En parlant de la vie et de l’écriture telle qu’elles se jouent, Annie Ernaux déclare : « Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu’à leur terme, elles ont été seulement vécues. »
« Seulement vécues ? » Pour compléter cette réflexion, Rainer Maria Rilke précisait :
« Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin. »
Ecrire sur les choses qui vous sont arrivées, ses sensations et ses pensées qui deviennent quelque chose d’intelligible, mon existence dissoute dans la tête de mes proches, amis et de tous les autres…
En fait, j’écris depuis ma petite enfance, ce qui revient à dire que si j’avais à donner une définition à l’écriture, je dirais que c’est découvrir ce qui est impossible de découvrir par tout autre moyen. L’écriture me suit partout au point de ne pas me donner de repos.
Je reste persuadé qu’on n’est personne dans la vie vécue, qu’on est quelqu’un que dans l’écriture. En fait, écrire a constitué pour moi une vie parallèle, un accompagnement permanent.
Pour conclure, je dirais : « Il ne suffit pas d’avoir des souvenirs, il faut savoir et pouvoir les oublier quand ils sont trop nombreux, les oublier avec une grande patience d’attendre qu’ils reviennent pour sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais… ».
Commandant (er) Christian Morisot