« Notre grand Ancien Georg Walter Huber matricule 99729 est décédé dans la nuit du 12 mars 2021 à 02h00 du matin. Il a rejoint le dernier bivouac et Saint Antoine l'accueille pour compléter la cohorte de nos Anciens. Georg Walter Huber c'est l'un des derniers légionnaires de notre Amicale à avoir combattu en Indochine. Il était le dernier survivant de la célèbre bataille de Phu Tong Hoa. Je suis peiné et j'adresse mes condoléances attristées à sa famille et ses amis. Je conserve de lui les images de notre film " Frères d'armes, la vie après la Légion Étrangère". 

Georg Walter Huber est né le 03 septembre 1929 à Mutterstadt (All.) et s’est engagé en janvier 1946 dans la Légion Etrangère et affecté le 16 avril 1946 au 3ème REI et a quitté les armes et rayé des contrôles de la Légion étrangère en février 1964.

 

 

Georg Walter Huber est né le 3 septembre 1929 à Mutterstadt (Allemagne) et s’est engagé dans la Légion Etrangère au 3ème REI en 1946 puis a quitté les armes en 1964. De 1946 à 1954 il effectue 3 séjours en Indochine. Il est blessé le 27 juillet 1948 à Phu Tog Hoa puis en 1953 à Trong Thon et le 10 octobre 1957 à Ain Sefra. De 1954 à 1964 des séjours en Tunisie, Maroc et Algérie. Il reçoit 3 citations. Croix de guerre avec palme collective au titre du régiment 3ème EI le 31 mai 1947. A titre individuel à la division le 18 mai 1954. Au titre de la brigade le 23 novembre 1948 et enfin du régiment le 02 mars 1948. La médaille Militaire lui est concédée en 1955. Il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 1995 puis Officier en 2008.

 

Parcours légionnaire de Georg-Walter Huber (1946-1964), Raconté par lui-même. Interview recueillie par l’Adjudant (er) Karine et Henri Vanneaud : 

« A la fin de la guerre 39-45 nous vivions en Lorraine à côté de Dieuze car mon père était invalide. Il travaillait dans une usine en Allemagne et il a été muté en Lorraine.Tout de suite après la fin de la guerre nous avons été obligés de rentrer en Allemagne. Nous sommes arrivés à Spiers près de Landau. Il y avait l’armée française. J’ai vu l’affiche de la Légion Etrangère. Nous sommes arrivés à Strabourg et nous sommes retrouvés plusieurs allemands et nous sommes engagés. Nous sommes restés 3 ou 4 jours ensemble et puis nous avons été mis en route vers Marseille. A Besançon nous étions dans un wagon et nous avions faim. Je suis resté dans la cabine pendant que les copains sont allés chercher à manger. Les mecs sont revenus avec des vivres de quoi manger. Nous avons partagé et fait la fête. Arrivés à Marseille nous avons été affectés directement au 3ème REI sans passer par Bel Abbès. C’était exceptionnel. Puis est arrivé une réclamation de Besançon. Tout le monde en taule car on nous accusé de vol. Je n’ai rien compris. Nous étions entre décembre 1945 et janvier 1946 à poil. J’ai « chopé » une bronchite et j’ai été hospitalisé. J’ai signé mon contrat de 5 ans à l’hôpital le 03/01/1946. Une fois sorti de l’hôpital mon régiment était déjà parti.

J’ai retrouvé mon régiment qui passait de RMLE à 3ème REI à Saïgon avec le Pasteur après 19 jours de mer nous avons débarqué à Saïgon le 16 avril 1946.  Je me souviens que lorsque j’ai débarqué là-bas j’ai mangé pour la première fois de l’ananas. Je ne connaissais pas et je ne savais pas comment le manger. J’ai fait la connaissance de Geneviève de Gallard.  J’ai été affecté au 1er Bataillon à la 2ème  Cie celle du Capitaine Cardinal, 2ème section avec le Lieutenant Charlotton. Avec moi il y avait le Caporal-chef Camilleri qui était mon chef de groupe et qui m’a tout appris. De là, nous avons fait mouvement vers Hanoi puis vers Cao-Bang.

Dans notre environnement près de notre lieu d’affectation il y avait le 5ème REI et le célèbre Capitaine Matteï.

J’ai eu mon baptême du feu à Lang Cau au Tonkin dans une rizière, j’étais tireur FM et j’ai arrosé partout lorsque le feu s’est déclenché. J’ai été cité à l’ordre du régiment le 12 mars 1948. C’était un peu avant Phu Tong Hoa.

