Histoire : mai-juin 1857, la Légion face à la révolte kabyle à Ischeriden.
24 mai 1857 : les Aït-Iraten accueillent des contingents venus de toutes les tribus kabyles ; les Kabyles ayant attaqué plusieurs postes, Le Maréchal Randon demande à l’empereur Napoléon III l’autorisation d’attaquer la grande citadelle du Djurdjura. Pour mener à bien ces opérations, il dispose de 35 000 hommes de troupe ; réguliers et auxiliaires, qui forment quatre divisions. 27 000 hommes partent de Tizi-Ouzou pour gravir les crêtes défendues par les Aït-Iraten à Ischeriden. Les Aït-Iraten et les tribus confédérées se soumettent demandent l’aman.
- Les troupes françaises occupent leurs postes respectifs et encerclent le pays insoumis.
- Le 1er Régiment étranger du colonel Meyer participe aux opérations. Il est représenté par un bataillon d’élite renforcé d’une compagnie de chasseurs et d’une de tirailleurs. Ce détachement est rattaché à la 4e division du général Maissiat qui doit, par le sud, de concert avec les trois autres divisions, marcher sur Souk-el-Arba. Echelonnée d’abord entre Sétif et Djidjelli, cette colonne arrive près d’Akbou pour surveiller cette région agitée.
Maréchal Jacques Randon
14 juin 1857 : le Gouverneur Général, le Maréchal Jacques Randon, pose à Souk-el-Arba la première pierre d’une forteresse baptisée Fort-Napoléon (Fort-National par la suite).
- Le 2e Etranger se lance dans la construction d’une route importante.
24 juin 1857 : les Aït-Menguelet, les Aït-Yenni à Taourirt Mimoun sont battus par la division du général Edme de Mac-Mahon ; quatre à cinq mille guerriers kabyles sont retranchés dans Ischeriden, transformé par leurs soins en une place forte inexpugnable ; le sommet d’Ischeriden est à mille mètres d’altitude, et constitue une dent de cette mâchoire ouverte du Djurdjura, forteresse conclave de la Kabylie ; ce sont de bons guerriers qui gardent cette forteresse. Valeureux combattants, ils contrôlent ainsi tout le Djurdjura. La Légion Etrangère, avec le 2e Etranger du colonel de Chabrières, et le 2e Régiment de Zouaves du général Bourbaki jouent un rôle déterminant dans la prise de la position d’Ischeriden qui sonne le glas de la résistance kabyle.
- Le bombardement commence à six heures du matin ; des obusiers de montagne et deux pièces de campagne ont pu être halés jusqu’à 900 mètres d’Ischeriden ; durant une vingtaine de minutes ; leur tir s’efforce de neutraliser les défenseurs ; le soleil tape déjà. Les soldats voient éclater les maisons kabyles à tuiles rouges, mais pas une chéchia ne se montre. Le feu des Kabyles ne faiblit pas malgré la canonnade.
- L’infanterie avec le 54e de ligne et les Zouaves attaque d’abord. Les officiers à cheval devant leurs compagnies doivent presque tout de suite mettre pied à terre parce que la pente est très abrupte. La fumée de fusils kabyles commence à flotter sur toute la montagne. Les Lignards et les Zouaves tombent comme des mouches et ceux qui ne tombent pas ne peuvent plus bouger ; ils restent collés derrière les cailloux car le feu kabyle est très nourri. Déjà les deux premières vagues d’assaut des Zouaves et du 54e de Ligne se sont brisées sur la résistance des assiégés.
