est vrai aujourd’hui, un mensonge de demain... Nous avons souhaité, tout simplement que nos Anciens se sentent chez eux et non pas chez les autres…
Cependant un constat s'impose, même ensemble, nous ne serons jamais assez forts pour faire face aux changements qui se préparent aujourd’hui dans les domaines politiques, religieux, financiers, et celui primordial de la santé… Nous avons parfaitement compris, doux euphémisme de bienséance, que des changements importants sont clairement amorcés, visibles par tous, nous regardons avec beaucoup d’inquiétudes bouger notre société « malade de la peste » par virus interposé qui nous conduiront inéluctablement vers des destins pressentis, devinés, connus, avenir incertain d'une société en pleine transformation. Georges Bernanos disait: "L'avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l'avenir, on le fait !".
Tout ceci démontre bien la prescience légionnaire, que j’évoquais plus haut, avec cette intelligence et cet « A propos » de se doter de structures d’accueils pour les Anciens en difficulté. Nous n’échapperons pas à l’ogre mondialiste et à cette pandémie qui avancent en avalant tout sur leurs passages. Espérons que nous aurons encore l’opportunité d’avancer à notre cadence, à celle du pas Légion, à quatre-vingt-huit pas à la minute et pas un de plus, ni de moins.
Un jeune Ancien-retraité me disait récemment : « la Légion m’a fait homme libre, il est temps que j’en profite. Certes, je suis enchaîné d’honneur et de fidélité, mais je serais trahi si cette fidélité s’appliquerait sans honneur… si tel était le cas, le contrat moral, pour bon nombre d’entre nous, serait alors rompu… ».
Restons unis et gardons le cap.
CM