Fiche 112. Histoire. 1846 : la Légion Etrangère en Algérie.

Début 1846 : Les colonnes du Maréchal Thomas Bugeaud opèrent, les unes sur le pourtour, les autres au centre de chacun des dispositifs. Les insurgés ne résistent pas ; les contingents commandés par Bou-Maâza qui s’échappe, sont défaits ; l’émir Abd el-Kader qui est aux portes du Sersou, s’enfuit vers le Sud et trouve refuge dans le massif montagneux.  Chassé de l’Ouarsenis, il s’élance du Djurdjura sur la Mitidja où il est stoppé, forcé de retourner vers le Djurdjura où il n’est plus suivi par les Kabyles.

La province d’Oran demeure en état d’insurrection pendant toute l’année 1846.

Les colonnes auxquelles participe le 1er Régiment Etranger se succèdent sans répit.

Abd el-Kader, traqué de toutes parts, s’est réfugié à nouveau au Maroc où il trouve refuge auprès des habitants des Hauts Plateaux et des Ksours du Grand-Atlas qui lui restent fidèles. Une expédition importante est organisée pour réduire les derniers bastions de sa puissance. Le 1er Régiment Etranger participe à cette expédition rendue très pénible par le climat.

En avril, c’est le froid cruel, la neige et la grêle.

En mai, ce sont des chaleurs de 40 à 50 degrés à l’ombre et le sirocco.

Sur son parcours long et pénible, le 1er Régiment Etranger affronte des guerriers déterminés qui, aussitôt dispersés, se regroupent pour barrer son passage. Devant Moghar Tatani, les parlementaires de la colonne sont massacrés. Les Arabes, craignant des représailles, se retirent dans le ksar de Moghar el Foukani, situé à l’entrée d’une gorge difficilement accessible, au pied des montagnes escarpées. Après un combat remarquable, la position est enlevée à la baïonnette par deux compagnies du régiment. Quelques jours plus tard, les légionnaires se signalent de nouveau, au combat devant Aïn-Sefra, face aux tribus d’Hamyan et d’Ahmour.

Cette expédition admirablement organisée par les généraux Regnault et Cavaignac, a démontré une fois de plus la valeur du 1er Régiment Etranger.

Le 01.06.1846, la Légion Etrangère perd à Tébessa un officier, Castelli.

Jean Balazuc P.P.P.P

Sources.

Œuvres militaires du maréchal Bugeaud, duc d’Isly, réunies et mises en ordre par Weil, ancien capitaine.

Pieds-Noirs d’Hier et d’Aujourd’hui.

Le 1er Etranger de Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – Branding Iron Production 1986

Site du Mémorial de Puyloubier.

Wikipédia.

émir Abd el-Kader el-Hadj ben Mahi ed-Din, né le 6 septembre 1808 près de Mascara ; chef arabe, fils d’un cheikh de zaouïa établi dans le Rif avant de s’installer dans la région de Mascara, qui se réclame d’une lignée chérifienne remontant à Abd el-Kader el Djilani, fondateur de la confrérie Qadriya ; son père, Mahi ed-Din lui fait donner une solide formation religieuse ; dès avril 1832, il prêche la Guerre Sainte contre les Chrétiens ; émir révolté de mai 1832 à décembre 1847, notamment en Oranie ; après sept années préliminaires, pendant lesquelles il s’intitule ‘’prince des croyants, sultan des Côtes d’Alger, d’Oran et de Tlemcen jusqu’à la frontière de Tunis’’, il mène pendant huit ans la guerre sainte, une guerre de mouvement en multiples ancien capitaine ?rend au général Lamoricière le 22.12.1847 ;  il quitte Alger avec sa mère, ses trois femmes, ses deux fils et deux beaux-frères, soit une suite de 97 personnes composée de 61 hommes, 21 femmes et 15 enfants des deux sexes ; il séjourne au Château de Pau du 26 avril au 3 novembre 1848 ; il est transféré au Château d’Amboise ; libéré par Napoléon III le 16.10.1852 ; avant son départ, il tient à participer au plébiscite sur l’Empire en novembre 1852 ; il se retire d’abord à Smyrne, puis il ira à Damas où il se comporte en ami de la France ; lors des massacres de 1860 il sauve plus de 12 000 Chrétiens ; Grand Croix de la Légion d’Honneur le 05.08.1860 ; il fait un voyage en France en 1865 ; pendant la guerre de 1870-1871, apprenant que des Indigènes algériens se servent de son nom pour tenter des soulèvements en Algérie, il leur écrit pour les engager à se soumettre  ; décédé le 26.05.1883 à Damas, en Syrie. Il a eu 16 enfants, 11 garçons et 5 filles. Le 05.07.1966, ses restes sont transportés en Algérie au cimetière d’el-Alia à Alger.

