A César et à Dieu... *

Antoine se lâche, il boit le calice jusqu’à la lie (psaume 75, verset 9) il rappelle combien le langage courant est truffé d’expressions bibliques… En fait, il est pris à son propre piège , celui où il lui faudra « séparer le bon grain de l’ivraie (Mtt13,24). Rien de nouveau sous le soleil (Ecclesiaste 1,9) ou comment ne pas semer la zizanie (Mt13,25) avec des interprétations dont il est entièrement responsable.

Bonne lecture. 

Les réseaux sociaux semblent leur faciliter la vie. Wikipedia aussi, probablement. Si l’on s’en tient à la surface, ce qu’ils disent en écrivant  a l’apparence du vrai. Parfois ça l'est... Le but de la manœuvre étant d’influencer le gogo ou le mal informé qui croit déceler ici ou là, chez untel ou unetelle, une sorte de science immanente qui le séduit d’autant plus qu’elle est assénée de cette manière péremptoire qui porte le sceau d’une authentique autorité dans la matière traitée.

Pour le fond, les « auteurs » cherchent toujours des sources s’accordant au mieux avec leur point de vue ou une idéologie dogmatique, ou les deux… Ils écartent d’emblée tout écrit qui, divergeant, desservirait leurs intérêts. Leur position ne résistant pas ou peu à un argumentaire adverse, ils repassent alors les sempiternels plats, ressassent les mêmes antiennes : haine, racisme, islamophobie, homophobie, enfin tous ces « ismes » et autres «phobies » passés dans le langage quotidien.

Le parti pris est évident pour ceux qui ne s’en laissent pas conter ou qui, n’étant pas tombés avec la dernière averse, peuvent posséder quelque culture, quelques lettres… à même de leur permettre d’exposer au jour la supercherie. C’est une méthode assez répandue dans les medias par exemple, où celui qui veut avoir une position prépondérante dit « sa » vérité de telle sorte que toute contradiction semblera incongrue à ceux qui reçoivent le message – message car on ne peut pas parler dans ce cas d’information, puisqu’il s’agit bien au contraire de désinformation – le tout est de laisser planer avec ce message, l’impression de l’autorité scientifique de l’expert, de l’historien, du sociologue, du démographe, de l’anthropologue…

Parfois, pour mieux convaincre ou mettre fin à une opposition par trop encombrante, ils se déclarent formés en telle ou telle spécialité sans toutefois en produire la preuve qui enlèverait tout doute, toute suspicion.

Je lis parfois d’intéressants textes diffusés via internet qui apportent une vraie lumière sur un sujet donné, qui éveillent la curiosité de nombre de lecteurs et leur apportent un savoir nouveau;  c'est bien. Las, le style littéraire du scripteur qui y va de sa plume par petites touches ici ou là, est souvent en complète antinomie avec celui de l’auteur-source du texte présenté!

Lorsqu’un auteur utilise dans ses écrits des références énoncées antérieurement par un autre comme tout texte ou portion de texte, il doit mentionner dans le chapitre bibliographique final, les ouvrages, les auteurs, les pages auxquels il a pu emprunter un passage littéraire, une référence historique… la transcription des textes empruntés doit être faite entre guillemets, montrant au lecteur que les idées traduites en mots et l’agencement de ceux-ci en phrases pour constituer un ensemble cohérent, sont l’œuvre d’un tiers. Lorsque l’on transcrit le tout ou partie d’un texte sans veiller à utiliser des guillemets et sans faire connaître le véritable auteur, cela s’appelle du plagiat, synonyme de pillage, de piraterie.

Le plagiaire est souvent quelqu’un qui aime écrire, donc digne d’éloge, et qui espère être reconnu comme bon écrivain connaissant le sujet traité, sans y être encore parvenu mais qui plagie, pensant sans doute que c’est en forgeant que l’on devient forgeron.

Alors, plagiaires de tous les pays, tels Saul de la bible, trouvez votre chemin de Damas et « rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. ».

AM

*Luc 20 :24 Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l'effigie et l'inscription? De César, répondirent-ils. 20 :25 Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.