Maréchal Patrice de Mac Mahon
Président de la République 1875 - 1879
- C’est à ce moment-là que le général Mac- Mahon fait donner la Légion : les clairons sonnent la charge. Le 2e R.E. a opéré un mouvement tournant en progressant sur la contre-pente. Les légionnaires attaquent sur la gauche. C’est au 1er Bataillon du 2e Etranger, commandé par le commandant Mangin, de lancer l’assaut final. Le commandant Mangin avance sur son cheval qui gravit cette pente ; des fois il semble sur le point de se cabrer, de retomber en arrière ; mais non, il continue. Les Kabyles tirent sur lui ; de temps en temps une balle soulève la terre près du cheval, ou fait voler des pierres, ou casse une branche, mais le commandant continue toujours sur son cheval et les légionnaires le suivent. Enlevé par le capitaine adjudant-major Dufaure du Bessol, le Bataillon prend d’assaut la position dans laquelle 4 à 5000 Kabyles fanatisés se sont solidement retranchés après avoir repoussé les attaques du 2e Zouaves et du 54e de Ligne. Les légionnaires du 2e Etranger escaladent la montagne, à demi-courbés ; ils s’avancent l’arme horizontale, dans un ordre impeccable, comme à la parade, sans tirer une seule cartouche. C’est cette attitude même qui déconcerte puis subjugue les Kabyles, déjà impressionnés par la chevauchée intrépide de l’officier et son apparente invulnérabilité. Malgré le tir de toutes les armes ennemies, les légionnaires progressent toujours et arrivent en haut sur la droite des retranchements des Kabyles, obligeant leur adversaire à abandonner leurs retranchements, puis à se replier pour se débander enfin. Les défenses adverses sont bousculées de manière décisive.
- (Les légionnaires ne tirent pas pendant l’escalade parce qu’épauler et faire feu auraient ralenti leur progression sans causer grand dommage aux Kabyles à cause de la raideur et de l’escarpement qu’ils gravissent, et cette pente raide et escarpée les couvre du feu kabyle).
- Les Zouaves, les fantassins et un autre bataillon de la Légion profitent du flottement chez les Kabyles et reprennent l’attaque de front tandis que le 1er Bataillon attaque ainsi la droite des Kabyles qui, pris entre deux feux, sont défaits.
- La prise d’Ischeriden coûte la vie de 370 à 400 hommes, dont 30 officiers ; la Légion perd un officier, Bouteyre, trois blessés et 8 légionnaires tués. Le sergent légionnaire Gerhard Rohlfs, médecin auxiliaire, ne manque pas d’ouvrage après cet assaut. En face, les pertes sont au moins le double, voire le triple.
- Au moment de sa reddition, le chef rebelle avoue au général Mac-Mahon : ‘’C’est grâce aux mouvements de vos longues capotes que vous avez pu ainsi nous battre’’. C’est l’hommage du vaincu aux légionnaires. Puis il demande :’’Quel est ce diable enchanté qui chevauchait devant les Grandes Capotes’’.
- Le caporal Moriubaldini, prince Ubaldini, reçoit la Légion d’Honneur.
- Les divisions des généraux Pierre Renault et Joseph Yüsuf conquièrent les villages des Béni-Yenni, des Béni-Menguellet et des Zouaouas.
27 juin 1857 : le général Maissiat, afin d’appuyer les divisions qui opèrent au nord de la chaîne du Djurdjura, attaque le col de Chellata qui barre le passage. Les Kabyles, retranchés sur tous les pitons qui entourent ce point, sont prêts à défendre chèrement leur territoire. Il faut d’abord s’emparer du rocher de Tizibert qui commande le col. Les pièces de montagne sont hissées à bras sur le flanc des hauteurs pour battre le rocher occupé par l’ennemi.
- Pendant que des unités de la division attaquent de front, le bataillon d’élite du 1er Etranger, placé à gauche de la ligne, est chargé de tourner l’ennemi. Une compagnie de chasseurs, soutenue par des tirailleurs, remplit cette mission. Le feu nourri des légionnaires surprend les Kabyles qui abandonnent leurs positions. La colonne peut s’emparer du col, s’y établir fortement et protéger le convoi qui monte lentement les pentes raides qui conduisent à Chellata.
- Pendant la nuit, les Kabyles embusqués dans les ravins tirent sur les grand’ gardes du bataillon du 1er Etranger et cherchent à donner l’assaut. A la pointe du jour, le bataillon contre-attaque et les repousse dans leurs montagnes.
Jean Balazuc P.P.P.P.
Sources principales.
L’Algérie, l’œuvre française de Pierre Goinard chez Robert Laffont – 1984.
Histoire de la France en Algérie de Pierre Laffont chez Plon – 1980.
La Légion Etrangère – 150e anniversaire - N° spécial d’Historia – 2e trimestre 1981.
Pieds-Noirs d’Hier et d’Aujourd’hui.
Histoire de l’Afrique du Nord du général Edmond Jouhaud aux Editions des 2 Coqs d’Or – 1968.
La Légion Etrangère – Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite de John Robert Young et Erwan Bergot aux Editions Robert Laffont – 1984.
