"J'ai la très grande douleur de vous annoncer le décès cet après-midi du lundi 4 septembre 2023 du Commandant Bernard AMET à Bordeaux.

Affecté à l’ESMIA à compter du 12/07/1948. Saint-Cyrien de la promotion Général Frère (1948-1950). Il choisit l’infanterie et rejoint l’EAI le 27/09/1950. Affecté au 1er REI le 11/08/1951 il rejoint Oran le 17/09/1951. Affecté à la C.A du II/1er REI à Mascara le 18/09/1951. La C.A devient la 8ème Cie d’instruction en date du 13/10/1951. Rejoint la DCLE le 11/08/1952 et embarque à Oran à destination de l’Extrême-Orient sur le S/S Sontay le 19/08/1952. Le tout frais lieutenant (du 1er octobre 1952) Bernard AMET vient d’arriver en Indochine. Affecté au III/3ème REI il est dirigé vers le Tonkin et désigné au commandement de deux sections de la 11°compagnie. Dès le mois suivant, il est mêlé à la bataille de Na San déclenchée le 30 novembre 1952 par le Viet Minh. Après cette victoire défensive il participe en avril 53 aux combats de la plaine des Jarres. En juin 53, le III/3ème REI appartient à un Groupe Mobile opérant dans le delta tonkinois et le 2 janvier 54 il est aérotransporté à Dien Bien Phu. Il participe à l’aménagement du camp retranché, d’abord sur le point d’appui Gabrielle avant de rejoindre le point d’appui Isabelle. Le 13 mars, le Viet Minh déclenche l’attaque du camp retranché et le lieutenant AMET se battra sur Isabelle jusqu’à la fin des combats, le 7 mai. Il échoue dans une tentative de sortie entreprise dans la nuit du 7 et qui mènera à sa capture avec deux de ses légionnaires le 10 mai au matin. Il est dans un premier temps disparu au combat et présumé prisonnier du Vietminh. La captivité durera jusqu’au 2 septembre 1954. Il embarque sur le Félix Roussel à Saïgon le 03/10/1954 et débarque le 27/10/1954 à Marseille.

A son retour en France, le lieutenant AMET sollicite une affectation dans les BEP mais il est retenu pour participer à la constitution de l’une des trois Compagnies Portées de Légion étrangère créées après la surprise de la Toussaint rouge de 1954 pour assurer des missions de contrôle et surveillance dans la zone nord-saharienne de l’Algérie.

Il rejoint Laghouat (2e CSPL) le 10/03/1955. Le 1er juillet 1955, quand le 6ème bataillon du 1er REI est dissous la compagnie devient 22ème compagnie portée de Légion étrangère (22ème C.P.L.E.) formant corps. Le 1er juin 1956, elle devient 22ème compagnie portée du groupement porté de Légion étrangère d'Algérie (G.P.L.E.A.) nouvellement créé. À son retour d'Extrême-Orient, le 2ème R.E.I. s'implante dans le Sud-Oranais et la 22ème C.P. du G.P.L.E.A. devient 5ème compagnie portée de ce régiment, le lieutenant AMET est affecté au 2ème REI à compter du 1er novembre 1956 installée à Zeribet El Oued.

Il rejoindra Aïn Sefra avec son unité le 10/03/1957 et le 11/07/1957 il sera détaché à l’Etat-Major Tactique N°2. A compter du 02/10/1957 il est promu au grade de capitaine. Affecté à la 3ème Compagnie du 2ème REI pour y prendre son commandement à compter du 01/02/1958.

Il devra attendre la fin de son temps de commandement pour obtenir son affectation le 01er décembre 59 au 2ème REP à Philippeville et faire son apprentissage de parachutiste à Pau en janvier 1960. A son retour de Pau, le capitaine Bernard AMET est affecté chef d'un état-major tactique du régiment jusqu’en avril 1961 en remplacement du Chef de Bataillon Roger FAULQUES.

Le capitaine Bernard AMET sera rayé des cadres de l’armée active et des contrôles le 22/08/1961. Le commandant AMET était Commandeur de la Légion d'Honneur avec une croix de guerre des T.O.E et une croix de la Valeur Militaire. Il totalise 6 citations. 3 Armées – 1 corps d'Armée – 2 Divisions.

L'amicale avait engagé un travail de reconnaissance pour le Commandant AMET en transmettant un dossier au COMLE pour qu'il puisse porter la main du Capitaine DANJOU à Camerone 2024.

En association de prières et de pensées nous adressons nos condoléances attristées à son épouse, ses enfants sa famille et ses amis. 

Nous ne manquerons pas de donner des précisions sur les obsèques lorsque celles-ci seront connues."

Dominique T. KARINE

Président AAALE33

 

Général (2S) Henry CLEMENT-BOLLEE

Vice-président et Délégué régional de la FSALE pour le Sud-ouest.

Chers Présidents, chers anciens, chers compagnons,

"Samedi 9 septembre 2023, nous avons accompagné le CBA Bernard AMET, ancien du 3ème REI sur le PA Isabelle à DBP et du 2ème REP en Algérie, jusqu'à sa dernière demeure, au cimetière de La Chartreuse à Bordeaux.

Le Colonel (H) Jacques LHOPITALIER, arrivé d'Honfleur dans la nuit, s'est joint à l'amicale des anciens de la Légion étrangère de Bordeaux, parmi lesquels, fidèle entre tous, le Capitaine (H) Joseph ESTOUP, dernier survivant des commandants de compagnie du 1er REP d'avril 1961. 

Le Général ROBERT, délégué départemental de la Saint-Cyrienne, était présent.

Le président de l'AALE 33, Dominique Karine, aidé par toute son amicale, a remarquablement conduit, dans le détail et avec une totale disponibilité, l'organisation des obsèques. Je l'en félicite et l'en remercie ici vivement.

La messe de funérailles fut célébrée en la Basilique Notre-Dame, dans le centre de Bordeaux. Bel office religieux, au cours duquel la famille du défunt a évoqué l'homme de conviction, droit et franc, mais aussi bienveillant, discret et humble, qu'était au quotidien le Commandant. Le Colonel Philippe DUFOUR (Président d'honneur de l'AALE 33) a retracé, quant à lui, au cours d'un vibrant hommage, le magnifique soldat qu'il était, courageux, déterminé et loyal envers ses idéaux.

A l'issue, les honneurs militaires furent rendus au CBA Bernard AMET, sur le parvis de l'église, par un piquet d'honneur du 4ème Etranger et par tous ses compagnons d'armes, lesquels entonnèrent le chant du 2ème REP, en l'honneur de notre grand et valeureux ancien.

L'inhumation eut lieu ensuite dans le caveau de famille du cimetière de La Chartreuse à Bordeaux. Cérémonie sobre, mais digne, dans l'intimité de la famille, des proches amis et de l'AALE 33, pendant laquelle les Saint-Cyriens présents chantèrent le premier couplet du "Pékin de bahut".

J'ai pu, au nom du Général Jean Maurin, présenter à l'épouse du Commandant, et à ses enfants, les condoléances attristées de la Fédération des sociétés d'anciens de la Légion étrangère.

Ainsi, l'accompagnement à son dernier bivouac, par ses camarades Légionnaires et saint-cyriens, de cette haute et noble figure de notre Panthéon m'a semblé conforme à la hauteur des mérites du beau soldat qu'il fut et de la reconnaissance que, tous, nous lui devions.

Croyez en ma bien fidèle amitié,"