Sous la dalle sacrée
De l’Arc-de-triomphe
Le soldat inconnu
Repose
Sublime témoin parmi nous
Des secrètes grandeurs de tout un peuple
Par José Germain, nom de plume de Jean-Germain Drouilly, Ancien combattant de la Première Guerre mondiale.
Fondateur de l’Association des écrivains combattants.
« Une fois de plus, je m’approche de toi, soldat anonyme, mon frère d’armes, moi qui ai combattu parmi tant de soldats inconnus de moi ; je m’approche de toi une fois de plus sans que se dissipe mon trouble, sans que mon émotion s’émousse. Inconnu ! Toute la malfaisance et toute la hideur de la guerre retentissent dans ce mot. Rien de ce qui t’appartenait n’a subsisté, bracelet-matricule, montre, anneau nuptial ; aucun nom n’a surgi de la matité de ton front, du bleu éteint de tes yeux, de tes lèvres au pli amer. T’est-il resté seulement un visage ? Soldat inconnu, comme tu m’apparais beau !
J’ai souvent souhaité que tu sois un paysan. Car c’est une âme à l’image de l’âme des terriens que nous avons dû, nous des tranchées, nous faire…
De quelque point de l’horizon français que tu aies accouru, toi qui, jusque-là, n’avait besogné que pour toi, tu t’es senti associé à une œuvre collective exaltante où tous, nous avions tout mis en commun, tout, la vie et la mort, où, combattants solitaires, nous avions mêlé nos bras, nos cœurs, nos armes, nos âmes. Tu as été aveuglé par l’éblouissante révélation que tu n’étais plus seulement toi, mais aussi les autres, que tout un peuple, mis en demeure, sommé de se sauver, s’était concentré en toi pour une guerre qui n’était pas une guerre d’armées, mais une guerre de nations ; en toi a vécu tout un peuple, et ton âme est devenue innombrable.. Elargi, agrandi, tu as vécu, assoiffé d’abnégation, le plein de ce que peut donner la vie. Mais plus belle encore que ta vie a été ta mort…
Je te vois courant à l’assaut avec une vaillante allégresse ; je te vois gardant la tranchée avec une résignation farouche ; tu refoulais tes larmes, mais tu offrais ton sang. Je t’admire, si, ayant murmuré comme je l’ai fait moi-même : « Puisqu’il le faut, il le faut », tu n’en a pas voulu à la France de t’avoir exigé tout entier, si tu l’as bénie de t’avoir affranchi, si, dans une illumination soudaine, tu l’as remerciée, toi qui occupais si peu de place, de t’avoir permis de conquérir à ton pays, le plus beau après celui des Cieux, une place plus grande et plus éminente dans le monde."
"Qui sait si l'inconnu qui dort sous l'arche immense
N'est pas cet étranger devenu fils de France
Non par le sang reçu mais par le sang versé."
Pascal Bonetti - 1920
Devoir de Mémoire:
le major (er) Hubert Midy
Après la lettre d'un auteur célèbre, le major (er) Hubert Midy, chargé de la mémoire auprès de la FSALE nous propose de nous mettre en mémoire le souvenir de quelques soldats de la Légion étrangère, véritables héros, qui sont morts pendant la Grande Guerre.
LES HEROS DE TOUTES LES GUERRES : 1914/1918
« Ils ont sacrifié leur présent pour notre Avenir »
Lieutenant LANERES Adolphe, Pierre, Joseph :
Né 27 avril 1883 à Roubaix.
Marié le 30 juillet 1908 avec LEGROUX Germaine.
Affecté au 152 RI le 20 mai 1901, puis EV au 1 RE le 12 novembre 1908.
Grades successifs : -Caporal le 11 février 1910-
-Sergent le 1 janvier, puis sergent/major le 27 janvier 1912-
-Sous-lieutenant le 31 juillet 1916-
Campagnes : Algérie du 21-11-1908 au 03-01-1912-
- Maroc du 04-01-1912 au 11-04-1913-
-Algérie du 12-04-1913 au 03-07-1913-
-Tonkin du 03-07-1913 au 24-12-1914-
-Contre l’Allemagne, à/compter du 25-12-1914-
Tué à l’ennemi par éclat d’obus le 18 avril 1917 à Auberive. Mort pour la France.
Inhumé à la Nécropole Nationale de Mourmelon (51)
Inscrit au monument aux morts de Puyloubier (13)
Citation à l’ordre de la 10éme armée, N° 96 du 30 juillet 1915 :
« Officier brillant et énergique. Blessé dans la nuit du 16 au 17 juin 1915, est resté à son poste et a continué à commander sa section très exposée en première ligne.