La Légion – la légende du 2e R.E.I. de Jean-Pierre Biot aux Editions Lincoln – 1991.
Histoire de la Légion de 1831 à nos jours du capitaine Pierre Montagnon chez Pygmalion – 1999.
Histoire de la Légion Etrangère 1831-1981 de Georges Blond chez Plon – 1981.
Français par le sang versé. Les hommes de la Légion Etrangère – Képi Blanc – 2011.
Site du Mémorial de Puyloubier.
BourbakiCharles Denis, né àPaule22avril1816. Il entre àSaint-Cyret, en 1836, rejoint leszouavespuis, promu au grade delieutenant, entre dans laLégion étrangère. Il assume également la charge d'aide de camp du roiLouis-PhilippeIer. Capitaine des zouaves en 1842 ; commandant de Tirailleurs en 1849, il participe à la prise de Zaâtcha ; lieutenant-colonel du Premier Zouaves en 1850, colonel desTurcosen 1851, et brigadier général en 1854, il commande une partie des troupes algériennes pendant laguerre de Crimée, et rend son nom célèbre àAlma,InkermanetSébastopol. En 1857, il est nommégénéral de divisionet commande à Lyon en 1859. Son succès dans lacampagne d'Italieest dépassé par celui deMac-Mahon, néanmoins il est proposé en 1862 comme candidat au trône vacant de Grèce, en raison de son ascendance grecque, mais il décline l'honneur. Il offre ses services àLéon Gambettaet reçoit le commandement dece qui va devenir l'armée du Nord, mais il est destitué le10novembre1870et transféré à l'armée de la Loirepour former l'armée de l'Estdestinée à secourir Belfort. Battu, obligé d’ordonner la retraite, son armée se réfugie en Suisse. Bourbaki lui-même, plutôt que de se soumettre à l'humiliation de la reddition, le26janvier1871, délègue ses fonctions augénéral Clinchantpuis, dans la nuit, se tire une balle dans la tête ; mais la balle, ayant dévié, ricoche contre son crâne et Bourbaki est miraculeusement sauf. Le général Clinchant le transporte en Suisse, où il retrouve assez de force pour retourner en France. Enjuillet1871, Bourbaki devient gouverneur militaire deLyon. En1881, du fait de ses opinions politiques, il est placé dans laréserve. En1885, sa candidature auSénatest un échec. Mort à Bayonne le 22.09.1897.
Bouteyre, officier du 1er Bataillon du 2e Régiment Etranger de la Légion Etrangère, tué le 24.06.1857 à Ischerriden en Algérie.
de Chabrières de Granet Lacroix, colonel, chef de corps du 2e Etranger de la 2e Légion Etrangère, formé à Dijon en mars 1855 et dissous en avril 1856 ; chef de corps du 2e Régiment Etranger formé au printemps 1856 avec les rescapés de la Guerre de Crimée ; le 24.06.1857, ses légionnaires forcent les défenses d’Ischerriden par une charge irrésistible en dépit de la déclivité du terrain. Ayant revêtu sa tunique noire de parade à épaulettes, il est tué à Magenta le 4 juin 1859.
Dufaure du Bessol Joseph Arthur, né le 25.02.1828 à Beaulieu-sur-Dordogne en Corrèze ; Saint-Cyrien en 1849-1851 ; sous-lieutenant affecté au 1er régiment Etranger à Sidi-Bel-Abbès ; capitaine adjudant-major du 1er Bataillon du 2e Etranger devant Ischeriden en juin 1857. Campagne d’Italie avec le 3e régiment de grenadiers de la Garde impériale. Expédition au Mexique avec le 3e Zouaves. Chef de bataillon au 1er Régiment Etranger en 1865. Affecté au bataillon de chasseurs à pied de la Garde impériale en 1868. Pendant la guerre 1870-1871, colonel commandant le 43e régiment de marche puis général de brigade en décembre 1870. Général de division en 1880. Général de corps d’armée en 1890. Grand-Croix de la Légion d’honneur en 1893. Décédé le 02.10.1908 à Limoges dans la Haute-Vienne.
