Nous apprenons le décès survenu le 22 Mars 2021 soir à l'hôpital de Draguignan dans sa 83ème année du Colonel (er) Allain-Gaëtan CARLES.

Il était né 23 Août 1938 à Neufchâteau et avait servi au 1er RE, 2ème REP, 5ème RMP. 

Officier de la Légion d’honneur, Commandeur de l’Ordre National du Mérite, titulaire de la Croix de la valeur militaire avec deux citations, Croix du combattant, Croix du combattant volontaire avec barrette « Afrique du Nord », Médaille commémorative Afrique Française du Nord. Et plusieurs autres médailles étrangères (ONU, Arabie Saoudite et Koweït).

Le 4 novembre 1958, Allain-Gaëtan Carles rejoint l'École d'Application de l'Infanterie (EAI) à Saint-Maixent l'École en tant qu'élève officier de réserve. Sportif et travailleur, il est déjà animé par une très grande volonté de réussir dans le métier des armes. A l'issue d'une excellente scolarité, il est nommé aspirant et son classement lui permet de choisir le 3ème Régiment de tirailleurs algériens.

Le 18 mai 1959, il rejoint son régiment en Algérie. D'emblée, il sera un jeune chef de section brillant qui s'impose auprès de ses tirailleurs par son calme, son courage et son très grand sang-froid sous le feu. Dans la zone de Chevreul, il se montre brillant manœuvrier et son comportement exemplaire lors de deux engagements menés jusqu'au corps à corps lui fait anéantir deux bandes de rebelles. 

Neuf hors la loi sont tués et six armes sont récupérées. Pour ces deux faits d'armes, le général de corps d'armée commandant le secteur de Constantine lui décerne, en septembre 1959 et en décembre 1960, deux citations à l'ordre de la division. 

Le 16 octobre 1959, il est promu sous-lieutenant de réserve.

Désireux de faire carrière, il est admis à suivre le peloton préparatoire à l'École militaire interarmes à Strasbourg. Son travail assidu est récompensé et il réussit le concours d'entrée à l'école.

Le 1er octobre 1963, il rejoint l'École militaire interarmes à Coëtquidan. Il travaille avec acharnement pour réussir et le 1er octobre 1964, il est nommé sous-lieutenant d'active.

Le 1er septembre 1965, il choisit de servir au 9ème Régiment de chasseurs parachutistes à Toulouse. Le chef de corps lui confie le commandement d'une section de combat. Le sous-lieutenant Carles possède un goût prononcé pour l'action. Très compétent, il paie de sa personne pour atteindre les objectifs fixés par le colonel et ses jeunes chasseurs parachutistes ont une profonde admiration pour leur chef.

Le 1er octobre 1966, il est promu lieutenant et le 1er juillet 1968, il est muté au 2ème Régiment de chasseurs à Verdun ou il occupe la fonction de chef de peloton missiles. Sportif, discipliné et d'excellentes présentation, il fait preuve au quotidien d'un grand dynamisme et d'une rigueur très  appréciée dans une spécialité ou tous les détails ont leur importance. Extrêmement consciencieux, il ne cesse de se perfectionner pour acquérir, dans un minimum de temps, un excellent niveau technique et il se classe parmi les meilleurs chefs de section lors des différents contrôles de tirs organisés par la division.

Le 1er septembre 1970, il est muté au 2ème Régiment étrangers de parachutistes à Calvi. Il va occuper successivement les fonctions, d'officier adjoint à la compagnie de commandement et des services et à la compagnie d'appui puis celle d'officier renseignement du régiment. Ses remarquables qualités professionnelles lui permettent d'aborder ses différentes fonctions avec une grande sérénité. Son autorité naturelle et un sens de l'organisation inné en font un conseiller très écouté des cadres. Animé d'un souci permanent du contact humain, il est également un élément essentiel dans l'élaboration des activités des différentes compagnies. Enfin, sa passion du renseignement en fait un officier renseignement de tout premier plan.

Le 1er juillet 1972, il est promu capitaine et le 1er juin 1973, il prend le commandement de la compagnie de base du régiment. Commandant d'unité avec une grande aisance, il donne d'emblée l'impulsion nécessaire et crée une excellente ambiance ou chacun trouve un épanouissement fructueux. Véritable fédérateur, il commande et motive ses légionnaires avec équité sachant en obtenir le meilleur. Toujours attentif, passionné par sa mission, il adopte un style de commandement particulièrement efficace. Ses résultats élogieux à la tête de sa compagnie sont liés à un investissement personnel hors du commun et à a volonté inébranlable de servir la Légion étrangère.

Le 1er septembre 1975, le capitaine Allain Carles rejoint la Direction de l'enseignement supérieur scientifique et technique de l'armée de Terre à Paris. Il prépare avec beaucoup d'assiduité et réussit brillamment le diplôme technique option gestion des entreprises et des administrations.

