Le dictionnaire donne comme définition du mot «entendement» : intelligence, faculté de connaître et de comprendre… Il faut bien admettre que parfois la vérité dépasse la fiction et que dans certains cas, il est facile de faire une faute d’interprétation :
En fait, nous avons pris une personne pour une autre en un quiproquo qui mérite d’être raconté.
Tout commence au début de l’année 2024. Le commandant (er) Jean-Pierre Raoul qui vit dans le nord de la Thaïlande, découvre que près de chez lui, au Nord-Laos, de durs combats se sont déroulés voici 70 ans, provoquant en 24 heures, la mort de 228 légionnaires du 2e bataillon du 3e REI, d’un nombre inconnu d’éléments du 5e Tabor, et d’un nombre tout aussi inconnu d’éléments du 2e bataillon de chasseurs laotiens. Ces faits semblent être peu connus de la Légion en général et de nos historiens en particulier. Seule une poignée de légionnaires réussirent à en rescaper. Très peu parmi cette petite vingtaine ont pu rejoindre des éléments de leurs unités, en particulier celle du lieutenant Riou, les autres furent faits prisonniers par les Viets. Ces « combats ignorés ou oubliés » se déroulaient au moment de l’évacuation du poste de Muong-Khoua à quelques encâblures de Dien Bien Phu qui subissait déjà les combats qui devaient sceller la fin de la présence française en Indochine.
Notre Ancien proposa à trois autres anciens militaires de l’accompagner et se recueillir à l’endroit même des combats ; une aventure relatée sur notre site dans une « Chronique laotienne » écrite par le lieutenant-colonel (er) Antoine Marquet qui participa à l’aventure ainsi que le général (2s) Jean Baillaud (promotion Rollet) ancien chef de corps du 1er RCP et le caporal-chef Jacky Biaugeaud ancien de la Légion.
En octobre 2024, le lieutenant-colonel Philippe Chasseriaud, président de l’ANAPI, pour l’Île de France, inaugure un monument dédié à la mémoire des prisonniers morts dans les camps Viet-Minh. A l’occasion de cette cérémonie il avait invité un ancien rescapé des « combats oubliés » fait prisonnier par l’ennemi : Pedro MARTINEZ-PARRA. Nous récupérons son ESS et sommes surpris en constatant qu’il n’y figurait aucune mention de sa détention et qu’en réalité il n’avait été affecté au 3e REI qu’en fin de séjour. Il ne pouvait d’aucune manière avoir participé aux événements. Immédiatement, sans autre forme de procès comme il est souvent l’usage, nous avons pensé que l’Ancien nous avait « raconté des bananes ».
C’est alors qu’intervint le lieutenant-colonel (er) Chasseriaud qui, après recherche, explique l’incroyable homonymie entre Pédro MARTINEZ-PARRA et Pédro PARRA-MARTINEZ, deux légionnaires qui s’étaient retrouvés en même temps en Indochine…
Notre Ancien était bien celui que le président de l’ANAPI honorait et nous remercions infiniment ce dernier pour l’aide apportée à la résolution de cette insolite affaire !
De son côté, le lieutenant-colonel (er) Marquet en liaison avec le commandant (er) Jean-Pierre Raoul, prendra contact avec Pedro MARTINEZ-Parra, mais là c’est une toute autre histoire qui méritera d’être insérée dans notre site prochainement.