Les règles de la chevalerie au Moyen Âge avec ses codes de guerre et de tournoi, Le code du samouraï (bushido), Le code de la légion d'honneur et de la médaille militaire, Le code d'honneur des FTP (résistants) pendant la Seconde Guerre mondiale, la thèse défendue est que, pour chacun de ces épisodes, une définition singulière de l’honneur a joué un rôle essentiel quant à la transformation des comportements moraux.
Par ailleurs, que peut-il y avoir de commun entre la fin des duels en Angleterre, celle du bandage des pieds en Chine, et l’abandon de la traite atlantique ? Hormis l’époque (le XIXème siècle), ces trois séquences, a priori sans lien, partagent le fait d’avoir produit des « révolutions morales ».
Enfin, l’ensemble est sous-tendu par l’idée d'un progrès moral historiquement mesurable. On serait ainsi passé d’un temps où l’honneur aristocratique était lié à la défense de statuts privilégiés, à un honneur moderne consistant à s’engager pour des causes humanitaires, en passant par un honneur fondé sur l’estime de la compétence. Doit-on parler de progrès ou d'un passage d'un modèle à un autre ? Cette philosophie morale du code d’honneur n’en reste pas moins très intéressante. Elle montre combien la recherche du respect a été, et continue d’être, un élément à part entière de compréhension des sociétés d’hier et d’aujourd’hui.
Constatant dans les années 1980 que les jeunes candidats manquaient parfois de références morales, le Commandement de la Légion Étrangère a fait rédiger le "Code d'honneur du légionnaire", véritable guide du comportement.
Chaque jeune légionnaire le reçoit dans sa langue maternelle à son engagement. La signification et la portée de ce document lui sont expliquées au cours de sa formation initiale au 4ème Régiment Étranger.
Le Code d'honneur est la référence permanente : il vaut pour les actes les plus ordinaires de la vie courante (élégance de la tenue, camaraderie au quotidien...), et pour les règles de comportement à suivre au combat, qui feront du jeune légionnaire un digne héritier de ses anciens.
C’est le Général COULLON, devenu en 1991 Président de la Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion Étrangère, qui a fait rédiger le code d’honneur de l’ancien légionnaire, afin que chaque légionnaire quittant la vie militaire, puisse rester fidèle aux valeurs morales légionnaires et disposer d’un guide de comportement adapté à sa nouvelle vie.