Il fut un temps où je programmais annuellement en juillet, une participation  amicale  à la cérémonie au col de Mougins qu'organisaient nos Anciens légionnaires suisses. Jamais je ne pouvais repartir sans une visite à la fondation "Pierre Gianadda" à Martigny. Je partage, bien volontiers ce souvenir sur ce site, une remise en mémoire qu'il existe au sein de notre FSALE, une amicale culturelle (Legion Arts) qui est toujours en activité de service et qui fera très prochainement l'objet de quelques précisions et informations dans un article signée par son Président le capitaine (er) Louis Perez y Cid (PyC).

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Léonard n’a pas été peintre, sculpteur, architecte, mathématicien, anatomiste, musicien, poète, philosophe, écrivain, ingénieur militaire. Il a été un génie incomparable. Son génie a fait de lui un génial touche à tout unique au monde.

Il était gaucher mais ambidextre et pratiquait comme personne l’écriture spéculaire (écriture en miroir). Il a dépassé ses maîtres en tous les domaines et a eu une vie riche par l’œuvre  accompli, les personnes fréquentées et le legs fait à l’humanité. Qui ne connait pas la Cène, la Joconde, l’homme de Vitruve, la Vierge aux Rochers, et tant d’autres issus de son indomptable génie.

On peut  regretter uniquement, à mon sens, qu’il n’ait pas rejoint la France bien avant, pour y laisser un patrimoine encore plus important. Sa procrastination proverbiale l’a empêché de léguer plus encore à l’humanité. On connait la Joconde, bien entendu, mais on oublie tout le reste… la richesse en dessins conservés au  Cabinet de dessins du Louvre, les Codex patrimoine de l’Institut de France...

Le manoir du Cloux, actuel château d’Amboise, fut sa dernière maison. Il abrite  son tombeau et le musée dédié à cet   illustre occupant.

AM 

“La patience nous défend contre les injures du sort comme les vêtements contre celles du froid. Ainsi que nous multiplions les vêtements, si le froid augmente, redoublons de patience aux grandes injures de la vie, afin que notre âme ne soit pas atteinte.

L’art n’aura point d’ennemis et ne sera reconnu de personne, si l’artiste s’applique uniquement à son œuvre. En effet, l’art ne représente que du plaisir pour chacun et un vrai profil moral: il guérit de la grossièreté originelle. Tenez-le pour certain: les hommes naissent bêtes et combien meurent après n’avoir été que des sacs où passa de la nourriture !

L’homme naît méchant, mais il comprend très vite son intérêt à devenir sage. Combien tireraient le poignard sur leurs compétiteurs et prendraient au voisin ce qui leur manque, sans la peur du poignard et des lois !”. Ainsi s'exprimait Léonard de Vinci à son académie de Milan, lors de sa dernière leçon en 1499...

Jamais un homme ne fut plus fait pour être mis au nombre de ces êtres privilégiés que Léonard de Vinci. C’est pour moi une rencontre avec cet étonnant extra-terrestre lors de ma visite à la fondation “Pierre Gianadda” à Martigny, en Suisse, qui justifie cette “lettre inspirée d’ailleurs”.

Dans ce musée installé dans un véritable blockaus, une exposition permanente présente le visionnaire, le savant passionné et l’inventeur technique. Cette exposition consacrée à l’homme fascinant que fut Léonard de Vinci donne une vue approfondie de l’activité de ce génie. La fascination qu’il exerce encore sur nous,  un demi-millénaire plus tard, est due à sa curiosité et à sa passion indéfectible d’explorer le monde et ses secrets.

Cet homme exceptionnel, capable de comprendre les mondes opposés de l’art et de la science, expérimenta les engrenages, les palans, des manivelles et des roues dentées. Il se servit de l’énergie éolienne et de la force musculaire, de l’entrainement par ressort et du volant inertiel. Il inventa des machines hydrauliques et des mécanismes d’horlogerie, des ponts tournants, la double coque des navires et… la presse à imprimer.

Outre un grand nombre de constructions mécaniques, il inventa l’automobile et l’engrenage, l’ancêtre de la boîte de vitesses. Il étudia le vol des oiseaux mais après plusieurs expériences, il abandonna l’idée de l’avion à ailes oscillantes pour des constructions rigides, un appareil volant doté d’une hélice, c’est le précurseur de l’hélicoptère.

Rien que cela !

On peut y rajouter un projet de parachute, un char d’assaut.

Le 13 septembre 1515. Chacun d’entre nous - d’un certain âge – a  gardé en mémoire cette date qui marque la victoire de Marignan qui donnait au roi de France le duché de Milan. Léonard de Vinci accompagna le vainqueur jusqu’à Bologne, il goûtait l’ivresse d’une revanche aux humiliations qu’il avait subies à Rome. L’amitié de François 1er pour le célèbre inventeur donnait l’occasion à Léonard de triompher devant ceux, pape et cardinaux, qui l’avaient dédaigné.

 

En décembre 1515, il quitte Milan. En 1516, il est en France où il a suivi le roi qui lui donne pour résidence l'hôtel du Cloux situé auprès du château royal d'Amboise.

Le 2 mai 1519, trois ans après son exil, il meurt selon la légende, dans les bras du roi de France.

Léonard de Vinci pour bon nombre d’entre nous reste le merveilleux peintre de la Cène du Christ et de la Joconde, mais les plus belles âmes s’éteignent aussi, s’évanouissent dans l’ombre de la nuit des temps.

Pourquoi me faut-il   aller en Suisse pour découvrir la vie féconde d’un homme qui avait choisi la France comme dernière demeure, un être d’exception qui ne songea pas à lui-même et ne pensa qu’aux autres, à la société des esprits, à l’œuvre éternelle qui se construit peu à peu grâce aux  hommes.

Il fut un visionnaire d’un monde nouveau

L’exposition permanente “Léonard de Vinci”, à la fondation “Pierre Gianadda” à Martigny, en Suisse, est à voir absolument.

CM