Lors de l'édification du monument aux morts de la Légion, le général Rollet
donne au légionnaire illustrant l'époque des conquêtes
coloniales les traits du général Brundsaux.
La Légion a participé à toute l’épopée coloniale de la 3ème République : Tonkin, le Sud-Algérien, le Maroc, mais aussi le Dahomey, le Soudan, Madagascar. Les affectations et le comportement d’un officier comme Brundsaux illustrent bien cette contribution constante à l’aventure impériale de la France.
Préambule:
Jeune sergent, dans la force de l’âge, le colonel Delsuc, mon Chef de Corps, m’affecte à « Képi Blanc »; ce n’était pas ce que j’appellais une bonne affectation, néanmoins, contre mauvaise fortune je faisais bon cœur… Rapidement, je constatais que ma fonction de « rédacteur-correcteur » me convenait à merveille, j’étais captivé et embarqué dans une aventure inattendue...
Avant-propos:
Je découvrais le fonctionnement d’un journal autonome avec toutes ses particularités et je me prenais de passion à m’occuper (prémonition ?) entre autres articles de ceux que nous adressaient les Amicales d’anciens légionnaires. J’officiais dans un bureau que je partageais avec le caporal Louis Perez Y Cid, metteur en page et l’adjudant Alain Gandy, personnage haut en couleur qui exerçait sur nous, une véritable fascination de par sa manière de vivre et son immense culture. Ce sous-officier avait été officier en 1945 et s’était porté volontaire pour l’Indochine. Après avoir eu des problèmes avec sa hiérarchie, il s’était engagé en 1959 au titre de la Légion étrangère.
Titulaire de la médaille militaire, Alain Gandy au moment de se faire rectifié d’Etat-civil ; redevenu André Gandelin, il affichait à la surprise de tous: une Légion d’honneur qu’il avait reçu lors de son parcours d'officier français.
Presque 37 ans après, j’ai réalisé avec Louis PYC, une bande dessinée qui traitait de l’aventure légionnaire au Dahomey: « Léon et les Amazones ». Cette BD était inspirée de l’admiration que nous communiquait, sans cesse, notre adjudant, secrétaire de rédaction, pour le chef de bataillon Paul Brundsaux, officier infatigable, intrépide ; dur et exigeant pour les hommes mais pas plus que pour lui-même, archétype de chef légionnaire.
Nous proposons une lecture fractionnées en plusieurs épisodes sur le parcours exemplaire de Paul Brundsaux, une des quatre sentinelles qui entourent la monument aux morts de la Légion, écrit par l’ancien adjudant-chef André Gandelin qui avait entamé à la retraite une carrière d’écrivain avec des essais de roman militaire avant de créer la série du gendarme « Joseph Combes ".
Admis à l’Institution des Invalides de la Légion étrangère, André Gandelin est décédé le 22 décembre 2015 et inhumé au carré Légion du cimetière de Puyloubier.
texte:
« Un clairon sonna le rassemblement sur la face Nord du carré de tentes. Depuis que la colonne de quatre mille hommes avait abandonné les berges de l'Ouémé, ils avançaient péniblement à travers une forêt luxuriante, humide et chaude, coupée de marais broussailleux, derrière une groupe d’indigènes qui ouvraient la piste au coupe-coupe. Kossoupa, Akpa, caba étaient déjà dépassés. De maigres ruines de pisé qui avaient été des villages avant que Bec en Zinc, le trop fameux Béhanzin, roi du Dahomey, ne décrète la levée en masse contre les Français et ne se réfugie dans sa capitale d’Abomey, dans le Nord du royaume.
Le bataillon de Légion, aux ordres du commandant Faurax, formé pour une grande part d’anciens, ne boude pas à l’effort. Après tout, le sac n’est pas plus lourd qu’au Tonkin, et il y a plus d’eau qu’en Algérie. Plus de moustiques aussi, qui se lèvent en nuages bourdonnants dès que l’on aborde un marigot.
A suivre : "ce satané Bec-en-zinc" suivi par "les Amazones".