Frères d'armes, Erwan Bergot - Editions Presses de la Cité 1982
Ils étaient trois légionnaires: Morgan, l'éternel rebelle, Riss, l'Alsacien, rescapé de Stalingrad, Tiercelin, l'ancien des Brigades Internationales. Ils s'étaient perdus en 1945, en Europe, sur les Sentiers de la Guerre. Ils se retrouvent, en mars 1948, au bord de cette route de jungle où a commencé la vraie guerre d'Indochine.Ce soir-là, dans la fureur du combat, chacun d'eux va découvrir une raison personnelle de se battre. Pour Morgan, ce sera Chantuk, une plantation du Laos à laquelle il rendra vie. Pour Riss, Thi Ba, la paysanne tonkinoise à travers laquelle il épousera l'Asie. Pour Tiercelin, N'guyen Binh, le sanguinaire général viêt-minh, le borgne qui mourra misérablement abattu par les siens.
De Saigon à la R.C. 4, du Mékong au Plateau Moï, Morgan, Riss et Tiercelin, ces frères d'armes, poursuivent leur destin d'hommes emportés par le cours inexorable de la guerre d'Indochine.Pour arriver au bout de leur chemin, ils devront d'abord conquérir le droit de trouver leur Graal, la pagode mythique d'An-Thi qui redonne force et santé au guerrier blessé pourvu qu'il ait le coeur pur.
Jamais sans doute notre guerre d'Indochine n'a été évoquée ainsi dans toute sa splendide et tragique grandeur.
Frères d'armes est une saga guerrière que l'on dévore le souffle coupé. Dans ce très grand roman, Erwan Bergot nous fait partager son amour de la vie et sa foi dans la fraternité des hommes.
Qui était Erwan BERGOT :
Écrivain et journaliste français, ancien officier parachutiste.
Né à Bordeaux en 1930, de parents bretons, Erwan Bergot fait de brillantes études chez les Jésuites avant d'obtenir une licence en faculté de lettres.
Son tempérament d'homme d'action le pousse vers le monde militaire. En 1951, après son service militaire, il part pour l'Indochine où il est fait prisonnier après une résistance acharnée à la tête de sa batterie de mortiers. Il connaît alors l'enfer des camps d'internement viets.
En 1955, il est rappelé pour servir en Algérie. Activé en 1957, il sert d'abord au 47e bataillon d'Infanterie, puis après un bref passage d'un an en France, au deuxième bataillon étranger de parachutiste. Il est grièvement blessé à l’œil droit lors d'un accrochage dans le Constantinois en 1961. Il quitte définitivement le combat armé pour se tourner vers l'écriture et le journalisme.
En 1962, il devient le premier rédacteur en chef du magazine de l'armée de Terre, et écrit son premier roman en 1964 Deuxième classe à Dien-Bien-Phù qui remporte un succès immédiat.
Erwan Bergot quitte l'armée en 1965 pour se consacrer à l'écriture. Il écrit une cinquantaine d'ouvrages consacrés à ses frères d'arme. Historien, romancier, il sait recréer des ambiances fortes, des dialogues vrais dont il écrit qu'il rend "[...] hommage à tous les obscurs, les sans-grades, ceux qui n'ont jamais leur mot à dire dans l'histoire [...] ".
Ecrivain récompensé par de nombreux prix littéraires dont le prix de l'Académie française et le prix Claude Farrère, commandeur de la légion d'honneur à titre militaire honoré par 10 titres de guerre (3 blessures et 7 citations) Erwan Bergot a excellé comme soldat et comme romancier.
Il est décédé à Paris le 1er mai 1993.
Bonne lecture !