 

Bou-Maâza ou Mohamed ben Abdallah, l’Homme à la chèvre ; jeune marabout ; chef arabe né vers 1820, entre Tlemcen et Mascara ; en 1845, pendant qu’Abd el-Kader est réfugié au Maroc, il soulève tout le Dahra contre la domination française, puis, à bout de ressources, il se rend au colonel Saint-Arnaud le 13.04.1847 ; en 1854, il entre dans les troupes ottomanes avec le grade de colonel et, depuis, retombe dans l’oubli.

 

Bugeaud Thomas-Robert, marquis de la Piconnerie, né à Limoges dans la Haute-Vienne le 15.10.1784 ; vélite de la Garde impériale à 19 ans, caporal à Austerlitz ; il combat en Espagne de 1808 à 1814 ; colonel en demi-solde en 1815 ; pendant les cent jours, il repousse les Autrichiens en Savoie ; la Révolution de 1830 lui permet de rentrer dans l’Armée ; promu maréchal-de-camp le 02.04.1831 ; député de la Dordogne du 05.07.1831 au 23.04.1848, hostile à la colonisation ; il arrive en avril 1836 pour dégager le poste de la Tafna et Tlemcen ; il repart d’Algérie en juillet 1836 ; nommé lieutenant-général ; il revient en avril 1837, prend le commandement d’Oran, pour combattre l’émir Abd el-Kader ; Gouverneur Général de l’Algérie et commandant en chef de l’Armée en Afrique du 29.12.1840 au 28.06.1847 ; vigoureux et coloré ; il organise la conquête de l’Algérie avec une pléiade d’officiers appelés ‘’les Africains’’ ; il a le temps d’accomplir une grande œuvre colonisatrice ; Grand-Croix de la Légion d’Honneur le 09.04.1843 ; Maréchal de France le 31.07.1843 ; il bat les Marocains sur l’Isly le 14.08.1844 ; nommé duc d’Isly par le roi Louis-Philippe ; député de la Charente-Inférieure du 26 novembre au 10 juin 1849 ; parlementaire à la parole abrupte et parfois brutale ; mort du choléra à Paris le 10.06.1849.

 

Cavaignac Louis Eugène, né à Paris le 15.10.1802 ; polytechnicien de la promotion 1820 ; capitaine en 1831 ; en poste à Tlemcen en 1836-1837 où il reste isolé pendant un an pour protéger les Kouloughis ; de retour en Algérie en mai 1838, chef de bataillon, commandant la garnison de Coléa, forte de deux bataillons de zouaves, une compagnie du génie et une batterie d’artillerie ; puis commandant du 2e bataillon d’infanterie légère d’Afrique à Cherchell, assiégé du 21 avril au 3 mai 1840 ; nommé lieutenant-colonel après de beau fait d’armes, il reçoit le commandement du nouveau 3e bataillon de Zouaves ;il occupe et organise Médéa ; il s’illustre dans le corps des Zouaves ; colonel en août 1841 ; brillant général de l’Armée d’Afrique en 1840-1841 ; il fait ensuite sortir de terre le poste d’El-Asnam, futur Orléansville ; Commandeur de la Légion d’Honneur le 06.08.1843 ; maréchal de camp en septembre 1844, commandant la subdivision de Tlemcen ; Gouverneur Général du 25 février au 29 avril 1848 ; général de division le 28.02.1848 ; député du Lot du 23.04.1848 au 02.12.1851 ;  ; puis ministre de la Guerre, il est investi en juin 1848 de pouvoirs dictatoriaux pour écraser l’insurrection ouvrière ; chef du pouvoir exécutif du 28 juin au 20 décembre 1848 ; candidat à la Présidence de la République, il est battu en décembre 1848 par Louis Napoléon ; décédé au château d’Ourne dans la Sarthe le 28.10.1857.

 

Regnault, général, commandant une expédition remarquablement organisée avec le 1er Etranger, dans les Hauts Plateaux et les Ksours du Grand Atlas, en mai 1846. Député de la Charente Maritime à Saint-Jean d’Angely élu le 26 novembre 1846.