Histoire : 18 décembre 1956 : le 2e R.E.P. et la bataille de l’oued El-Hallaïl et du djebel Ergou.
· L’officier S.A.S. de Chéria signale du monde sur le djebel el-Mezeraâ au sud de Tébessa.
· Le 2e R.E.P. passe la nuit plutôt glaciale au carrefour des Chameaux, à la cote 1181. Les trous individuels, véritables tombeaux recouverts d’une toile de tente tendue à l’horizontale avec de gros cailloux, sont creusés de longue date pour tenter de se prémunir de la gelée nocturne. Chacun s’y terre de son mieux pour maintenir un peu de chaleur animale.
· Le jour se lève tard et le ciel est bouché. La clarté se précise lentement. Le 2e R.E.P. a pour mission de fouiller le djebel Ergou et la vallée de l’oued Kecherid. Les H.L.L. sont bien retranchés dans un énorme massif rocheux d’où il sera difficile de les déloger.
· A 8 heures, la 4e compagnie du capitaine Buonfils est héliportée au plus près du ‘’château fort’’. La C.A. du capitaine Domingo et la 3 du capitaine Coiquaud démarrent à pied.
colonel de Vismes
· A 9 heures 30, la 1ère du capitaine Perrier est héliportée. L’objectif des compagnies engagées est de converger sur le ‘’château fort’’ et les éboulis de l’Ergou. Ils sont là. Les tirs ne s’arrêtent pas. Le colonel de Vismes n’hésite pas à demander un appui aérien pour soutenir la progression de ses unités héliportées par le D.I.H. pris à partie par des tirs d’armes automatiques, et qui sont engagées dans un dédale de rocaille.
· L’ennemi tire bien et les compagnies comptent très vite des tués et des blessés. Toute la journée, les rebelles résistent malgré le passage des T6 et le pilonnage de l’artillerie.
· Pour s’en sortir, une seule solution : arriver à distance d’assaut afin de bousculer les résistances au P.M. et à la grenade. Ce que chacun s’efforce de faire. D’où une série d’assauts.
· La 4e est axée sur un gros morceau ; le fameux ‘’château fort’’ qui émerge sur un éperon avancé. La 3e s’efforce de marcher sur l’Ergou. La compagnie portée du capitaine Laborde s’est approchée au plus près avec ses 75 SR. A distance, il lui est difficile de reconnaître les bons des méchants.
· A 12 heures 30, la 2e du capitaine Marcé est héliportée à son tour à gauche du dispositif général ; de sa ligne de crêtes, elle suit l’évolution sur le ‘’château fort’’ où les explosions de grenades démontrent que la position commence à être grignotée. Tout le régiment est saisi par la volonté farouche de l’emporter d’effacer l’échec du 4 novembre.
· Le combat se déroule plus en actions de sections qu’en manœuvre d’ensemble. L’adversaire est habile. De petits groupes tiennent les mouvements de terrain. Ils se couvrent mutuellement.
· La section de commandement de la 1ère compagnie du 2e R.E.P. est héliportée en catastrophe sur le djebel Mezeraa au milieu des rebelles ; elle s’accroche aux rochers sous des tirs nourris, se bat au corps à corps pour se dégager ; blessé gravement à l’abdomen, le chef de section, le sergent Robert Fontani, est évacué en fin de journée.
· Vers 16 heures, les légionnaires peuvent enfin donner l’assaut. Il est violent et sans pitié.
· Les fellagha abandonnent enfin le terrain. Dans le jour déclinant, une cinquantaine d’entre eux parviennent à s’enfuir par l’oued El-Hallail.
· Pour enlever le ‘’château fort’’ et dominer les falaises de l’Irgou qui dominent l’oued El-Hallaïl, dans la vallée d’El-Mezeraâ, le 2e R.E.P. paye le prix fort ; près de 10% de l’effectif engagé sera touché ce fameux 18 décembre : 4 officiers ont été touchés ; l’un tué, - le lieutenant Jean Mounier de la 1ère compagnie- et les trois autres grièvement blessés – les lieutenants Montagnon et Dorr et le sous-lieutenant Bertruc ; deux sous-officiers sont tués, les sergents Fritz Zink et Costantino Da Campo ; 12 légionnaires sont tués dont le caporal-chef Schaeffer, vieux soldat, Médaille militaire, cinq citations en Indochine sur sa Croix de Guerre des T.O.E. ; le bilan du 2e R.E.P. est de 28 H.L.L. tués, 2 prisonniers blessés et 25 armes de guerre saisies ; l’oued El-Hallaïl appartient à la légende. Avec le tandem de Vismes et Masselot, le 2e R.E.P. est fort.