de Mac-Mahon Edme Patrice comte, né à Sully en Saône-et-Loire en 1808 ; il se distingue lors de la prise de Constantine en octobre 1837 ; capitaine, aide de camp du général Nicolas Changarnier en 1840 ; chef de corps du 2e Régiment de la Légion Etrangère en 1843-1844 ; en Algérie en 1852 ; il commande une division pendant la campagne de Kabylie en 1857 ; il se signale pendant la guerre de Crimée avec la prise de Malakoff, et pendant la guerre d’Italie, commandant du 2e Corps d’armée, avec la prise de Magenta le 04.06.1859 ; duc de Magenta et Maréchal de France en 1859 ; Gouverneur Général de l’Algérie et commandant en chef de l’Armée d’Afrique du 01.09.1864 au 06.07.1870 ; pratiquement vice-roi d’Algérie ; fait prisonnier par les Allemands, après l’humiliation de Sedan, pendant la guerre de 1970 ; libéré pour former l’armée de Versailles, il écrase la Commune en mai 1871 ; élu Président de la République en juin 1873, il démissionne le 16.05.1877 ; réélu, il démissionne à nouveau en janvier 1879 ; mort en 1893.
Maissiat de Ploënniès Adolphe Ambroise Joseph Hubert, né le 30.11.1804 à Aix-la-Chapelle en Allemagne ; général commandant une division à Constantine ; il arrive en renfort pour achever la campagne de Kabylie de mai à juillet 1857. Général de division, commandant la Xe division militaire. Grand-Officier de la Légion d’Honneur le 10.10.1857. Décédé le 15.12.1889.
Mangin, commandant, chef du 1er Bataillon du 2e Etranger devant Ischeriden en Kabylie, en juin 1857.
Meyer Bonaventure, né le 05.01.1804 à Olten dans le canton de Soleure en Suisse. Soldat au 2e régiment d’infanterie suisse de ligne le 26.03.1820. Sergent-major le 25.01.1824. Sous-lieutenant le 25.03.1825. Capitaine le 22.07.1835. Affecté au 2e Régiment Etranger le 30.12.1840. Chef de bataillon le 02.10.1844. Admis à la retraite le 03.09.1851. Colonel, chef de corps du 1er Régiment Etranger de la 2e Légion suisse, le 03.02.1855 pour le former à Besançon en mars 1855, puis du nouveau 1er Régiment Etranger formé le 05.06.1856 à la dissolution de la 2e Légion étrangère le 16 avril 1856. Admis à la retraite de 21.06.1858. Commandeur de la Légion d’Honneur le 21.06.1858. Décédé le 03.02.1863 à Olten dans le canton de Soleure en Suisse.
Randon Jacques-Louis-César-Alexandre comte, né à Grenoble dans l’Isère le 25.03.1795 ; protestant scrupuleux ; engagé dans les troupes napoléoniennes en 1812, fait sous-lieutenant à Moscou ; promu capitaine en novembre 1813 ; chef d’escadrons de hussards en 1830, il fait partie de l’expédition en Algérie ; colonel en 1838, chef de corps du 2e Chasseurs d’Afrique à Oran ; maréchal de camp en septembre 1841 à Bône ; lieutenant-général le 22.04.1847 ; collaborateur du Maréchal Thomas Bugeaud ; ministre de la Guerre du 24 janvier au 25 octobre 1851 ; Gouverneur Général de l’Algérie et commandant en chef de l’Armée d’Afrique du 11.12.1851 au 30.08.1958 après sa démission donnée le 9 août ; sénateur le 31.12.1852 ; en 1857, il reçoit la soumission de toutes les tribus composant la Kabylie ; son gubernatoriat est l’un des plus féconds ; Maréchal de France le 18.03.1856 ; ministre de l’Algérie et des Colonies du 05.05.1859 au 09.01.1867 ; ministre de la Guerre du 05.05.1859 au 09.01.1867 ; décédé à Genève en Suisse le 15.01.1871.
