Peinture de PyC *
En 1914, dès ses premiers jours, cette première guerre mondiale avait donné aux soldats français le sentiment qu’ils allaient vivre un événement historique court; nul ne pouvait à l’époque prévoir la durée de la guerre. Quelques cinq ans plus tard, au moment de la signature de l’armistice, les acteurs de cette horrible “boucherie des tranchées” ont cherché à expliquer cette guerre en la racontant telle qu’ils l’ont vécue. Il semble bien qu’elle était incompréhensible pour le Français moyen et que ce dernier était bien incapable d’expliquer comment ce conflit avait commencé. Mais vouloir à tout prix ne publier que les lettres des soldats consentants, trouble la réalité au détriment d’une vision qui mettrait en sourdine les contraintes exercées par le pouvoir militaire et civil avec les exemples d’insoumissions nombreuses. Cette image s’est renouvelée quelques 21 ans plus tard, en particulier en Allemagne où certains allemands ne souhaitaient pas, par conviction religieuse ou politique, endosser l’uniforme. Ceux-ci n'avaient de commun avec ceux-là "que" le fait d'être fusillés...
14 – 18, revient donc à la une de l’actualité. Plus de cérémonie officielle aujourd’hui, "covid 19" impose sa loi, seules certaines municipalités autorisent, en petit comité, un simple dépôt de gerbe. Il n’en faut pas plus pour que disparaissent à jamais le devoir de mémoire et les guerres dans les livres scolaires d’Histoire.
Je suis très curieux de voir comment nous nous y prendrons pour intéresser nos jeunes aux témoignages des poilus, en séparer le grain de l’ivraie, éliminer les “faux discours” et prendre chaque récit pour ce qu’il est: "le retour d’expériences horribles des soldats qui expliquent avec émotion ce qu'ils ont vécu.
Les historiens-écrivains commencent tous leurs articles en affirmant que la mobilisation au début de la guerre s’était faite dans le cadre de la Nation, de la défense de ses valeurs et de ses ressorts avec une mention particulière pour le devoir envers la Patrie. C’est ce qui explique sûrement le courage, l’esprit d’abnégation et de sacrifice dont la grande majorité des soldats firent montre pendant presque cinq ans d'une manière qui force l'admiration.
Qu’en restait-il fin 1918 au moment de la fin de la guerre ?
Ce conflit a fait 1 400 000 morts, tombés sous l’uniforme français. Les soldats rendus à la vie civile étaient désemparés, ils trouvèrent leurs régions dévastées, l’infrastructure agricole et industrielle détruite, pour beaucoup d'entre eux, une nouvelle vie était à reconstruire.
Au cours d'une de mes lectures sur le sujet, je suivais les questions qui étaient posées aux soldats napoléoniens sur leur capacité à appréhender le danger qu’ils vivaient et je constate aujourd'hui, qu'il existe une certaine similitude avec celles qui pourraient être posées aux poilus: “Comment un homme réussissait-il à faire face à une mort certaine sans éprouver le réflexe de se dérober ? Comment les soldats du premier rang pouvaient-ils monter à l'assaut sachant très bien que le premier rang serait anéanti par la fusillade ennemie ? Comment pouvaient-ils tenir, immobiles, à subir le feu d’une artillerie pendant plusieurs heures avant d’entrer en action ? Comment un soldat réagissait-il voyant ses camarades tomber autour de lui et comment pouvait-il combler les brèches sachant qu’il serait le prochain ?"
Autant de questions communes aux guerres napoléonienne et à celle de 14 – 18, qui se posaient sur la manière d’affronter la mort et que le seul culte de l’Empereur et la volonté de porter les idées révolutionnaires ou autres à travers l’Europe ne me semblaient pas raisons suffisantes…
Qu’en serait-il de la prochaine guerre qui semble malheureusement se dessiner ? Aujourd'hui on rassemble suffisamment de motivations pour qu'elle se fasse. Une certitude: cette fois-ci, nous ne risquerons pas d'en oublier les motifs qui l'auront déclenclenché !
Rendez-vous sur objectifs ! Une évidence s’impose, il n’était pas possible de ne pas en parler, mais, au regard de ce qu’ont été les conséquences de cette guerre de 14 - 18 et plus tard de celle de l'idéologie Nazi ; on est en droit de douter de la nature de l’homme, ce bon sauvage comme disait Jean-Jacques Rousseau…
CM
* Précisions : « Le cri », œuvre d’Edvard Munch qui expliquait une allucination visuelle et auditive.
PyC, ne s’était absolument pas inspiré de ce tableau pour présenter la "peur du poilu". Seule explication, le subconscient de notre artiste légionnaire qui cultive et emmagazine sans cesse une impressionnante connaissance de tout ce qui touche la culture artistique picturale du monde entier. De quoi amorcer l’avenir avec des œuvres inspirées du passé et du présent d’une richesse artistique sans limite. »