Le 25 juillet au soir comme tous les jours. Il était environ 19h00 et il pleuvait. Trois semaines avant il y a eu en renfort le sous-Lieutenant Bevalot. Il y a eu un renfort d’appui. Camilleri avait fait un stage de mortier de 120. Il faisait encore jour. C’étaient des tirs de mortiers de 75. Ils ont essayé de tirer en tir tendu. La visibilité était très mauvaise et nous ne pouvions voir qu’au maximum à 100 m. Nous avons estimé à plusieurs milliers de Vietminh. J’étais sur mon lit et j’ai senti un souffle énorme avec une explosion terrible. Le chef de chambre s’est penché sur moi il m’a demandé si j’étais vivant…J’ai dit oui alors que le copain d’à côté était mort. Je suis tombé nez à nez avec un Viet il a tiré plus vite que moi et j’ai été blessé. J’ai été cité à l’ordre de la brigade pour avoir défendu ma position et après avoir été blessé à la main gauche et aux fesses par balle. Le fourrier le sergent Guillemaud m’a ramassé. Nous nous sommes repliés dans le magasin. Toute la nuit ils ont tenté d’envahir la cour du poste. Camilleri a tiré toute la nuit au mortier avec les chiens qui aboyaient à chaque fois que les Viets s’approchaient.

Fin juillet 1948 le Vietminh lance dans le nord-est du Tonkin une série d’actions sur les postes tenus par le Corps expéditionnaire français. C’est à Phu Tong Hoa que le 1er bataillon du 3ème REI va supporter la plus importante dans la nuit du 25 au 26 juillet 1948. L’ennemi resserre son étau depuis plusieurs semaines. Les pluies torrentielles empêchent la petite garnison de lancer des opérations de dégagement. A 19h15 le 25 juillet 1948 quatre coups de canon de 75 ennemis touchent de plein fouet la face sud-ouest du poste. Deux grandes brèches sont ouvertes dans l’enceinte. Le Capitaine Cardinal commandant la 2ème Cie est touché par des éclats d’obus et décède. Le Lieutenant Charlotton est atteint peu de temps après. Un message a réussi à être envoyé à Bac Kan au régiment pour avertir de l’attaque. Une colonne de secours se met en route avec à sa tête le Lieutenant-Colonel Simon qui commande le 3ème REI.  

A 21h00 les tirs cessent et le poste est plongé dans la nuit. Une sonnerie lugubre des trompes de l’ennemi se fait entendre et l’assaut est donné. Les Viets tentent d’investir le poste par vagues successives. Les tirs de défense des légionnaires stoppent l’ennemi. Mais les vagues d’assaut des viets submergent les défenseurs. Bientôt c’est la mêlé et c’est aux milieux des tirs et des explosions de grenades que les combats se poursuivent au corps-à-corps.

Edouard Camilleri (grand Ancien de notre Amicale) va servir son mortier tout au long de la nuit en ne tirant sur les brèches qu’avec les aboiements des chiens qui sentent lorsque les viets s’approchent de l’enceinte. Georges Huber lui s’est mis à la disposition du Sergent Guillemaud qui organise la défense du poste au niveau de son magasin.

A 23h00 le poste est entièrement repris par petits bonds les défenseurs réorganise la défense du poste entier. Jusqu’à 1h00 du matin l’ennemi qui s’est replié est harcelé par les légionnaires.

Au 26 juillet au matin à l’aube, les légionnaires recensent 40 tués Vietminh et dans les abords du poste ce sont autant de cadavres qui gisent. Le 28 juillet au matin la colonne de secours pénètre dans le poste. La 2ème Cie du 3ème REI a perdu 2 officiers, 20 sous-officiers et légionnaires. Elle dénombre aussi 25 blessés. Une citation à l’ordre de l’Armée vient récompenser son héroïque défense.

J’ai été évacué et me suis retrouvé à l’hôpital de Lanessan à Hanoi. J’ai été affecté à Sidi Bel Abbès. Je devais être un des premiers militaires du rang qui rentrait d’Indochine. Tout le monde venait me voir pour savoir comment c’était l’Indochine. J’étais un peu la bête curieuse. En plus blessé à Phu Tong Hoa. J’avais 2 citations et première classe. J’ai été convoqué par le Chef de Corps. J’ai eu des vacances au bord de la mer en Algérie pour mes congés de fin de campagne.

