Aquarelle de PyC 

Nous y sommes à nouveau comme chaque année, le 11 novembre.
La France se remémore son entrée en guerre contre l’Allemagne en 1914. Cette première guerre mondiale avait, dès ses premiers jours, donné aux soldats français le sentiment qu’ils allaient vivre un événement historique court ; nul ne pouvait à l’époque prévoir la durée de la guerre. Quelques cinq ans plus tard, au moment de la signature de l’armistice, les acteurs de cette horrible “boucherie des tranchées” ont cherché à expliquer cette guerre en la racontant telle qu’ils l’ont vécue.

 

Il semble bien qu’elle était incompréhensible pour le Français moyen et que ce dernier était bien incapable d’expliquer comment ce conflit avait commencé. Mais vouloir à tout prix ne publier que les lettres des soldats consentants, trouble la réalité au détriment d’une vision qui mettrait en sourdine les contraintes exercées par le pouvoir militaire et civil avec les exemples d’insoumission. Cette image s’est renouvelée quelques 21 ans plus tard, en particulier en Allemagne où certains allemands ne souhaitaient pas, par conviction religieuse ou politique, endosser l’uniforme. Ceux-ci n'avaient de commun avec ceux-là "que" le fait d'être fusillés...
14 – 18, revient donc à la une de l’actualité surtout que la guerre est à notre porte avec l’Ukraine. Je suis très curieux de voir comment nous nous y prendrons pour commémorer l'entrée dans cette guerre à la fois très récente et lointaine et intéresser nos jeunes aux témoignages des poilus maintenant disparus, en séparer le grain de l’ivraie, éliminer les “faux discours” et prendre chaque récit pour ce qu’il est: le retour d’expériences horribles des soldats qui expliquent avec émotion ce qu'ils ont vécu et en ayant conscience que chaque lettre, chaque journal écrit au front, ne représente qu’une vision partielle de ce qu’on ne peut raconter.
Les historiens-écrivains commencent tous leurs articles en affirmant que la mobilisation au début de la guerre s’était faite dans le cadre de la Nation, de ses valeurs et de ses ressorts avec une mention particulière pour le devoir envers la Patrie. C’est ce qui explique sûrement le courage, l’esprit d’abnégation et de sacrifice dont la grande majorité des soldats firent montre pendant presque cinq ans.
Qu’en restait-il fin 1918 au moment de la fin de la guerre ?
Ce conflit a fait 1 400 000 morts, tombés sous l’uniforme français. Les soldats rendus à la vie civile étaient désemparés, ils trouvèrent leurs régions dévastées, l’infrastructure agricole et industrielle détruite, pour beaucoup d'entre eux, une nouvelle vie était à reconstruire.
Au cours d’une de mes lectures, je suivais les questions qui étaient posées aux soldats napoléoniens sur leur capacité à appréhender le danger qu’ils vivaient et je constate aujourd'hui, qu'il existe une certaine similitude avec celles qui pourraient être posées aux poilus : “Comment un homme réussissait-il à faire face à une mort certaine sans éprouver le réflexe de se dérober ? – Comment les soldats du premier rang pouvaient-ils monter à l'assaut sachant très bien que le premier rang serait anéanti par la fusillade ennemie ? – Comment pouvaient-ils tenir, immobiles, à subir le feu d’une artillerie, pendant plusieurs heures, avant d’entrer en action ? – Comment un soldat réagissait-il voyant ses camarades tomber autour de lui et comment pouvait-il combler les brèches sachant qu’il serait le prochain ?"
Autant de questions communes aux guerres napoléonienne et à celle de 14 – 18, qui se posaient sur la manière d’affronter la mort et que le seul culte de l’Empereur et la volonté de porter les idées révolutionnaires ou autres à travers l’Europe ne me semblaient pas raisons suffisantes…
L’histoire se renouvelle souvent malheureusement, qu’en sera-t-il de la guerre en Ukraine qui est en cours, jusque quand aura-t-elle lieu et  de quelle manière, seront nous bientôt acteurs et non plus spectateurs ? Dans mes exercices de combat du temps de mon service légionnaire et à l'école d'officier, nous étions hypnotisés par "l'ennemi rouge", la « cinquième colonne », prémonition,  aujourd'hui, c'est devenu une réalité…


Rendez-vous sur objectifs ! au regard de ce qu’ont été les conséquences de cette guerre de 14 - 18 et du monstre Nazi en 39 – 45, on est en droit de douter de la nature de l’homme, ce bon sauvage comme le disait Jean-Jacques Rousseau…

CM