Où il est dit que cette "Odyssée volontaire" n'est pas de tout repos et qu'il faut une vraie motivation pour continuer l'aventure...
Jonas après Puyloubier est arrivé, non sans mal au lac de "Sainte - Croix" aux gorges du Verdon.
Voici le récit qu'il nous offre au fil des kilomètres traversés, avant sa préparation aux tests de navigation et les résultats qui s'imposeront pour la préparation de sa prochaine... odyssée !
Pour Jonas, se présente souvent "Carpe Diem" (Cueille le jour), et une bonne préparation ainsi qu'un excellent matériel léger et de grande qualité lui permettent d'être "Quam minimum credula postero": (Sois le moins possible préoccupé de demain), mais par expérience, il est un constat incontournable, celui de dire que rien ne se passe jamais comme prévu...même s'il garde, envers et contre tout, la volonté incorruptible d'arrivée à la destination prévue.
CM
Pneu à plat au réveil, ça commence bien … je décide de le regonfler et de repartir. Je retrouve l’ancien légionnaire Pierre Lebourgeois à Brue-Auriac pour me décharger d’une partie du matériel en prévision des dénivelés à l’approche des gorges du Verdon. Ma cheville me fait toujours mal. Plus tard, à la sortie de Barjols, je trouve un supermarché pour me ravitailler. En sortant, je constate que le pneu s’était soudainement dégonflé. Je compris que je n’irai pas plus loin.
Dans le même temps, je trouve un sac rempli de provisions au pied de l’attelage avec marqué sur un Post-it « Pour vous et votre chien. Solène » Je retourne au magasin et une dame m’interpelle me voyant soucieux. Elle partira chercher son mari norvégien champion de VTT, qui m’amènera des chambres à air, mais de mauvaise taille. C’est alors que Pierre me propose de venir nous récupérer le lendemain matin avec le matériel pour nous déposer au bord du lac de Sainte Croix, où j’aurai le temps de réparer.
Le lendemain matin, Pierre me rejoint mais sans utilitaire ni remorque qui est tombé en panne. Janners le Norvegien repasse me voir avec une bande de renfort pour mon pneu.
Je contacte Lolita et Melissa Vicens qui m’avaient laissé un message suite à mon passage dans le village. Lolita me propose de passer en fourgonnette le soir même avec mari et enfants.
Entre temps, les parents de Mélissa ont débarqué et nous ont emmenés. J’ai eu le temps de monter le bivouac avant la tombée de la nuit et de ramasser du bois. Nous resterons quelques jours ici pour les réparations et la mise à l’eau de l’attelage transformé en radeau
La nuit sur ma position était plutôt rustique, dans un champ, une simple bâche depuis le haut de l’attelage courrait au sol avec moi en-dessous, dans un sac de survie à même le sol, sous la pluie. Aucun corps fixe pour attacher Rostand, il est donc resté attaché toute la nuit en longe courte enroulée autour de mon bras (des lapins rôdent). Mon dos n’a pas apprécié. Mais mon maillot de corps posé sur la bâche s’est lavé tout seul. Le pantalon est resté dégueu, mais reste authentique pour une grande aventure, excepté la grosse tache de sauce tomate de pizza de la veille et des projections de vin rouge quand j’ai enfoncé le bouchon dans la bouteille …
Une journée difficile, car j’attendais l’orage pour me doucher sous la pluie … au pire j’attendrai d’atteindre la Loire dans quelques jours. Plus important, une roue de l’essieu arrière s’est désaxée, ce qui explique que je perdais sans arrêt un mât de drapeau. Rafistolage provisoire et réparation prévue dans une semaine. Ce contretemps m’a fait perdre une journée. J’ai donc appelé une femme rencontré la veille, une personne qui m’avait ravitaillé en eau dans le village précédant, pour qu’elle vienne me ravitailler à nouveau.
Elle est venue avec ses filles et surtout avec de quoi faire un festin : cacahuètes, bières locales, vin rouge, pain, pâté, bananes et bouteilles d’eau. J’en ai profité pour me décharger de 5kg pour alléger la charge de l’essieu en souffrance. Je termine enfin mes publications, il fait nuit, mais le ciel est étoilé. La vie est belle par contre ça caille !
Jonas