J’ai ensuite été affecté en Tunisie avec le Capitaine Tavès au 1er REI le 11 décembre 1948 qui deviendra le 6ème REI le 01 avril 1949.  Le 29 juin 1949 je débarque pour mon deuxième séjour en Indo et le 1 novembre 1949 le 3/6ème REI devient le 1/5ème REI et je suis affecté à la 2ème Cie. Je suis nommé caporal le 16 avril 1950 et je rentre à Oran le 16 octobre 1950. Je suis rayé des contrôles le 30 janvier 1951 je suis rengagé le 27 juin 1951 car je m’ennuyais dans le civil. J’ai servi en Algérie jusqu’en septembre 1953 et j’ai débarqué à Saïgon le 13 octobre 1953 pour mon troisième séjour. C’est là que le 02 mars 1954 en protégeant le repli de ma pièce j’ai été blessé par balle au poumon à la lisière du village de Truong Thon. J’ai reçu une citation à l’ordre de la division pour cela. Je suis repartie d’Indochine le 09 février 1955 et je suis revenu à Bizerte affecté au 1er bataillon du 2ème REI. J’ai été nommé Caporal-Chef à compter du 01 janvier 1955.

J’ai rejoint l’Algérie et c’est dans le secteur d’Ain Sefra le 17 octobre 1957 que j’ai été blessé sur une mine. Puis j’ai servi successivement au 3ème REI et au 1er RE et c’est de là, que j’ai été rayé des contrôles le 25 février 1964 ».

 

Cérémonie des obsèques de notre Ancien Georg Walter Huber qui a été porté en terre le mercredi 17 mars 2021.

Une bénédiction était prononcée en l'église Saint Paul Avenue du Général de Gaulle, 33980 Audenge à 10h le mercredi 17 mars  2021. Une foule importante s'était rassemblée et nous avons eu la joie de compter 26 drapeaux présents. Le Général H. Clément Bollée notre délégué régional était présent ainsi que le Général J.P Martial et le Commandant B. Amet. Si par le passé, nous avons souffert de la désertion et d'un manque de représentation, il n'en n'a pas été question cette fois-ci; et cela fait du bien!

Puis Huber a été acheminé au cimetière de Béguey : 9 Route de Cardan, 33410 Beguey  près de Cadillac sur Garonne. 

Merci aux membres, aux amis et à tous ceux qui nous ont accompagné d'abord à la mise en bière mardi 16 mais aussi ce formidable élan des 26 drapeaux présents à l'église d'Audenge. Un grand merci au Général Clement Bollée pour sa sollicitude et sa présence constante dans les joies comme dans les peine de l'amicale de Bordeaux. Merci à Henri Vanneaud et à tous pour honorer notre Ancien. La famille a été sensible à cette présence et cette chaleur. 

"Caporal-Chef Huber, Georg, mon Ancien,

Il me revient de faire votre éloge funèbre alors, je vais prendre le ton de la déférence, même si nous nous sommes tutoyés de votre vivant, aujourd’hui, je m’adresse à un grand Ancien, à un pan entier de l’histoire légionnaire qui a traversé des batailles qui résonnent sur les pages de gloire de la Légion Etrangère. Vous comprendrez dès lors, que j’utilise le vous : pour marquer le respect que je vous dois.

Je vous promets aussi de relater aussi fidèlement que sobrement votre parcours qui lui demeure exceptionnel.

Vous quittez la Légion alors que je n’étais pas né. Et jusqu’à ce que vous la quittiez, vous avez vécu intensément vos années de Légion. Membre fidèle et actif de plusieurs associations patriotiques et d’anciens combattants dont l’Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Bordeaux-Gironde vous êtes honoré aujourd’hui en soldat devenu « fils de France non par le sang reçu mais par le sang versé ».

Plus le temps va et plus se font rares les hommes de votre trempe. Georg Walter Huber vous êtes l’un des derniers légionnaires de notre Amicale à avoir combattu en Indochine et le témoin d’une époque lointaine et que peu ici connaisse. Il se dit qu’un grand pays honore ses grands soldats et que ce pays s’honore de distinguer les soldats qui se sont battus pour lui. Je regrette que vous n’ayez pas suffisamment été loué et remercié pour ce que vous avez fait. 

Vous naissez le 03 septembre 1929 à Mutterstadt (Allemagne) dans le land de Rhénanie-Palatinat. Région durement touchée par le chômage et la précarité. Jusqu’à la fin de la guerre 39-45 vous viviez avec votre famille en Lorraine à côté de Dieuze car votre père était invalide et il a été muté en Lorraine. Tout de suite après la fin de la guerre vous avez été obligés de rentrer en Allemagne. Vous êtes arrivés à Spiers près de Landau. Là, l’armée française victorieuse s’était installée. Une affiche de la Légion Etrangère aperçu et vous êtes engagé le 03 janvier 1946 dans la Légion Etrangère et affecté le 16 avril 1946 au 3ème REI. Vous allez retrouver votre régiment à Saïgon qui après la guerre est redevenue 3ème REI après s’être appelé RMLE pendant la guerre. 