Notation en 1916 :
« Officier énergique plein d’allant et d’entrain. Intelligent, instruit, possède beaucoup d’autorité. Connait bien son métier, et est prêt pour commander une compagnie. »
Adjudant BLIGNY Marcel, Eugène- matricule 43502
- Né le 13 juin 1888 à Rolampont (52).
Engagé volontaire au 5éme Régiment du Génie le 4 septembre 1906.
Engagé volontaire pour la Légion étrangère le 22 septembre 1909-Incorporé au 2éme RE.
Campagnes :
-Algérie du 25-12-1909 au 05-01-1910-
-Maroc : du 26-01-1910 au 23-06-1910-
-Algérie du 24-06-1910 au 04-01-1912-
-Maroc : du 05-01-1912 au 04-04-1913-
-Algérie du 05-04-1913 au 02-10-1913-
-Maroc du 03-10-1913 au 01-08-1914-
Contre l’Allemagne à/compter du 04 septembre 1914-
Tué à l’ennemi le 10 novembre 1917, à Flirey (54). Mort pour la France
Inscrit au monument aux morts de Rolampont (52)-
Grades successifs :
Caporal le 01-01-1912, Sergent le 17-07-1914-
Adjudant le 28-05-1915-
Citation à l’ordre du Corps d’Armée :
« Sous-officier ancien en service, qui a toujours fait preuve de belles qualités militaires. Grièvement blessé le 4 juillet 1916, en se portant l’assaut du village de Belloy-en-Santerre. »
Décoration :
Croix de guerre avec palme, Médaille Militaire à/compter du 10 novembre 1916.
Sergent MEILI Jean : matricule 16538
-Né le 10 novembre 1893 à Embrach (Suisse)-
Engagé volontaire à la Légion étrangère le 09-07-1913-Incorporé au 2éme RE.
Campagne contre l’Allemagne à/compter du 02-08-1914-
Grades successifs :
Caporal le 11-11-1914, Sergent le 07-04-1917.
Citations :
A l’ordre du Régiment le 12 janvier 1917 :
« Très bon caporal, au cours d’un violent bombardement, a fait preuve d’un beau courage et de dévouement en transportant sur son dos un des hommes grièvement blessé. »
A l’ordre de l’Armée le 17 mai 1917 :
« Brave entre les plus braves. A chaque nouvelle tranchée a magnifiquement mené le combat des grenadiers. Le 17 avril a enlevé un petit bois très fortement défendu dans lequel il s’est élancé le premier en entraînant ses hommes enthousiasmés. »
A l’ordre du Corps d’Armée le 19-septembre-1917 :
« Toujours en avant, entraînant ses hommes. Le 20 aout 1917, au cours d’un combat de boyaux, a progressé malgré la résistance désespérée de l’ennemi, et malgré les contre-attaques, en enlevant les objectifs et faisant de nombreux prisonniers. »
Mort pour la France le 4 novembre 1917, brulé vif dans l’abri qu’il occupait dans le secteur de Flirey.
Inscrit au monument aux morts de Besançon (25)
Inhumé à la Nécropole Nationale de Flirey (54) –Tombe 232.
Caporal pilote FOWLER Eric : matricule 46598
- né le 25 juillet 1895 à Ausigne (USA)-
Engagé volontaire en 1917-En subsistance au 1er Groupe d’Aviation.
Décédé le 26 novembre 1917 des suites de ses blessures à l’hôpital de Pau (64).
Chute de son avion sur la commune de Lescar (64).Plaque commémorative à la chapelle de Lescar :
« Bon et brave caporal, mort pour la France. »
Médaille Militaire à titre posthume.
Caporal DIDON Louis : matricule 35243
- né le 13-07-1879 à Macon (71).
Engagé à la Légion étrangère le 05-02-1913. Nommé caporal le 21-05-1915.
Campagnes :
-Algérie du 08-02-1913 au 17-10-1913.
-Tonkin du 18-10-1913 au 31-03-1915.
-Contre l’Allemagne à/compter du 01-04-1915.
Tué à l’ennemi le 11-10-1917, secteur de Bernecourt (54). Mort pour la France.
Inhumé Nécropole Nationale de Flirey (54)- tombe 438.
Légionnaire de 1ère classe GREISCH Gaston : matricule 15038
-Né le 15-02-1883 à Floing (08).
Engagé volontaire en 1902 ou 1903, puis en 1910 à la Légion étrangère.
Décédé des suites de ses blessures le 27-08-1917, au centre médical de Chaumont/(55).
Campagnes :
-Algérie du 15-10-1910 au 02-10-1913.
-Algérie du 20-12-1913 au 01-08-1914.
-Contre l’Allemagne à/compter du 02-08-1914.
Inhumé à la Nécropole Nationale de Rembercourt-aux-Pots.
Mort pour la France , Médaille Militaire à/compter du 25-08-1917.