· Chérif Mahmoud perd, au cours de violents combats face à toutes les unités participant à l’opération, unités fortement appuyées par l’aviation, 120 morts sur 300 hommes qui se sont bien battus. Plusieurs avions français sont endommagés. Un hélicoptère sanitaire est abattu ; son pilote, un capitaine, est blessé.
· Le médecin lieutenant Yout, le toubib du régiment, est aidé de François Perrin, aspirant du contingent. L’évacuation de nuit par hélicoptères est impossible à l’époque. Ils opèrent à tour de bras. Ils sauvent des vies.
· Le caporal-chef Gob se précipite sur le lieutenant Pierre Montagnon, fauché à bout portant, incapable de se déplacer, le soulève par le ‘’coup du pompier’’ et le met à l’abri.
Jean Balazuc P.P.P.P.
Principales sources :
La Guerre d’Algérie du capitaine Pierre Montagnon – Editions Pygmalion – 1984.
La Charte de la F.N.A.M.
Histoire des parachutistes français de Paul Gaujat – S.P.L. - 1975.
Site ‘’Mémoire des hommes’’ du S.G.A.
Site du Mémorial de Puyloubier.
Les parachutistes de la Légion Etrangère du capitaine Pierre Montagnon – Editions Pygmalion –
Légionnaires parachutistes de Pierre Dufour – Editions du Fer à Marquer – 1989.
Morts pour la France le 18 décembre 1956 15 légionnaires du 2e R.E.P. au cours des combats dans l’oued Hallaïl et sur le djebel El Mezeraa : le lieutenant Mounier Jean Pierre Michel Raoul, né le 22.02.1928 ; les sergents De Campo Costantino, né le 16.03.1929 et Zink Fritz Roland, né le 09.06.1929, tous deux décédés le 19 ; le caporal-chef Schafer Helmut, né le 02.02.1926 et les 11 légionnaires Delcorpo Giovanni, né le 24.01.1937 ; Gil Zafrilia Cosme, né le 12.12.1928 ; Goltz Théodor, né le 09.03.1934 ; Henrys Paul Marcel Claude, né le 04.08.1925 ; Herrera Giumenez Manuel, né le 13.05.1924 ; Kellermann Johann, né le 19.07.1932 ; Landsperger Pierre Henri, né le 28.12.1935 ; Maïer Karl, né le 27.07.1934 ; Musebrink Kourad, né le 14.07.1931 ; Saluto Rodolfo Mario Egeo, né le 23.08.1931 ; Tolari Sergio, né le 12.09.1932.
Trois officiers sont grièvement blessés : les lieutenants Pierre Montagnon et Jean-Paul Dorr et le sous-lieutenant Bertruc. L’adjudant Robert Fontani est grièvement blessé.
M.p.F. Mounier Jean-Pierre, né le 22.02.1928 ; ancien des B.E.P. en Indochine ; affecté au 3e B.E.P. au 30.05.1954 ; lieutenant légionnaire parachutiste, chef de section de la 1ère compagnie du 2e R.E.P. dès sa création au 01.12.1955 ; juste marié à une ravissante Annamite ; mort pour la France en Algérie le 18.12.1956 sur le Château-Fort du Mezeraa qui domine l’oued Hallail, dans les éboulis de l’Ergou.
M.p.F. Schafer Helmut, né le 02.02.1926 ; vieux soldat ; ancien du 3e R.E.I. en Indochine ; ancien de la section de protection du chef de corps en 1948 ; Médaille militaire, Croix de Guerre des T.O.E. avec cinq citations ; caporal-chef à la 2e section de la 2e compagnie du 2e R.E.P. ; chef de pièce F.M. tué au combat le 18.12.1956 sur le djebel El Mezeraa.