  • Votre premier séjour en Indochine va s’étendre du 27 avril 1946 au 05 novembre 1948. Premier séjour sur une terre que vous découvrez et sur laquelle vous y gagnerez une citation collective à l’ordre de l’Armée pour le magnifique engagement du 3ème REI de 1946 à 1947. Ainsi qu’une citation avec attribution de la croix de guerre des TOE avec étoile de bronze le 05 décembre 1947 dans un combat qui sera votre baptême du feu : -« Jeune légionnaire plein d’allant. Le 05 décembre 1947 lors de l’engagement de Lang Cau (Tonkin) a fait preuve des plus belles qualités de courage et de sang-froid au moment de l’assaut d’une position solidement tenue par les rebelles auxquels il infligea des pertes sensibles ». Mais le fait marquant de votre premier séjour c’est cette bataille épique qui va entrer dans la mémoire des hommes et les livres d’histoires. C’est à Phu Tong Hoa que la 2ème Cie du 1er bataillon du 3° REI va supporter la plus importante attaque dans la nuit du 25 au 26 juillet 1948. Le Capitaine Cardinal commandant la 2° Cie est touché par des éclats d’obus et décède peu de temps après. Le Lieutenant Charlotton est atteint peu de temps après. Un message a réussi à être envoyé à Bac Kan au régiment pour avertir de l’attaque. Une colonne de secours se met en route avec à sa tête le Lieutenant-Colonel Simon qui commande le 3°REI. 

A 21h00 les tirs cessent et le poste est plongé dans la nuit. Une sonnerie lugubre des trompes de l’ennemi se fait entendre et l’assaut est donné. Les Viets tentent d’investir le poste par vagues successives. Les tirs de défense des légionnaires stoppent l’ennemi. Mais les vagues d’assaut des viets submergent les défenseurs. Bientôt c’est la mêlé et c’est aux milieux des tirs et des explosions de grenades que les combats se poursuivent au corps-à-corps.

A 23h00 le poste est entièrement repris par petits bonds les défenseurs réorganise la défense du poste entier. Jusqu’à 1h00 du matin l’ennemi qui s’est replié est harcelé par les légionnaires. 

Au 26 juillet au matin à l’aube, les légionnaires recensent 40 tués vietminh et dans les abords du poste ce sont autant de cadavres qui gisent. Le 28 juillet au matin la colonne de secours pénètre dans le poste. La 2°Cie du 3° REI a perdu 2 officiers, 20 sous-officiers et légionnaires. Elle dénombre aussi 25 blessés. Une citation à l’ordre de l’Armée vient récompenser son héroïque défense. Vous y gagnez une citation à l’ordre de la brigade : -« Tireur au FM lors de l’attaque de Phu Tong Hoa (Tonkin) le 25 juillet 1948, a été blessé en servant son FM à l’étage supérieur d’un blockhaus violemment battu par « le feu des rebelles ». Le Chef De Corps le Lieutenant-Colonel Simon dira des défenseurs dont vous étiez : -« Vous vous êtes montrés dignes de vos Anciens du 3ème Etranger, la résistance héroïque du poste de Phu Tong Hoa s’inscrira parmi les grands faits d’armes de la Légion Etrangère et je vous en remercie ». Blessé à plusieurs endroits du corps vous serez évacué. 

  • Vous ferez un deuxième séjour du 28 juin 1949 au 13 septembre 1950 affecté en Tunisie avec le Capitaine Tavès au 1°REI le 11/12/1948 qui deviendra le 6°REI le 01/04/1949. Le 28/06/1949 vous débarquez pour votre deuxième séjour en Indochine et le 1/11/49 le 3/6°REI devient le 1/5 REI et vous êtes affecté à la 2° Cie. Nommé caporal le 16/04/1950 vous rentrez à Oran le 16/10/1950.
  • Le temps des questions arrive et vous décidez de tenter le pari du civil. Vous êtes rayé des contrôles le 30/01/1951 et rengagé le 27/06/1951 à peine 5 mois après car comme vous le dîtes : -« car je m’ennuyais dans le civil ».

