L' AALE d'Aubagne et sa région était représentée par son vice-président l'ancien sergent José Lara lors de la remise de décrets de naturalisation décernés à cinq légionnaires cavaliers du 1er Régiment Etranger de Cavalerie le 8 mai 2021. L'évènement effectué par Monsieur Jean-Pierre Giorgi, maire de Carnoux en Provence, se déroulait à la mairie en présence de représentants du Régiment, d'élus communaux et des associations patriotiques.
"Furtivement, la lumière enveloppait la salle des fêtes de la mairie de Carnoux en Provence, donnant un relief insolite à un événement très particulier qui s’y déroulait : un groupe de légionnaires se voyait remettre par le Maire de la ville, une copie du décret qui formalisait leur appartenance à la nation française.
Ils ont voulu être Français !
Devant la photo qui immortalisait l’évènement, une question me traversait l’esprit : « que pouvait bien représenter la France pour eux, à l’heure où celle-ci est accusée, (par une partie de ses propres ressortissants), d’esclavagisme, de colonisation et de crimes contre l’humanité ? »
Quelle image, quelle opinion pouvaient-ils avoir de l’histoire si ancienne de leur nouveau pays ?
Je ressentais, impulsivement, une sorte de frustration de ne pouvoir leur parler - sans vouloir leur faire la leçon - mais simplement pour leur dire ce que représente la France pour bon nombre d’anciens légionnaires.
J’aimerai avoir l’occasion de leur dire que la France, c’est d’une manière très complexe : « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Mais je leur dirais surtout que c’est trop souvent la fraternité qu’on oublie !
En effet, si la liberté peut être instituée et l’égalité s’imposer, la fraternité, elle, dépend trop d’un sentiment de solidarité souvent mis aux oubliettes. Si la liberté et l’égalité sont opposées, du fait même que la liberté tue l’égalité et que l’égalité imposée tue la liberté, la fraternité permet de maintenir la liberté en luttant contre les inégalités.
Aujourd’hui, le monde moderne se développe autour de sociétés en quête de bonheurs privés… de jouissances matérielles au détriment du bien être collectif. Horrible constat : « l’homme se fragilise de plus en plus ».
Espérons que ces naturalisés Français seront fiers de leur nouveau pays, et qu’ils sauront s’imprégner de l’esprit de fraternité à l’image de leur famille d’adoption.
Qu’ils sachent aussi que leur nouvelle Patrie à une dette, une inextinguible dette : celle du prix du sang des combattants Français et étrangers qui ont lutté avec honneur et fidélité, valeur et discipline pour qu’elle reste libre.
Avec sa devise : « Legio Patria Nostra », la Légion, fille de France, sait intégrer ses anciens serviteurs, libres, égaux et fraternels. Cette fraternité qui, ailleurs fait souvent défaut, est bien concrète pour les pensionnaires de Puyloubier et d’Auriol. Ils se partagent deux Institutions, deux maisons qui leur évitent toutes dérives, conséquences inévitables de désœuvrement en tout genre. Nous avons fait nôtre, depuis le centenaire de la création de la Légion, la préoccupation d’aider fraternellement et d’héberger en communauté, les plus démunis et plus faibles d’entre nous. Un élan généreux qui se précise et s’affirme encore de nos jours et qui ne s’arrêtera qu’avec la disparition du dernier d’entre nous. La Légion marche lentement, mais elle est toujours à l’heure, sinon en avance, n’en doutez jamais jeunes gens !
Bienvenue chez vous !"
CM