Montreuillois Ces cinquante-six jeunes soldats qui ne sont pas rentrés de la guerre d’Algérie:

 

«  Nous pensions que notre sacrifice servirait à faire une vie meilleure à nos enfants.  » Ainsi s’exprime Eugène Biguet, lors des funérailles de son fils Marc, ce 1er  octobre 1960. Maire d’Écuires, Eugène avait été fait prisonnier en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale et avait déjà connu la douleur du retour du corps de son frère quinze ans plus tôt.

C’est une guerre qui a mis du temps à dire son nom. La guerre d’Algérie aura causé la mort de plus de 25 000 français. La date du 19 mars, elle-même sujet à débat, est l’occasion de rendre hommage aux cinquante-six jeunes du Montreuillois morts en Algérie. (...)

Tous méritent davantage de lumière. Ainsi le plus jeune d’entre tous, Maurice Gressier, né à Étaples, orphelin, engagé et mort à 20 ans et un mois. Ou encore le capitaine Jacques Germain, figure de la résistance locale contre l’occupant allemand, engagé dans la Légion et assassiné à Alger en 1955. Pour ceux qui sont revenus et pour les familles des victimes, le sentiment parfois de s’être « battus pour rien » s’ajoute au traumatisme psychologique. Un proche d’une victime nous confie ainsi : « quand j’entends parler du général de Gaulle, ça me hérisse. Avoir crié que l’Algérie resterait française, se battre pendant 8 ans pour en arriver à donner l’indépendance… On aurait pu nous éviter tous ces morts.