On ne tient pas compte des leçons de l'Histoire.
Après une percée fulgurante dans le nord-est de l’Afghanistan, les Talibans continuent de conquérir de nouveaux territoires dans le pays, alors que le retrait des troupes américaines est presque achevé. Ils espèrent provoquer un effondrement du gouvernement afghan.
Ils sont désormais présents dans presque toutes les provinces afghanes et encerclent plusieurs grandes villes, comme ils l’avaient fait dans les années 1990 pour s’emparer de la quasi-totalité du pays. Face à la multiplication des victoires militaires des Talibans en Afghanistan, l’hypothèse de voir le groupe insurgé prendre le pouvoir dans les prochains mois n’est plus exclue.
Prenant la mesure du danger, le ministère afghan de l’Intérieur a indiqué, mardi 29 juin, avoir créé une “force de réaction rapide” de 4 000 hommes qui sera dirigée par des généraux à la retraite et combattra les Talibans aux côtés des forces régulières.
En parallèle, les discussions de paix menées au Qatar n’ont pas débouché pour l’heure sur des avancées significatives. Sur le terrain, les combats font rage depuis le début, en mai, du retrait des troupes américaines. Les Talibans, qui contrôlaient déjà largement le Sud à l’exception des grandes villes, ont effectué une percée dans le Nord-Est jusqu’à la frontière avec le Tadjikistan.
Côté américain, la totalité des troupes devront avoir quitté l’Afghanistan d’ici le 11 septembre, date butoir fixée par le président américain Joe Biden. Mais la finalisation de ce retrait ne semble déjà plus être qu’une question de jours, d’après des représentants américains au fait de la question, interrogés mardi par Reuters.
L’Allemagne a elle aussi annoncé mardi avoir finalisé le retrait de ses troupes d’Afghanistan. Quant à l’Italie, l’une des puissances occidentales les plus engagées dans le pays, elle a indiqué mercredi avoir rapatrié ses derniers soldats dans le cadre du retrait accéléré des contingents de l’Otan.
Interview de Gilles Doronso*
Source France 24
* Pour Gilles Dorronsoro, professeur de science politique à Paris I Sorbonne et auteur du livre « Le gouvernement transnational de l’Afghanistan, une si prévisible défaite » (éd. Karthala), l’effondrement du régime afghan n’est qu’une question de temps.
Commentaire:
On arrive donc à la conclusion logique et prévue d'une "aventure pathétique". Les Afghans vont reprendre les commandes de leur pays. En l'occurrence les "Talibans", qu'on le veuille ou non ont mené un combat pour les valeurs qui sont les leurs. Celles de l'islam et ce serait une erreur de penser qu'ils n'ont pas eu le soutien de la population. Si cela avait été le cas ils auraient été anéantis.
Ils ont affronté avec des pétoires hors d'âge et des bourricots , sans aviation, sans artillerie, sans logistique sans renseignement sophistiqué les armées les plus puissantes du monde : USA, Union soviétique, France , Angleterre …et, au final, ils restent maîtres du terrain.
Pourquoi? parce que c'est leur terre et leurs caillasses qu'ils défendaient, parce qu'ils se sont battus pour une idéologie qui les dépassait sans souci d'économiser leurs vies et leurs familles. Comme les volontaires de l'An II!
Le lieutenant Robert G Escarpit, héros de la résistance en Médoc parlait de « Va nus pieds superbes»….
On n'avait aucune chance de « gagner ». Pourquoi? parce que les mouvements motivés par des tendances spirituelles, fussent-ils exacts ou faux, ne peuvent plus, à partir d’un certain moment, être brisés par la force matérielle si elle n’est pas sous tendue par une conception religieuse, philosophique ou morale. Sinon cette action contre une idée apparaît comme injuste et brutale et suscite l’augmentation de ses partisans.
Colonel (er) Jean-Pierre M
Membre de l’ASAF