Buonfils Alexis Césaire Joseph Antoine, né le 25.07.1922 à Antibes dans les Alpes maritimes ; F.F.I. en juin 1944 ; sergent-chef F.F.I. le 03.09.1944 : EVDG au 3e R.I.A. le 03.09.1944 ; sergent-chef le 01.07.1945 ; aspirant de réserve le 26.12.1945 ; affecté à la 13e D.B.L.E. à Tunis le 13.01.1946 ; sous-lieutenant le 25.12.1946 ; commandant la 12e compagnie le 16.06.1948 ; lieutenant le 01.10.1948 ; commandant la 5e compagnie du 1er R.E.I. à Saïda le 16.04.1949 ; envoyé en renfort en Extrême-Orient ; lieutenant légionnaire parachutiste à Hanoï le 11.03.1951 ; commandant la 2e compagnie du 1er B.E.P. lors de la bataille de Hoa Binh au Tonkin en décembre 1951 ; affecté au D.C.L.E. du 3e B.E.P. le 01.05.1954 : le 3e B.E.P. devient le 3e R.E.P. le 01.09.1955 ; capitaine, commandant la 2e compagnie du 2e R.E.P. de décembre 1955 à mars 1956, puis la 4e compagnie de mai 1956 à février 1957 ; affecté à la BETAP à Pau le 01.10.1957 ; très actif dans un rôle occulte pendant le coup d’état gaulliste du 13 mai 1958 ; affecté à la section de saut en vol de Noisy-le-Sec ; chargé par le ministre Pierre Messmer de la recherche des officiers parachutistes après le putsch d’avril 1961. Chef de bataillon le 01.07.1961 ; chef de corps de la 13e D.B.L.E. du 14.07.1970 au 17.07.1972 ; colonel le 01.11.1972 ; à la retraite le 01.08.1973. Commandeur de la Légion d’honneur par décret du 30.03.1989 ; titulaire de la Croix de Guerre 1939-1945 avec une citation à l’ordre du corps d’Armée, de la Croix de Guerre des T.O.E. avec 7 citations (4 à l’ordre de l’Armée, 2 à l’ordre du Corps d’Armée, 1 à l’autre de la Division), de la Croix de la Valeur militaire avec une citation à l’ordre de l’Armée. Décédé le 16.05.2017 à Antibes dans les Alpes maritimes.
Chérif Mahmoud, né en 1914 à Tébessa ; fils de propriétaires terriens ; fils d’un légionnaire autrichien marié à une fille de Musulman ; ancien lieutenant de spahis : campagnes d’Italie, de France et d’Allemagne ; croix de guerre 1939-1945, chevalier de la Légion d’Honneur ; démissionnaire en juin 1945, il rejoint l’U.D.M.A. ; petit, râblé, des yeux rusés, il est fort comme un Turc ; au maquis en 1956, il dirige un commando puis la zone des Nementcha ; blessé, après la mort de Mostefa Ben Boulaïd en 03.1956 ; il dirige l’attaque sur Tébessa avec 400 hommes bien armés, les 25 & 26.11.1956, mais son commando doit retourner en Tunisie après l’intervention des paras de la 25e D.P. ; il prend le commandement de la wilaya I en 03.1957 ; colonel ; chef de la base de Thélepte en Tunisie ; élu membre du C.C.E. en 1957, complice dans l’assassinat d’Abane Ramdane, il est responsable des finances du F.L.N. puis ministre de l’Armement et du Ravitaillement du G.P.R.A. ; il bloque le complot des colonels en 11.1958 ; il est éliminé du C.N.R.A. et du G.P.R.A. en 01.1960 lors du 2e congrès du C.N.R.A.
Coiquaud Pierre, l’Alpin, lieutenant légionnaire parachutiste, adjoint au commandant de la 3e compagnie du 2e R.E.P. au 01.12.1955 ; capitaine, commandant de la 3e compagnie du 2e R.E.P. de septembre 1956 à août 1958 ; sa compagnie accroche une bande de jeunes recrues du F.L.N., sur la table du Fedjouj, et monte à l’assaut le 09.12.1957 ; sur l’Arb Estahia le 15.03.1958 ;sur les Béni-Sbihi en avril 1958 ; élève du premier stage à l’Ecole Jeanne d’Arc à Philippeville en 1958 puis instructeur ; instructeur du stage des officiers parachutistes à l’E.T.A.P. à Pau en 1959-1960 ; capitaine au 1er R.E.P., membre de l’état-major, sans illusions, il marche avec son régiment : ‘’Camaraderie et honneur obligent’’ ; acteur du putsch, il se rend le 25.04.1961 ; devant le tribunal militaire le 08.07.1961 ; condamné à un an de prison avec sursis ; officier de la Légion d’Honneur depuis 1958 ; croix de guerre T.O.E. et croix de la V.M. avec 7 citations dont 4 palmes ; membre du Club des C.S.P.F. Commandeur de la Légion d’Honneur en juin 2004.