Renault Pierre Hippolyte Publius, né àLa Valettele20.01.1807. Après une corniche au Prytanée militairedeLa Flèche, il est reçu àSaint-Cyrle 01.10.1827, puis est nommé le 01.10.1828sous-lieutenantau6erégiment d'infanterie de ligne. Lieutenantle 20.06.1832, il obtient d’entrer le 24.08.1833 au 3ebataillon d’infanterie légère d’Afrique, àAlger. Il se bat enEspagne, et revient, comme capitaine adjudant-major à la Légion étrangère de France, le 03.08.1837. Il participe à l’expédition de Djidjelli, de Bougie, de Médéah et à la prise du col de Mouzaïa. Il commande le bataillon d’élite à l’Akbet-el-Kedda. Outre les deux blessures qu’il a reçues en Espagne, il est atteint d’une balle à la tête le 15.10.1840, au passage des Gouttes, dans la province d’Oran ; d’une autre balle au genou droit le 29 octobre, au combat des Oliviers ; d’un troisième coup de feu dans les reins à l’affaire de l’Oued-el-Hordjau, le 09.07.1843. Colonel commandant les colonnes qui arrivent à El-Abiod chez les Ouled-Sidi-Cheikh en mai 1846, à la poursuite de l’émir Abd el-Kader. Général de brigadele 23.08.1846, mis à la disposition du gouverneur général de l’Algérie, il ne rentre en France que le 10.04.1848.Général de divisionle 14.07.1851, il revient en Afrique. Général commandant une division pendant la campagne de Kabylie en 1857. Le 02.09.1857 et jusqu’au 26.06.1858, il y exerce les fonctions de gouverneur. Rappelé en France en 1859 pour commander une division dans lacampagne contre l’Autriche, à son retour l’empereur le nomma sénateur le 16.08.1859. Il est Grand Officier de la Légion d'honneur le 26.12.1852 et Grand Croix en 1859. Sénateur. En 1870, il participe à ladéfense de Pariset est blessé à la jambe le30.11.1870à labataille de Champigny. Relevé lelendemain du champ de bataille, il est amputé le2 décembreet décède de sa blessure le06.12.1870. Ses obsèques eurent lieu le 9 décembre dans la chapelle de l'Hôtel des Invalideset est inhumé aucimetière du Père-Lachaise(68edivision).
Yüsuf Joseph, né Français en 1808 à l’île d’Elbe sous le nom de Joseph Vantini ; enlevé en 1814, avec sa mère, par un corsaire turc et vendu comme esclave, il entre dans la garde du bey de Tunis dont il gagne la confiance ; il se fait Musulman ; il parle l’arabe et le turc ; suite à une liaison amoureuse, il doit quitter Tunis et se réfugie à Alger le 16.06.1830 où il se met, comme interprète, à la disposition des Français après le débarquement dès le 5 juillet ; il réussit à entrer dans l’armée comme combattant et il ne tarde pas à s’y distinguer par son courage et sa folle témérité ; capitaine à titre indigène le 02.12.1830 ; il participe à la prise de la Casbah de Bône au début des 1832 ; officier de la Légion d’Honneur et chef d’escadron au 3e Chasseurs d’Afrique ; il participe à l’expédition de Mascara en 1835 et à celle de Tlemcen en 1936 ; il s’illustre le 15.01.1836 à l’attaque du camp d’Abd el-Kader ; bey de Constantine en 1836 : c’est un échec ; il revient comme chef d’escadron aux Spahis réguliers de Bône ; lieutenant-colonel à Oran en 1838 ; créateur des Spahis, il redevient Français en 1839 et Catholique ; colonel, il commande les Spahis d’Algérie en 1842 ; il s’illustre lors de la prise de la smala de l’émir Abd el-Kader le 16.05.1843 ; il s’illustre en 1844 lors de la campagne contre le Maroc, le 12 août à la bataille d’Isly ; il obtient sa 17e citation ; il redevient catholique en 1845 et épouse la sœur du maréchal-des-logis Weyer, son secrétaire ; revenu avec sa femme en Algérie, il reçoit en juillet 1845 le grade de maréchal de camp à titre indigène et le commandement d’une brigade de vingt escadrons de Spahis en trois régiments ; il pourchasse les troupes de l’émir ; il soumet les Ouled-Naïls, lutte contre les tribus du Djurdjura en 1847 ; en décembre 1851, il est enfin admis dans le cadre des généraux français ; il entre dans Laghouat le 04.12.1852 ; Grand-Officier de la Légion d’Honneur ; il commande les troupes irrégulières turques en Crimée ; général de division le 18.03.1856 ; il combat en Kabylie en 1856 et 1857 ; il participe en 1859 à l’expédition contre les Béni-Snassen, commandée par le général Martimprey ; Grand-Croix de la Légion d’Honneur le 19.09.1860 ; général commandant la division d’Alger de 1862 à 1864 ; gouverneur commandant la 10e Division militaire à Montpellier en 1865 ; décédé à Cannes dans les Alpes Maritimes le 16.03.1866.