Des nouvelles de l’odyssée de Jonas et de Rostand :
Ils sont bien arrivés à Salon de Provence et se dirigent vers Puyloubier pour une arrivée demain dimanche dans la soirée, il est attendu par le lieutenant-colonel Madonna, directeur de Puyloubier et lundi par l'Amicale. Départ mardi matin vers les gorges du Verdon.
Aux gorges, plus précisément au lac de Sainte Croix, arrivée prévue jeudi dans la soirée. C’est pour lui l’occasion de tester son kayak et ses flotteurs et de réaliser un film avec le drone qui ne le quitte pas mais dont l’usage est réglementé... Après 2 jours d’occupations diverses et de repos rédempteur, l’attelage partira en direction d’Auriol, où il sera reçu par le capitaine Michon à la Maison du légionnaire et à Aubagne la maison-mère et réception par le capitaine José Gil de l'Amicale aubagnaise puis...Finex…
Article de Jonas sur sa page Facebook : « Odyssée Normandie-Niemen » :
Après la nuit passée dans un lit chez Étienne et Noëlle, nous avons repris la route pour Nîmes. Un ancien légionnaire vint me trouver, mais je ne manquais de rien. A peine 15 km après notre départ, Rostand montrait déjà des signes de faiblesse : il quittait sa position de tête pour venir marcher à mon niveau en me regardant. Sa blessure est encore récente et il avait perdu beaucoup de sang. C’est alors que j’ai demandé une évacuation à l’amicale des anciens de la Légion de Nîmes, car nous étions encore à 50km du régiment et nous étions attendus pour le lendemain matin.
En attendant l’évacuation, je croise Éric qui m’invite chez lui. J’ai fait la rencontre de ses autruches, Gertrude et Aliénor. Rostand aussi. Puis de sa fille Maud. En respectant la chronologie. Lui, il travaille dans l’humanitaire en Guinée, par le biais de son association Africa Dream, soutenue par Nicolas Vanier. L’un des projets en cours consiste à transformer le plastique en goudron, en le faisant fondre et mélanger avec du sable. Ceci permet d’avoir accès à un produit de maçonnerie dont les matières premières sont abondantes et gratuites, et de nettoyer les plages et les eaux couvertes de déchets plastiques qui causent la mort fréquente de dauphins, baleineaux et tortues luth. Nous avons passé quelques heures ensemble jusqu’à notre évacuation. Une hospitalité et une bonhomie remarquable. J’y serais bien resté plus longtemps.
"Nous devions atteindre Saint-Martin-de-Crau hier soir à 22h00. Mais l’épuisement a interrompu la marche 5 km plus avant et l’obscurité nous a déposé à cet endroit précis, fruit du plus pur hasard, au pied du Mémorial de l’aérodrome militaire du Mas de Rus. La mémoire des anciens tombés ici ne souffrira pas d’accueillir en bivouac l’équipage de l’Odyssee Normandie Niemen.
C’est ici que Rostand a découvert une petite peluche un peu plus loin dans l’herbe. Il l’a d’abord mordu, puis ils sont devenus amis Après concertation avec Rostand, nous avons décidé d’embarquer ce nouveau compagnon dans l’aventure et de lui donner le nom de Cyrano. Nous devrions atteindre Salon-de-Provence dans la soirée.
Soirée à Salon-de-Provence, où je suis rejoint par Larson Daniel, un ancien légionnaire suédois. Je ne l’ai jamais croisé sous les drapeaux, mais notre fraternité d’armes dépasse les temps de service, les régiments et les générations. C’est la grande famille Legion. Il m’a apporté du café suédois, qui se fait bouillir comme le café turc.
« Rekyl Kaffe » qui fait référence au recul de l’arme au tir, est commercialisé par d’anciens militaires suédois, dont des commandos arctiques et le produit de la vente revient à l’action sociale des vétérans. Le régiment de commandos arctique suédois a été dissout après la guerre froide mais il serait prévu d’être réactivé. C’est un régiment qui était situé à l’intérieur du cercle polaire. En cas de guerre, leur zone de reconnaissance basculait à l’extérieur des frontières suédoises et s’enterraient dans la glace en poste d’observation et de combat avec une autonomie de 15 jours. Leur drapeau régimentaire montre une tête de loup avec une couronne sur la tête.
Le café du matin est l’occasion de discuter avec mon compagnon des choses de la vie de chien, puis de planifier notre itinéraire. Nos décisions se prennent à l’unanimité. La concentration qui nécessite une projection dans l’espace exige parfois de quitter le regard de l’interlocuteur pour prendre son envol.
Besoin d’un ravitaillement urgent en eau ! Une vieille dame à son balcon. Je lui demande si elle peut m’en donner. Elle me montre que les 2 restaurants de la rue sont fermés. « Oui d’accord, mais vous avez bien un robinet, pourriez-vous svp m’en donner un peu ? ». Elle me fait signe que non. A 20 mètres, un couple balaie l’entrée de leur garage. A ma demande, l’homme regarde dans le vide et cherche … tandis que la femme m’invite à aller plus loin demander à des gitans à la sortie du village, car m’assure-t’elle, « ils sont gentils » - « Ha mais parce que vous, vous ne l’êtes pas ? ». Ils se remettent à balayer et détournent le regard. La situation est critique. Je fais demi-tour et à 10 mètres de là, un homme me fait signe de la main avec insistance et descend avec empressement, aidé de sa canne et suivi de 2 autres hommes. A mon niveau je lui dis « Que puis-je faire pour vous cher Monsieur ? ».
Lui : « matricule 167xxx »
Moi « Hooooo un ancien ! »
Lui : « De quoi as-tu besoin ? »
Beaucoup plus loin, je m’arrête un instant faire le point et un véhicule vient. Une maman avec son fils, Marjorie et Maxime sont venus m’apporter un sac entier de provisions, avec même de la nourriture pour Rostand.
Mais la nuit commence bientôt et nous poursuivons pour trouver un endroit pour dormir. Trouvant un homme derrière son portail, je lui demande s’il connaît une prairie ou tout autre lieu adéquat pour dormir. Peu de temps après je me retrouve à dîner à sa table et à dormir dans un lit. Merci Étienne et Noëlle."
A Suivre !