Domingo, lieutenant légionnaire parachutiste, revenu à Diên-Biên-Phu avec une jambe traînante pour succéder au lieutenant Cabiro, blessé le 05.03.1954, à la tête de la 4e compagnie du 1er B.E.P. ; fait prisonnier, il fait partie des marcheurs ; capitaine, adjoint au commandant la C.C.S. du 2e R.E.P. au 01.12.1955 ; commandant de la C.A. du 2e R.E.P. du 09.1956 au 06.1959.
Dorr Jean-Paul, sous-lieutenant légionnaire parachutiste, affecté au 3e B.E.P. en Indochine au 30.05.1954 ; lieutenant, chef de peloton à l’E.R. du 2e R.E.P. au 01.12.1955 ; grièvement blessé sur le djebel El Mezeraa le 18.12.1956 ; capitaine, commandant de l’E.R. du 2e R.E.P. de mars à septembre 1959. Membre du Club des C.S.P.F. Décédé au 2e semestre 2012.
Marcé Georges, enfant de la Drôme ; à 20 ans, patriote, il monte au maquis et se retrouve parmi les F.T.P. ; lieutenant légionnaire parachutiste, chef de section à la 3e compagnie du 1er B.E.P. lors du désastre de Cao-Bang en septembre-octobre 1950 ; un des trois officiers et des 23 rescapés du 1er B.E.P. ; affecté au 3e B.E.P. à Sétif puis en Indochine au 30.05.1954 ; affecté au 2e B.E.P. au 01.06.1954 ; le 01.11.1955, en quittant Saïgon, il affirme : ‘’Le coup de l’Indo, on ne nous le fera plus’’ ; lieutenant commandant de la 7e compagnie du 2e B.E.P. ; adjoint au commandant de la 2e compagnie du 2e R.E.P. le 01.12.1955 ; puis capitaine, commandant de la 2e compagnie du 2e R.E.P. de mars 1956 à août 1958 ; sur les Beni-Sbihi en avril 1958 ; commandant de la C.C.S. du 18e R.C.P. de mars à avril 1961. Le 18e R.C.P. est dissous après le putsch. Affecté au 81e R.I.A. à Djidjelli, il participe au 2e trimestre 1962 à l’évacuation de harkis et de leurs familles. Membre du C.S.P.F. Décédé.
*Masselot Georges Fernand Henri, né le 23.04.1911 à Maktar en Tunisie ; Pied-Noir d’une famille de Bougie en Kabylie ; après une formation à La Flèche, il entre à l’E.S.M. de Saint-Cyr en 1930, promotion Maréchal Joffre ; sous-lieutenant le 01.10.1932, il est affecté au 25e R.T.A. ; lieutenant le 01.10.1934 ; il rejoint la Légion Etrangère au 1er R.E.I. à Géryville, le 12.03.1936 à la 2e compagnie du 1er Bataillon, unité semi-disciplinaire ; avec son bataillon, il part sur Homs en Syrie puis sur Baalbeck au Liban pour pacifier le pays troublé par la révolte des Druzes. Après 30 mois de séjour en Orient, il revient en Métropole, affecté au 91e R.I. puis au 148e R.I.F. ; Il redemande sa mutation à la Légion Etrangère. Le 01.01.1940, il est affecté au dépôt de La Valbonne et le 01.03.1940 il est affecté au 12e R.E.I. Il part avec le 12e R.E.I. sur l’Aisne en mai 1940 ; grièvement blessé à Nanteuil sur la Marne le 13.06.1940. Refusant la défaite, il rejoint l’A.F.N. ; de retour à Sidi-Bel-Abbès, il est affecté à la 4e puis la 3e compagnie du 1er R.E.I. Affecté ensuite au 4e R.E.I. qui devient la 4e D.B.L.E., il fait mouvement sur l’A.O.F. et part pour le Sénégal ; capitaine le 01.10.1942 : il revient sur la Maroc en mars 1943 puis repart pour la campagne de Tunisie ; F.F.L. avec le I/R.E.I.M. ; un roc ; blessé par éclats d’obus à Dépienne le 13.05.1943 ; campagne de France et d’Allemagne, en passant par les Vosges et l’Alsace, avec le R.M.L.E. de la 5e D.B. ; commandant la 9e compagnie du III/R.M.L.E. qui s’illustre à Jebsheim en