Le général Louis-Antoine Gaultier a été président de la FSALE de septembre 1966 à décembre 1969.
Excédé par ce qu’il appelait: “les querelles qui épuisent nos globules rouges”. “Trop de mouvements d’humeurs, trop d’animosité se devinent, se developpent entre les amicales”.
Cette lettre serait-elle toujours d’actualité aujourd’hui ?
“La fidélité, prescrit… un retour au bercail et le resserrement des liens contractés naguère et trop souvent négligés par la suite. Elle se définit en termes très simples: nous avons reçu beaucoup de la Légion: il faut le lui rendre en militant pour elle, comme dans notre temps d’active. Nous avons reçu de nos Amicales; rendons leur le bien qu’elles nous ont fait. Peut-être ne leur avons-nous encore rien demandé et n’en avons-nous rien reçu ! Mais qui pourrait affirmer qu’il n’aura pas, un jour ou même demain, besoin d’elles. Alors soyons honnêtes et n’attendons pas le dernier moment ou la nécessité pour reprendre notre place dans les rangs.
La correction a le même caractère d’obligation. Trop de mouvements d’humeur, trop d’animosité se devinent, se développent entre les amicales, et, en leur sein, entre leurs membres, hors d’elles entre les anciens qui se rencontrent. Querelles qui épuisent nos globules rouges et qui, pleines de contradictions, conduisent aux échecs ou à tout le moins aux réussites médiocres. Il n’est pas rare d’entendre proclamer: “tout pour la Légion, tous les sacrifices pour elle” par un ancien qui n’en déchire pas moins son voisin à belles dents et refuse de s’asseoir à ses côtés, préférant, en dépit de ses principes, faire vaciller l’édifice plutôt que de consentir l’ombre d’une concession. Il est habituel de parler des arbres qui cachent la forêt; ne commettons pas la même erreur en laissant les haines et les préventions divisantes étouffer le reste et faire de nos belles déclarations d’attachement des paroles creuses.
Car il est certain par ailleurs que nous n’avons pas le droit de planer au-dessus des conséquences, que notre bon droit et nos mérites ne nous tiennent pas hors de la mêlée; qu’on nous critique, qu’on nous exècre plus qu’on nous aime. En vérité on nous craint souvent, on nous jalouse encore plus; on cherche à nous abattre. Et pour être un mole inébranlable, une forteresse inexpugnable, il faut que notre bloc ne présente aucune fissure, il faut que notre solidarité soit totale.”