A l'issue de sa scolarité, le 1er août 1977, il est affecté au 1er Régiment étranger à Aubagne ou il va occuper les fonctions d'adjoint gestion au bureau des personnels du commandement de la Légion étrangère. Officier d'expérience, rigoureux et loyal, il s'engage avec détermination et pragmatisme dans tout ce qu'il entreprend. Connaissant bien les légionnaires, il apporte le fruit de son expérience dans toutes les études qu'il mène. Il s'affirme comme une incontournable force de proposition et le commandement sait pouvoir compter sur lui en toutes circonstances.

Le 1er octobre 1979, il est promu chef de bataillon et le 23 août 1980, il rejoint, comme officier traitant, le cabinet du général directeur des personnels militaires de l'armée de Terre. S'imprégnant très rapidement des règles de gestion en vigueur et s'appuyant sur l'étendue de ses connaissances, il saisit très bien l'ampleur et la difficulté de sa mission. Ses facultés d'analyse et d'écoute, alliées à son sens de l'intérêt général en font un officier traitant bénéficiant d'une exceptionnelle crédibilité auprès de son directeur.

Le 27 juin 1983, il est affecté au 5ème Régiment mixte du Pacifique comme chef d'état-major et le 1er octobre de la même année, il est promu lieutenant-colonel. A ce poste important, sa très riche personnalité associée à un sens poussé du dialogue et à un très fort investissement personnel lui permet de procéder rapidement à une étude exhaustive des problèmes à résoudre et les solutions qu'il propose sont adoptées par son chef de corps. Le lieutenant-colonel Carles imprime sa marque au Régiment et c'est auréolé d'une belle réussite qu'il rejoint la métropole.

Le 20 août 1984, il rejoint le commandement de la Légion étrangère à Aubagne comme chef du bureau des personnels de la Légion étrangère. Manifestant une rare énergie, une grande volonté d'aboutir et une exceptionnelle compétence professionnelle, il maîtrise parfaitement toutes les facettes d'une fonction qu'il connaît bien et il sert la Légion avec passion et un sens élevé du devoir. Il conduit les études qui lui sont confiées avec intelligence et conviction. Fort d'une expérience reconnue, il remplit parfaitement toutes les missions qui lui sont confiées et répond de façon pertinente à toutes les sollicitations. Précis et synthétique, il se montre un conseiller très écouté dont les avis sont recherchés.

Le 2 septembre 1986, le lieutenant-colonel Carles prend le commandant du 1er Régiment étranger. Chef de corps charismatique, il pratique un commandement à visage résolument humain et il s'investit totalement dans la formation des cadres et des légionnaires dont il suscite pleinement l'adhésion. Ne négligeant aucun des aspects de sa fonction, il parvient à maintenir au plus haut niveau la capacité opérationnelle de son régiment. Soucieux de l'image de marque de son régiment, il entretient des liaisons étroites avec les différentes autorités civiles et militaires. Le 1er avril 1989, il est nommé colonel. C'est un chef de corps de référence qui laisse à son successeur un régiment fier de son passé et confiant dans son avenir.

Le 2 septembre 1989, il est muté à l'inspection de l'Infanterie comme officier traitant personnel puis officier traitant inspection auprès du général inspecteur. Doté d'une intelligence brillante, particulièrement vif d'esprit, imaginatif et rédigeant à la perfection, il s'attache, en toutes circonstances, à identifier et privilégier l'intérêt général. Diplomate et connaissant ses dossiers parfaitement, il se révèle également un négociateur avisé qui sait défendre avec brio les intérêts de l'infanterie dans le cadre des études interarmées.

Le 7 octobre 1993, le colonel Carles demande à servir au Koweït comme chef des opérations et chef d'état-major de la mission des Nations Unies. Il doit coordonner l'action de 350 observateurs appartenant à 33 pays et veiller au respect de l'intégrité territoriale du Koweït, qui vient d'être libéré après l'opération « Désert Storm », en réglant les litiges éventuels avec les irakiens.  S'investissant sans compter dans sa mission, il manifeste une rare diplomatie dans le règlement de différents incidents. Sa parfaite connaissance de la langue anglaise lui permet d'obtenir d'exceptionnels résultats et il noue avec tous ses interlocuteurs des contacts de très grande qualité qui facilitent son action. Il obtient des résultats exceptionnels et il donne une magnifique image de l'officier français. C'est un officier supérieur de très grande valeur et d'un dévouement total à son métier et à l'armée de terre qui regagne la métropole afin de préparer son départ de l'institution.

Le 17 octobre 1994, il rejoint la métropole, affecté à la direction des personnels militaires de l'armée de Terre à Paris comme chargé de mission au cabinet du général directeur. 

Enfin, le 24 août 1995, il est admis à faire valoir ses droits à pension et retraite.

Ses obsèques se dérouleront le mardi 30 mars 2021 à 14h30 par une bénédiction dans la petite église de Trans en Provence (83) et des honneurs militaires au cimetière en présence d'un piquet d'honneur du 1er RE.