janvier 1945 ; Le 01.07.1945, le R.M.L.E. devient le 3e R.E.I. qui rejoint le Maroc le 02.01.1946. Le 3e R.E.I. est désigné en renfort pour l’Extrême-Orient et il débarque à Saïgon le 26.03.1946 : le lieutenant Masselot est Indochine affecté à la 65e compagnie de réparation régimentaire dont il est nommé commandant le 15.10.1946 ; puis cette unité devient autonome, la 65e C.R.A.L.E. le 01.05.1947 pour être envoyée au Cambodge le 04.09.1947 ; deux années d’accrochages avec le Viêtminh ; rapatrié en fin de séjour colonial, il est affecté en novembre 1948 à la 7e compagnie du II/1er R.E. ; B.P. en 1948, il attend un commandement dans un B.E.P. ; le 01.07.1949, il est affecté comme adjudant-major à la compagnie régimentaire du 4e R.E.I. puis à la 11e compagnie à Midelt le 01.06.1950 comme adjudant-major ; lors de son second séjour, capitaine, il est chef d’état-major du 5e R.E.I. le 11.07.1951 puis, en janvier 1952, il est nommé commandant du I/5e R.E.I., le régiment du Tonkin ; agressif dans l’attaque, opiniâtre dans la défensive, il a fait de son bataillon l’un des plus beaux du corps expéditionnaire ; ancien d’Hoa-Binh, il est le héros de la première phase de repli d’Hoa Binh le 22.02.1952 ; chef de bataillon le 01.04.1953 ; rapatrié en fin de séjour en juillet 1953, il est affecté en second au 3e B.E.P. à Sétif le 18.11.1953 ; Chef de corps du 3e B.E.P. le 17.04.1954 ; Chef de corps du nouveau 2e B.E.P. reconstitué en intégrant le 3e B.E.P. et la base arrière du 2e B.E.P. le 1er juin 1954 ; arrivé d’Indochine en Algérie le 18.11.1955 ; second du 2e R.E.P. créé le 01.12.1955 sous les ordres du lieutenant-colonel de Vismes ; blessé le 04.11.1956 sur le djebel El Mezeraa ; commandant le 2e R.E.P. par intérim de février à avril 1958 ; une 3e blessure dans l’oued Hallaïl ; en juin 1958, n’acceptant pas la nomination du colonel Lefort à la tête du 2e R.E.P., il doit quitter une unité où il servait depuis un peu plus de quatre ans : la Légion est sa vie mais les vingt années de Légion se terminent pour lui ; il a tout sacrifié pour demeurer en ses rangs et se battre ; son fils Philippe est tué au champ d’honneur en Algérie ; après un commandement brillant comme adjoint opérationnel dans le secteur de Djelfa, lieutenant-colonel le 01.10.1959, il est nommé le 02.02.1960 commandant du 18e R.C.P., régiment d’appelés ; il hésite à Alger en décembre 1960 à franchir le pas ; son régiment intervient avec fermeté face aux émeutiers du F.L.N. en décembre 1960 à Alger ; il engage son régiment dans le putsch d’avril 1961 ; il a servi durant 25 ans dont 22 en période de guerre ; le 18e R.C.P. est dissous ; condamné à huit ans de détention criminelle le 28.06.1961 par le Haut Tribunal Militaire le 28.06.1961, il est rayé des cadres ; il est détenu à Tulle ; libéré le 14.07.1965, amnistié partiellement en 1966 puis totalement en 1974, il retrouve son grade et ses prérogatives le 27.05.1974 ; il est mis à la retraite ; avec 15 citations dont 10 fois à l’ordre de l’armée, sur ses trois Croix de Guerre 3 fois blessé, commandeur de la Légion d’Honneur ; un des pionniers de l’U.N.P. ; président-adjoint du colonel Jacques Romain-Desfossés ; par la suite membre du Comité d’Honneur de l’U.N.P. ; décédé le 01.06.2002 dans le Sud-Ouest ; un seigneur s’en est allé.
