Pendant  la première guerre mondiale, les allemands avaient construit une ligne de défense afin de réduire la longueur du front. Cette ligne, améliorée, deviendra, pendant la deuxième guerre mondiale la ligne Siegfried qui sera un peu aux Allemands ce que la ligne Maginot était aux Français.

La prétendue impréparation de l’armée française est peut-être un mythe, mais l’inertie des états-majors ne l’était pas !

A la fin de l’année 39 de l’autre siècle, pendant la drôle de guerre les canadiens ont composé une chanson dans le style du théâtre aux armées de papa, chantée par les soldats français aussi sur un air de marche militaire : « On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried »… Hélas ce sont les hordes germaines qui sont venues essuyer leurs bottes sur les Champs Elysées.

AM

 

A propos de la ligne Maginot

La FSALE est le 1er groupe de la Fédération André Maginot des Anciens combattants (FNAM)..

Je dois bien avouer que par un peu d’ignorance et beaucoup d’innocence, j’étais en communion de pensée avec les moqueurs concernant la défaite de 1940, et je me demandais comment avait-il été possible d’avoir conçu et construit cette ligne Maginot alors que la porte de la Belgique était ouverte.

Originaire de Dunkerque je voyais cette moquerie se transmettre de génération en génération, la famille dans ce genre d’anecdote est une source intarissable…

Aujourd’hui, après lecture de plusieurs ouvrages, je pense très sincèrement qu’il y a un mensonge historique à l’image des chapelets de mensonges livrés par nos hommes politiques. Le mensonge politique est devenu une rhétorique, un sport, un divertissement. Le mensonge est une véritable puissance, il tue ce que nous avons de plus cher. Ainsi, je désire prendre l’exemple de la ligne Maginot pour confirmer ces propos sur un mensonge historique.

Je ne suis pas historien, loin de moi cette prétention, mais je me suis interrogé sur la réaction de l’ensemble des français sur le silence effroyable de milliers de soldats revenus du front de l’Est lorsqu’ils sont rentrés chez eux. Le silence, trop souvent, est confondu avec l’expression de la culpabilité, il arrange tout le monde. Je le retrouve chez ceux qui ont participé à la guerre d’Algérie. Je crois bien que c’est le résultat de l’injustice et de la résignation. Difficile de faire la part des choses. Ces hommes s’effaçaient, disparaissaient sans qu’aucun ne fussent inquiétés.

La défaite française a fait rire et fait encore sourire, il est tellement vrai que construire une muraille stigmatise un repli sans courage,  inutile derrière des barrières illusoires…

La ligne Maginot était à mes yeux un rêve de béton armé né de l’imagination d’un homme: André Maginot. Il y a très peu de choses dans une guerre qui fassent rire, curieusement une grande majorité des Français se sont beaucoup amusés et puis, quoi de mieux qu’un bouc émissaire pour se payer une franche rigolade, quel meilleur sujet après une guerre infâme et cruelle ? Le bouc émissaire était, en ce temps-là, l’Armée française. Quoi de mieux que de ridiculiser le projet pharaonique de la ligne Maginot pour faire triompher la « victoire de la résistance » ?

