Les interprètes afghans, un scandale français
Deux journalistes dénoncent le sort des interprètes afghans de l’armée française en Afghanistan, dans un livre enquête, « Tarjuman, une trahison française », publié mercredi 6 février.
Lors son départ d’Afghanistan, entre 2012 et 2014, la France a refusé d’accorder un visa à la majorité de ses auxiliaires abandonnés à leur sort, jusqu’à l’intervention d’une association. (...)
Sans son intervention, le dossier des auxiliaires afghans aurait sans doute été enterré. Caroline Decroix a découvert la situation des interprètes en lisant un article de La Croix publié le 6 mars 2015. Le journal y relatait une manifestation d’un groupe d’interprètes devant l’ambassade de France. Elle ne connaissait pas l’Afghanistan mais a vécu l’affaire comme une injustice à réparer. « Quand cela touche l’armée française, personne n’est indifférent », rappelle cette spécialiste en droit des étrangers.
« 800 personnes ont été accueillies »
Méthodique et combative, cette mère de famille crée l’association des anciens interprètes afghans de l’armée française. Elle reçoit l’appui de l’écrivain et avocat François Sureau, qui a effectué son service militaire dans la légion étrangère. Alertant le président de la République en avril 2015, ils obtiennent l’examen de 252 dossiers. Seuls 103 sont acceptés. « Les décisions de refus de visa n’ont pas été motivées », précise l’association.