Montagnon Pierre, né le 02.08.1931, saint-cyrien de la promotion Extrême-Orient ; bien classé, il peut choisir le béret vert ; sous-lieutenant légionnaire parachutiste à la sortie de l’E.A.I. en juin 1954 ; arrivé au B.E.P. en 1954 ; lieutenant légionnaire parachutiste, chef de section de la 2e compagnie du 2e R.E.P. dès sa création, le 01.12.1955 ; grièvement blessé le 18.12.1956 sur le djebel El Mezeraa qui domine l’oued Hallaïl ; chevalier de la Légion d’honneur le 26.09.1958 ; porte-drapeau du 2e R.E.P. le 14.07.1959 à Bône ; 2e blessure en février 1960 ; capitaine, commandant de la 4e compagnie du 2e R.E.P. de septembre 1960 à avril 1961 ; sur l’Ahmar Kraddou le 16.03.1961 ; Croix de la Valeur militaire avec sept citations, acteur du putsch, membre du soviet des capitaines qui propulse le régiment dans la rébellion, il se rend le 25.04.1961 ; condamné le 19.07.1961 à un an de prison avec sursis, il rejoint l’O.A.S. en octobre 1961 ; ** ; responsable de l’Est d’Alger à Hussein-Dey, Kouba, Birkadem et Birmandreïs ; au maquis de l’Ouarsenis le 28.03.1962 ; arrêté le 06.04.1962 ; jugé et condamné à six ans de prison ; libéré en 1966. Officier de la Légion d’honneur par décret du 17.04.1997. Historien et conférencier. Auteur de nombreux livres sur la Légion Etrangère et sur l’Armée d’Afrique.
de Vismes Alfred Marie Henri, né le 19.08.1911 à Gray en Haute-Saône ; saint-cyrien de la promotion du Tafilalet 1931-1933 ; sous-lieutenant le 01.10.1933, affecté au 4e Spahis Tunisiens ; lieutenant le 01.10.1935 ; le 3e escadron du 4e R.S.T. est envoyé au Maroc et devient le 3e escadron du 1er R.E.C. au Maroc en novembre 1937 ; il est muté au 2e R.E.C. en juillet 1939 ; capitaine le 15.03.1940 ; Transféré dans l’Armée de l’Air, à la B.A. de Fez en juin 1940, au GB 2/32 d’Agadir le 29.08.1940 et au GB 2/23 de Rennes en janvier 1943 ; affecté au 1er R.C.P. en août 1943 ; campagnes de Sicile, où il débarque à Trapani le 09.04.1944, d’Italie et de France, où il se fait remarquer dans la réduction de la poche de Colmar en février-mars 1945 ; chef de bataillon le 25.12.1944. Il est reversé dans l’Armée de Terre le 15.10.1945, affecté à l’état-major de la 25e D.A.P. le 28.12.1945 et au 1er R.C.P. en Algérie le 21.05.1946. Désigné en renfort pour l’Extrême-Orient, il débarque à Haïphong le 24.02.1947, chef de corps du I/1er R.C.P. de la demi brigade de marche parachutiste, en Indochine, en 1947-1948 ; il participe aux opérations dans la région d’Hanoï, Nam Dinh, Sam Neua en mars 1947, Hoa Binh du 15.04 au 14.05.1947, Gia Lam du 22.06 au 25.09.1947 et de Cao Bang le 09.10.1947. Rapatrié, il suit les cours de l’Ecole d’appui aérien ; Lieutenant-colonel le 01.10.1952 ; il est affecté au 18e R.I.P.C. à Pau le 21.09.1953, au G.A.P. de la Xe R.M. le 04.11.1954 ; il commande la B.A. du 18e R.I.P.C. à Pau le 23.12.1954 ; il est nommé chef de corps du 18e R I.P.C. à Philippeville le 27.07.1955 ; chef de corps du 2e R.E.P. du 1er décembre 1955 au 6 avril 1958 ; commandant le secteur opérationnel des Aurès à Khenchela ; son régiment se distingue dans les combats d’el-Arrouch en 1956 et sur le djebel Zitouna le 30.11.1956, dans la région de Tébessa, à Mezaraa, sur le djebel Anoual en 1957. Colonel le 01.01.1958. Patron des parachutistes de la B.E.T.A.P. de Pau depuis le 02.02.1958, il commande un des principaux régiments de l’opération Résurrection du coup d’état militaire gaulliste de mai 1958 ; commandant la B.E.T.A.P. à Pau lors du putsch d’avril 1961, il reste alité pendant les quatre jours. Colonel adjoint à la Zone Est Saharien à Ouargla le 17.07.1961 ; commandant la 2e brigade à Ouargla en juillet 1962 puis la 52e brigade de la 20e D.I. en 1963 ; rapatrié en Métropole, il est nommé commandant de la 33e D.M.T. de la 3e R.M. d’Angers. Général de brigade le 01.01.1967 ; il prend sa retraite en juillet 1967. Commandeur de la Légion d’Honneur avec Croix de Guerre des T.O.E. avec cinq palmes et Croix de la V.M. avec deux palmes. Décédé le 14.01.1975.
Yout, médecin lieutenant du 2e R.E.P. Il se distingue sur le djebel El Mezeraa le 18.12.1956.