L’esprit critique se porte encore bien, surtout en ce qui concerne les événements du passé, chacun affiche sa version des faits, parfois différente des faits eux-mêmes, voire inconnue. Mais à quel point la vérité du moment se transforme en réalité historique ? Figer notre mémoire collective dans des certitudes immuables serait pour le moins… totalitaire !
Il me vient en tête une idée impossible à réaliser : la prochaine fois que je surprends une conversation au bar, lors d’une rencontre amicale entre anciens légionnaires, je la consignerait par écrit, elle pourrait venir alimenter la mémoire de notre histoire légionnaire.
Nous avons depuis quelque temps relancé nos anciens pour qu’ils nous fassent part de leur vécu au sein de la Légion étrangère, le constat est sans appel, trop peu répondent…
Il nous faudrait peut-être revoir notre méthode de récupération de ces petites histoires qui font un tout.
Aujourd’hui, la méthode de récupération des histoires est en plein essor et pourtant les origines remontent à plusieurs dizaines d’années au Royaume Uni où un institut de recherches biologiques créé en 1936 avait pour mission d’enregistrer auprès de gens différents ce qu’ils pouvaient exprimer sur leur vie quotidienne.
En fait, la “BBC” réalisa une émission radio qui visait à faire un portrait oral de la Grande-Bretagne en réunissant des milliers de conversations enregistrées un peu partout dans le pays.
Depuis mars dernier, des extraits choisis sont diffusés tous les jours avant les informations.
Au delà du bavardage, cette initiative s’inscrit dans le sillage du succès d’un livre sur la société londonienne dans lequel est mis sur un pied d’égalié les témoignages d’un conducteur de cyclo-pousse, d’un fonctionnaire municipal, d’un urbaniste, etc… l’ensemble créant un vaste portrait du pays.
J’imagine faire la même chose avec notre institution Légion et la Fédération, archiver les récits de vie de ces témoignages venant de personnes très différentes, les enregistrer avant qu’il ne soit trop tard !
Un rêve difficile à réaliser, il nous faudrait regrouper le souvenir fascinant que l’on ne doit pas laisser sombrer dans l’oubli.
Cette volonté de consigner et de conserver des archives est symptomatique de l’état d’esprit de notre fédération. Le rythme de notre vie moderne, le vieillissement de l’âge moyen des membres des amicales créent un besoin de reconstitution d’un puzzle à préserver.
CM