Vous servez en Algérie jusqu’en septembre 1953 et vous débarquez à Saïgon le 13/10/1953 pour :

  • Un troisième séjour du 13 octobre 1953 au 27 juillet 1954 dans lequel vous serez blessé et décoré d’une citation à l’ordre de la division : -« Chef de pièce fusil Mitrailleur, a été grièvement blessé à la poitrine le 02 mars 1954 en protégeant debout le repli de sa pièce décrochant difficilement la lisière du village du Troung-Thon ».

Au total vous participerez aux opérations majeures en Indochine à Phu Tong Hoa, Bac Khan, Cao Bang, Lang Son et Hanoï et vous passerez un total de 4 ans et 7 mois de présence effective en Indochine.

Revenu à Bizerte en Tunisie vous êtes affecté au 1er bataillon du 2°REI le 02 février 1955. Vous êtes nommé Caporal-Chef à compter du 01/11/1955. La Médaille Militaire vous est concédée le 16 juillet 1955.

Puis vous rejoignez l’Algérie et c’est dans le secteur d’Ain Sefra le 17/10/1957 que vous êtes blessé sur une mine. Puis vous servez successivement au 3° REI et au 1° RE et c’est de là, que vous demandez vos droits à pension et que vous êtes rayé des contrôles le 25/02/1964 ».

Vous serez fait chevalier de la Légion d’Honneur le 13 juillet 1995 et Officier le 14 juillet 2008.

Une fois revenu à la vie civile vous allez devenir cet Ancien que tout le monde respecte et reconnaît. Vous vous intégrez au tissu social de la région et obtenez une place de conducteur de bus scolaire pendant plus de 12 ans au SIRPEP de Capian-Cardan et de Villenave de Rions. Je ne doute pas un instant que vous avez été à la hauteur de ce que l’on attend d’un ancien légionnaire. C’est-à-dire : -Fier que l’on dise de vous : c’est un ancien légionnaire.

Tant de fois vous avez flirté avec la mort, tant de fois vous l’avez évité. Mais le corps se rappelle à vos souvenirs et plus on vieillit et plus l’addition s’allonge. Vous affrontez avec courage et confiance les opérations et interventions chirurgicales pour maintenir ce qui peut l’être de votre corps qui a tant souffert par le passé.

Le 12 mars dernier dans la nuit vous décidez de rejoindre Saint-Antoine ainsi que toute la cohorte de vos amis qui vous ont précédés : Camilleri votre ami qui vous a tout appris, Guillemaud le sergent défenseur de Phu Tong Hoa , le Capitaine Cardinal, Polain la montagne Wallonne, Veran, Musslin, Chauvé le gitan, Klauss, Hergezel et tant d’autres…pour les rejoindre au dernier bivouac.

Pourquoi un 12 mars ?

  • Est-ce pour faire un lien à la veillée d’armes du 12 mars 1954 à Dien Bien Phu et dans laquelle le Général de Castries rassemblait ses chefs d’unités en leur disant : -« Messieurs c’est pour demain ». Le 13 mars 1954 ce fut le premier jour du déluge de feu que les défenseurs de Dien Bien Phù affronteront jusqu’à la chute le 07 mai suivant.
  • Où est-ce pour faire un clin d’œil au destin du décès d’un autre français par le sang versé que fut Lazare Ponticelli mort le 12 mars 2008 dernier poilu et légionnaire vivant qui italien de naissance disait : -« La France m’a donné à manger et j’ai trouvé normal que je me bats pour la défendre ».

A l’heure ou de nombreuses questions sur l’intégration se posent Lazare Ponticelli et vous Georg Walter Huber vous êtes cette incarnation de ces étrangers devenus français par le sang et les larmes. Vous qui sans jamais clamer vos droits, n’avez fait que ce qui vous semblez être votre devoir.

Je n’oublie pas votre famille au rang de laquelle votre épouse et vos filles vous ont tant soutenu, cette famille qui a partagé vos épreuves.

Je ne saurais terminer mon intervention, mon Cher Ancien en vous disant que ce matin quelque part en Guyane Française à Kourou au rassemblement le Capitaine Benoît Honore Commandant de la 2ème Cie du 3ème REI a fait faire une minute de silence pour le dernier héros qui s’est éteint de Phu Tong Hoa après avoir lu votre parcours à tous les légionnaire de la compagnie car vous êtes un exemple pour tous les jeunes et moins jeunes des légionnaires.

«Ich hatt' einen Kameraden» 

Á Dieu! Caporal-Chef Georg Walter Huber".

Très respectueusement et fidèlement

Président de l’AAALE33