A Marc Laycuras
Médecin capitaine au 2ème RIMa
Mort pour la France au Mali le mardi 2 avril 2019
Par le médecin-général (2s) François-Marie Grimaldi
Marseille le 3 avril 2019
Marc, mon confrère d’armes, mon trop jeune camarade,
Quarante ans nous séparent en promo comme en âge.
Je n’te connaissais pas mais veux te rendre hommage
Car nous appartenons à la même famille
Qui aujourd’hui chancelle. Sonnée, elle vacille.
De Bordeaux à Paris en passant par Lyon,
Tu as coché les cases, trouvé les solutions
Qui t’ont permis ainsi au bout de ce parcours
De choisir la Colo et à rejoindre Auvours.
Tu y es devenu Soldat de Marine
Et comme le dit l’Hymne as offert ta poitrine,
Ayant su opposer face à la barbarie
« Patrie, Humanité » et camaraderie.
Tu es allé au bout de ton engagement
Pour ce qui pour beaucoup sont des mots seulement.
Tu deviens maintenant pour tous tes frères d’armes
Le médecin martyr qui appelle les larmes.
Ta mort dans ce désert aux confins du Mali
Nous apparaît obscène, comme une anomalie.
Et pourtant elle place le sacrifice suprême
Comme le risque absolu pour aider ceux qu’on aime
En partant au combat, et quel que soit leur grade
C’n’était plus des soldats, c’étaient tes camarades,
C’étaient tes frères d’armes, c’étaient tes frères tout court.
Tu étais là pour eux, pour leur porter secours.
Tes Marsouins t’ont perdu devenant orphelins
Du capitaine-toubib qui était leur copain.
Tu rejoins pour toujours Eric Dorléans
Qui, comme beaucoup d’autres, a trouvé le néant.
Mais pour nous, autres mots et autre résonnance,
Il faut dès à présent oser la résilience.
C’est là le seul moyen, l’unique solution,
Celle que tu voudrais avec résolution.
Photo double page "Paris Match"