S’impose à moi, une réflexion, un rappel que la vie n’est qu’un bref instant qu’il nous faut traverser de la meilleure des manières en nous rappelant à chaque moment de notre existence que nous sommes propriétaires de rien.
J’ai en mémoire le souvenir d’un pensionnaire de notre Institution des Invalides à Puyloubier, Norbert, qui me disait, lors d’une de mes visites à son chevet à l’hôpital : « Je vais mourir, bientôt… Ils ont cessé tout traitement, reste à atténuer les douleurs. Je suis curieusement très serein, je n’ai aucune anxiété, ni espoir. L’hypothèse d’un Dieu n’est pas dans mes croyances et je le regrette fortement en ces moments de fin de vie. J’affiche une forme de soulagement, il fut un temps où je me disais que lorsque je ne pourrai plus marcher, je serai mort. Je constate un petit décalage, je ne marche plus et je suis, encore et toujours là. Des pensées se bousculent dans ma tête, elles sont mes obsessions, celles pour mes enfants, de tous ceux qui ont compté dans ma vie. Il me faut dédramatiser ma disparition… ».
Mercredi 16 juillet, j’assiste aux obsèques du docteur Didier Anne au crématorium de Bron dans la banlieue lyonnaise. Cet ami, ancien médecin-chef de régiments Légion, membre de mon Amicale de la Loire a été victime d’un accident de moto. Âgé de 69 ans, nous étions présents et autorisé à lire l’éloge funèbre présentée ci-après en pièce jointe. A la fin de cet exercice périlleux, nous avons entonné le chant : »la petite piste » devant une nombreuse assemblée debout, figée dans une dignité de circonstance.


Réunis à l’extérieur à la fin de la cérémonie, j’expliquais, surement maladroitement que je pensais à Norbert et à tous nos camarades qui sont seuls et souffrent avant de partir pour un dernier voyage vers l’inconnu des vivants… La Légion n’abandonne pas ses morts, c’est essentiel de rendre un dernier hommage à ceux qui modestement ou non ont servi avec « honneur et fidélité ».
Pour nous légionnaire, c’est une manière de perpétuer le souvenir de celui que nous honorons, de lui dire au revoir, de laisser une trace de son passage sur terre.
Notre Capitaine, chargé de la communication FSALE ne se trompe pas en mettant en place sur le site les présentations de nos Anciens décédés, j’adhère sans condition.
More Majorum.
Commandant (er) Christian Morisot.