Ce mardi 20 mars 2018, l’Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Genève commémorait le centième anniversaire de sa création.
Défilé, hommage aux morts, prise d’armes, discours, repas de cohésion, concert en salle, tout était en place pour faire de cette journée ensoleillée, agressée par un vent glacial venu des montagnes environnantes, un grand moment inscrit dans notre mémoire collective. La présence impressionnante imposée par l’alignement de 70 grenadiers en uniforme haut en couleur des “Grenadiers de Genève” et de leur musique rehaussait avec panache cette cérémonie du centenaire de l’Amicale.
C’était aussi l’occasion des discours et après celui du président Da Silva et celui de monsieur le maire de Gex, venait celui du Président Fédéral, le général (2s) Rémy Gausserès qui devait s’exprimer en ces termes:
“Je suis particulièrement heureux de prendre la parole ici, devant les Anciens légionnaires suisses, en frère d’armes à l’occasion du centenaire de votre Amicale de Genève.
Nous sommes réunis pour fêter le centenaire de l’Amicale de Genève.
Cette amicale est la digne héritière des combattants suisses engagés au service de la France.
Avant de parler de l’Amicale de Genève, je veux rappeler que l’histoire militaire de la France d’Ancien Régime est marquée par les glorieux faits d’armes des Gardes suisses. Les rois de France avaient totale confiance dans leurs gardes suisses. Puis l’épopée du Premier Empire est ponctuée des prouesses tactiques des Régiments suisses, jusqu’à leur sacrifice à la Bérézina pour sauver l’armée napoléonienne en assurant le passage des ponts en novembre 1812 face aux russes. La fidélité de tous ces combattants est exemplaire.
Licenciés en 1815, ces valeureux suisses ont repris du service lors de la création de la Légion étrangère en 1831. Ce corps d’élite a fait sienne la devise des gardes suisses: “Honneur et Fidélité”; les légionnaires suisses se sont inscrits dans cette tradition exceptionnelle.
Nombre d’Helvètes ont servi et servent encore sous le fanion vert et rouge et perpétuent cette longue tradition d’idéal militaire. Pendant les deux guerres mondiales, en Indochine et en Algérie de nombreux légionnaires suisses ont payé de leur sang cette fidélité et nous sommes aussi réunis aujourd’hui pour leur rendre hommage.
Vous êtes les héritiers des Stoffel, des Tscharner et des Cendrars…
C’est dans ce cadre que je veux témoigner des liens particuliers, solides et anciens, qui nous unissent et de toute la considération que j’ai pour la place que vous occupez dans la défense de la démocratie, vous les Anciens légionnaires suisses.
Je commencerai ce point de situation en soulignant que je travaille en totale synergie avec notre Délégué pour la Suisse, Frédéric Bachmann. Cela veut dire contacts téléphoniques, réunions, échanges de mails.
Un rappel historique, car la FSALE et votre Amicale, ont eu un même parcours d’évolution dans leur dénomination:
- le 20 mars 1918 est créée la section de Genève sous la présidence de Julmy et elle reçoit son drapeau des mains du général Foch.
- Le 9 mai 1953 à genève, la société “Société des volontaires suisses et anciens légionnaires au service de la France” est affiliée à l’USAL qui deviendra la FSALE en 1956; le président est Charles Greiner, le vice-président Jean Wanner, le secrétaire le général Pierre Eberlin et le trésorier Walter Pattbere.
Evoquons vos présidents successifs:
- 1962-1988: Président Jean Abplanapl, puis président honoraire don’t le fils est présent avec nous aujourd’hui. En 1964 la société devient: “l’Amicale des anciens légionnaires de Genève”.
- 1988- décédé en 1989: président Gérard Christin.
- 1990: Marcel Baarsch capitaine en retraite qui cesse ses fonctions de président le 4 novembre 1991.
- 1992: Maurice Blain une journée, puis président de l’Ain.
- 1992-2015: capitaine (er) Marcel Baarsch, présent aujourd’hui.
- 2015: Antonio Da Silva Manteigas.
Dans l’historique de l’Amicale de Genève retenons encore la date du 30 juin 1990, jour où son Altesse Impériale, le prince Napoléon, ex-légionnaire Blanchard en 1940, recevait des mains du Grand chancelier de la Légion d’honneur, le général Biard, les insignes de commandeur de la Légion d’honneur, en présence de nombreuses autorités civiles et militaires.
En plus, près de nous, en 2008, Charles Rubin, ancien du 1er REP et blessé en Algérie, recevait l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur et le doyen, Alfred Fasel, légionnaire en 1940, s’était vu remettre l’insigne de la médaille militaire.
Aujourd’hui, nous sommes réunis à Gex, au pied oriental du Jura. Nous savons que cette partie de l’Ain est isolée du reste de la France et que naturellement l’économie de Gex est tournée vers celle de Genève, vous constituez comme une “zone franche”. Cette caractéristique générale rejaillit sur votre Amicale et lui donne toute sa spécificité.
Dans ce cadre si particulier, je veux souligner tout le travail accompli par votre président Antonio Jacinto Da Silva et son prédécesseur. En liaison avec les plus anciens, ils ont su conserver l’esprit d’une amicale centenaire tout en l’adaptant aux évolutions de l’environnement civil et militaire, depuis Genève jusqu’à Aubagne, en passant par le monde des Anciens combattants, celui de l’ONAC-VG et du Souvenir français et les contraintes budgétaires de l’année 2018 appiquées aux déplacements de la musique de la Légion étrangère.
Je sais que le lien intergénérationnel est bien vivant dans votre Amicale, que vous y cultivez les valeurs d’entraide, de cohésion et de sens du service. Je salue votre esprit de corps et votre perpétuation des traditions. Je vous encourage à ouvrir vos portes pour continuer à accueillir les “jeunes” qui quittent l’uniforme.
Je saisis cette opportunité pour remercier très chaleureusement tous ceux qui ont soutenu vaillamment depuis le début le projet de l’Amicale des anciens légionnaires de Genève: monsieur le Maire, le général (2s) Wabinski, délégué de la FSALE, tous ceux du premier cercle d’Antonio Da Silva.
Ils méritent toute notre considération et toute notre gratitude.
Enfin, avec nos frères d’armes de l’Amicale de Genève, nous pouvons dire: “j’étais légionnaire, je suis légionnaire et je le serai toujours”.
Une très belle journée où dominaient fraternité, camaraderie et joie d’être ensemble pour un moment inoubliable, le mot de la fin appartient à un ancien légionnaire âgé présent à la cérémonie:
“Je n’ai aucune envie d'être ailleurs !”.
Un grand merci à Antonio Da Silva pour son heureuse initiative