Il risquait de partir sans qu'on ne s'en rende compte, ainsi dit-on: "que c'est le destin et la finalité de l'existence pour tout un chacun...". Nous avons souhaité informer notre communauté du décès de cet homme généreux, un des nôtres qui par son action charitable envers des enfants déshérités parmi les plus miséreux du monde, s'est voué sans compter, ne ménageant ni son temps, ni son argent, ni sa peine. Le colonel (er) Arnaud Latapie laissera une association orpheline qui ne demande qu'à survivre, malheureusement ce débat n'est pas le notre mais nous le suivrons néanmoins...

Merci mon Colonel ! reposez en paix !

CM 

 

"Je viens d'apprendre avec tristesse le décès du colonel Arnaud LATAPIE à Madagascar

il a servi au 2ème RE à Bonifacio puis au 2ème  REP.

Il avait créé en 2011 Une association pour scolariser les enfants des rues à Tananarive  (Mivaotra)

Arnaud Latapie était bénévole de cette association.

Voici quelques éléments supplémentaires sur la carrière d'Arnaud LATAPIE venant de notre promotion.

Il était chef de section avec Coevoet et Gausserès dans la même compagnie au REP.

Colonel (er) Jean-Paul Blanchard.

 

 Lettre deJacques Debarnot

Chers camarades, chères amies,

C’est avec tristesse que je vous informe du décès de notre petit co Arnaud LATAPIE, survenu hier 16 avril à Madagascar.

Souffrant de problèmes cardiaques qui lui interdisaient de prendre l’avion, il venait d’annuler un prochain voyage en France.

Né le 18/11/1944, Arnaud LATAPIE,  originaire du Béarn (Coarraze-Nay entre Pau et Lourdes), il était une figure marquante de notre promotion.

Admis à l’ESM en 1967 au titre de l’option « Histoire-géo », il a fait partie de la section SABATHIER-DAGES au sein de la 5e puis de la 1ère compagnie dont il était la fine et a choisi l’infanterie à la sortie de l’école.

Je remercie les camarades qui l’ont bien connu et notamment Yves Nebout, qui m’ont permis de retracer ci-dessous sa carrière avec parfois quelques imprécisions et sans doute quelques erreurs.

Ses obsèques se dérouleront vendredi matin 18 avril avec une messe dans une église de Antohomadinika (Tananarive) située près du site de Mivaotra, association au service des enfants déshérités de Tananarive pour laquelle il se sera dévoué jusqu'au dernier moment.

La promotion sera représentée par notre camarade malgache Ferdinand RAZAKARIMANANA.

A l’issue, il sera incinéré à Madagascar selon ses dernières volontés.

Si, par la suite, j’ai des information sur un hommage que pourrait organiser sa famille en France, je ne manquerai pas de vous prévenir.

Arnaud n’avait pas d’enfants et sa dernière épouse, Virginie, était également la cheville ouvrière de Mivaotra.

Etant en relation avec elle par l’intermédiaire de Jean-Pierre Charpentier, je serai en mesure de lui retransmettre les messages que vous pourrez m’adresser.  

Amicalement

Jacques DEBARNOT

Mobile : 06 07 43 80 82

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MIVAOTRA

En malgache, Mivaotra signifie l’éveil. Depuis 2006, Arnaud et Virginie (qui deviendra son épouse) ont recueilli plus de 300 enfants des rues de Tananarive pour leur offrir une éducation et une possibilité d’avenir. Issus de familles très pauvres démunies de toutes ressources, ces enfants étaient abandonnés à eux-mêmes, déscolarisés et menacés par toutes sortes de violences.

En 2022, l’association reçoit le jour le Prix des droits de l’Homme de la République française afin de « récompenser la détermination de l’association Mivaotra à sortir les enfants de la misère et de la mendicité en leur permettant de faire des études du plus jeune âge jusqu’aux études supérieures dans une recherche de justice sociale » selon le Président de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme de la République Française.

 

Témoignage d’Arnaud (source : https://mivaotra.wordpress.com/)

Toute cette affaire est née en Ethiopie où j’aidais à soigner les malades chez Mère Teresa. Là, je fis la connaissance d’une infirmière américaine d’origine philippine qui, plusieurs soirs par semaine, pratiquait le « food run ». Il s’agissait de remplir le coffre d’un taxi d’ingéra, grosse galette grise, et de sauce, et de parcourir la ville la nuit pour nourrir les sans-abris.

Arrivé à Tana, l’idée m’a poursuivi. Aussi j’avais chargé ma femme de ménage de l’époque de préparer du riz avec une sauce. Elle le fit, mais dans son village perdu à l’ouest de Tana. C’était Ambohimarina. Le food run devint statique. Peu à peu nous en arrivâmes à nourrir une trentaine de familles, soit environ une centaine de personnes trois fois par semaine. La sauce s’est enrichie de viande et de légumes. Puis Virginie, que j’avais recrutée entre temps, a profité des possibilités agricoles du village pour les aider à faire des cultures maraîchères. Après deux années d’efforts nous dûmes convenir que c’était un échec. Nous avions amenés les enfants à l’école, mais les parents, une fois la certitude de la nourriture acquise, se désintéressèrent des cultures.

Pendant ce temps, nous avions lancé l’affaire d’Antohomadinika selon le même schéma qui donnait les mêmes résultats.

Aussi, en 2009, nous avons décidé de ne nous occuper que des enfants, de les nourrir chaque jour et de les envoyer à l’école. Après quelques pérégrinations, nous trouvâmes pour nous établir, un endroit chez deux pasteurs, mari et femme, situé à Antohomadinika centre, au fond de quelques ruelles. Dans ce lieu, au premier étage du temple il y a une pièce où nous pouvons faire la cuisine tôt matin et faire manger les enfants.