Aujourd’hui l’histoire de la ligne Maginot telle qu’elle est présentée est fausse, c’est un mensonge qui n’en finit pas. On ne mesure pas l’onde de choc, ni les dégâts qu’il occasionne dans la vie des hommes qui l’on vécue, même des générations plus tard. Cette ligne Maginot fut d’abord un rêve avant d’être un projet; né  juste après la victoire de 1918. Ce rêve prenait sa source dans le  constat que rien ne garantissait que même sans les alliés, la guerre aurait été perdue… André Maginot savait cela, comme il savait que le prestige de l’Armée française était affaibli. Il suffisait de voir après 1918 à quelle vitesse furent érigés les monuments aux morts sur les places de toutes les villes et villages de France pour comprendre à quel point les Français condamnait cette guerre: “A eux la gloire, à nous le souvenir”. “A eux la gloire ?” Achille n’a t’il pas dit à Ulysse: “ne tente pas de me consoler du trépas, j’aimerai mieux servir sur la terre un indigent, que d’être roi chez les morts”. Maginot savait qu’il ne fallait pas que ça recommence, cela voulait dire: “sans conduire nos enfants à l’abattoir”. Parce que cela, obligatoirement allait recommencer, aucun doute possible. Il n’y avait aucune raison pour que les horreurs ne recommencent pas. Vaste réflexion qui supposait que les militaires énumérassent  ce qui ne devait plus jamais se reproduire en cas de guerre. Il fallait empêcher la guerre chimique et en finir avec les tranchées qui ne sont que des tombeaux, en finir avec ces champs d’honneur qui ne sont que des cimetières… Enfin, finir d’appeler à notre ressource ces américains si mal élevés… André Maginot a créé tout un monde et un mystère, il croyait en la technologie, en la science et l’intelligence. Il fallait enlever à l’ennemi l’envie de s’y frotter une nouvelle fois et l’obliger à rester sagement chez lui. Pour cela, il fallait un projet stupéfiant, une machine invincible. Il fallait trouver quelque chose qui ne ferait pas surenchérir l’usage des armes chimiques, saloperie destructrice, sournoise, invisible, indigne. Il imagina un mur. Pour la construction de ce dernier, l’invention du béton donnera une densité à son rêve et le rendra réalisable. Maginot savait que les Allemands étaient deux fois plus nombreux que les Français. Il fallait une guerre qui se passerait aux frontières et qui empêcherait l’ennemi d’entrer et garantirait une victoire en un temps record. Pour la réalisation de cet ouvrage gigantesque, il possédait un argument imparable: le béton. Le projet de fortification fut adopté, le premier trou fut creusé en 1928.

Sur le terrain, quatre barrages furent enfoncés sur plusieurs kilomètres, rien ou presque n’était visible de l’extérieur. Une fois la guerre déclarée, les choses se passeraient exactement comme prévu, les nazis connaissaient le projet, l’artillerie allemande savait qu’elle n’aurait aucune chance. La ligne Maginot remplirait sa mission, elle fut la première arme de dissuasion après la muraille de Chine.

Alors, c’est venu par la Belgique qui avait refusé l’extension de la fortification Maginot préférant la neutralité. Aucune surprise, les Français savaient que les Allemands seraient obligés de transgresser la neutralité pour envahir la France. Aucune surprise ! Tout était prévu, tout était en place, tout était prêt il y avait suffisamment d’artillerie et de chars pour défendre cette frontière belge. Le défaut des militaires est qu’ils attendent les ordres. Ces ordres ne vinrent pas à temps, les militaires attendirent   en vain, l’Armée française en 1940 fut mise en déroute, non à cause des moyens ni des hommes, mais faute d’ordres qui ne furent pas donnés aux bons moments.

La ligne Maginot et les soldats de tous les forts résistèrent à tous les assauts ennemis, aux canons et “Stukas”. L’Armée française infligea des pertes colossales aux Allemands, l’histoire officielle ne l’a pas retenu,  donnant corps au mythe de l’écrasante puissance hitlérienne.

Le “muscle” de béton a parfaitement joué son rôle et tenu ses promesses, si la Belgique avait opté pour un prolongement de la ligne Maginot au lieu de préférer la neutralité, le cours de l’histoire eut été changé.

Aujourd’hui, il semble bien inutile d’imaginer le passé, nous ne sommes capables que d’imaginer l’avenir et encore…

L’affaire a bien été orchestrée ; pourquoi capituler alors qu’on dominait la situation ? Les soldats français se sont rendus c’est cela qui restera la vérité historique. Ils n’ont pas capitulé devant la puissance allemande, mais suite à un ordre exigé - et jamais arrivé - par le Haut Commandement français.

Les soldats de la ligne Maginot ont été les premiers livrés aux Allemands laissant ainsi entrer triomphalement l’Armée  du Reich.

CM