Historique des Anciens Légionnaires

La période entre les deux guerres mondiales est marquée par plusieurs tentatives de fédération des amicales, mais aussi par le refus de la plupart d’entre elles d’admettre dans leurs rangs les étrangers engagés volontaires pour la durée de la guerre (cette ségrégation réapparaîtra également après la Seconde Guerre mondiale et perdurera longtemps).

Après l’armistice de 1918, Braunschweig entreprend une tournée des amicales afin de relancer le projet de fédération. Cependant, des divergences de vue avec le président de l’amicale de Strasbourg, Schulz, empêchent l’initiative d’aboutir. Ce dernier reprend le projet à son compte, mais ne parvient à réunir que huit amicales.

1926 : Rambaud, de Marseille, fonde la « Société d’Amicales Légion France, Colonies et Étranger », qui est aussitôt mise en sommeil à la demande du colonel Rollet, alors chef de corps du 1er REI à Sidi-Bel-Abbès. Ce dernier nourrit visiblement de plus grandes ambitions pour les anciens légionnaires. Il constate que les légionnaires libérés après quinze années de service peinent à se réinsérer dans la vie civile. Il estime que les amicales doivent les sortir de leur isolement et les aider à retrouver un emploi. Mais pour être efficaces, ces amicales doivent être regroupées.

1930 : Le colonel Rollet organise un congrès à Paris et crée l’Union des Sociétés d’Anciens Légionnaires de France, des Colonies et de l’Étranger (USAL/F.C.E). Mauser est élu président. Toutefois, l’initiative est remise en question, et l’USAL/FCE ne voit pas véritablement le jour.

1931 : Rollet ne renonce pas. À l’occasion des festivités du centenaire de la Légion à Sidi-Bel-Abbès, un congrès dit « du centenaire » est organisé sous l’égide du maréchal Franchet d’Espèrey, en présence des généraux Rollet, Théveney, Stuhl, et du colonel Nicolas, chef de corps du 1er REI. Deux cents délégués représentant vingt-quatre sociétés décident la création de l’USAL. Le siège est établi à Paris, au 28 boulevard de Strasbourg.

1935 : Face à l’augmentation des adhésions, une maison de retraite est créée à Casablanca.

1936 : Le général Rollet prend sa retraite. Pressenti pour présider l’USAL, il décline, mais accepte la présidence des Amis de la Légion étrangère ainsi que celle des Gueules cassées.
La même année, Rambaud acquiert le Domaine de Vède pour y établir une maison de retraite.

Rollet et leg 2

1941 : Le général Rollet décède le 16 avril.

1945 : Nazare-Aga fonde la Maison des Invalides de la Légion Étrangère à La Balme-les-Grottes.

1949 : Une fédération totalement indépendante de l’USAL voit le jour. Elle entend regrouper tous les anciens légionnaires, les combattants volontaires étrangers de l’armée française, ainsi que les étrangers ayant servi sous les drapeaux. Les amicales d’avant-guerre et celles des anciens EVDG (Engagés Volontaires pour la Durée de la Guerre) refusent toujours de s’unir. Deux fédérations coexistent donc, un peu comme aujourd’hui.

1950 : Le général Flipo est élu président de l’USAL.

1953 : Les anciens EVDG sont enfin admis à l’USAL.

1955 : Sous l’impulsion de Bothéron, le Centre d’accueil de Strasbourg est construit. Peretz fonde la Maison des anciens légionnaires de Paris.

1957 : En avril, inauguration de la Maison de retraite de Sidi-Bel-Abbès.

1960 : L’USAL change de nom et devient la FSALE (Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion Étrangère).
Ce changement de nom vise probablement à indiquer que les amicales ne sont pas réservées aux seuls anciens légionnaires, mais ouvertes également aux anciens cadres sous-officiers et officiers retraités.

1966 : Le général Louis Gaultier succède au général Flipo. Pendant près de trois ans, il se dévoue sans compter pour organiser, développer la Fédération et apaiser les tensions entre certaines amicales.

Réflexion du général Louis Gaultier :


« La fidélité prescrit… un retour au bercail et le resserrement des liens contractés naguère et trop souvent négligés par la suite.
Elle se définit en termes très simples : nous avons reçu beaucoup de la Légion ; il faut le lui rendre en militant pour elle, comme au temps de notre service actif…
Car il est certain que nous n’avons pas le droit de planer au-dessus des contingences. Notre bon droit et nos mérites ne nous dispensent pas des combats d’aujourd’hui ; on nous critique, on nous exècre plus qu’on ne nous aime. En vérité, on nous craint souvent, on nous jalouse encore plus. On cherche à nous abattre.
Pour être un modèle inébranlable, une forteresse inexpugnable, il faut que notre bloc ne présente aucune fissure. Il faut que notre solidarité soit totale. »

1969 : Le général Gaultier, malade, cède la présidence au général Flipo.

1973 : Le général Spitzer devient président de la FSALE.

1975 : Un attentat à l’explosif endommage gravement l’immeuble de la Fédération, rue Mouzaïa. À la suite de cet événement, le général Spitzer propose la vente de l’immeuble sinistré et l’achat d’un nouveau local au 15, rue de la Motte-Picquet, siège actuel de la FSALE.

1978 : Le général Jean Nouguès succède au général Spitzer.

1980 : Le général Compagnon est élu président de la FSALE.

1991 : Le général Jean-Claude Coullon est confirmé dans ses fonctions de président fédéral.

2001 : Le général Coullon fait élire le général Robert Rideau.

2013 : Le général Robert Rideau cède la présidence au général Rémy Gausserès.

2022 : Le général Jean Maurin prend la présidence de la FSALE.

Congres 17

 

Commandant (e.r.) Christian MORISOT