Avertissement:

Les personnages de ces anecdotes étant réels, toute ressemblance avec des individus imaginaires serait fortuite. Ils ne sont pas nés de l’imagination débridée de l’auteur, mais de ses souvenirs.

Qu’on se le dise !

Photo CM

Peinture à l'huile de PyC (Louis Perez Y Cid)

Djibouti été 1993 – été 1994.

Une guéguerre méconnue : l’Ancre vs la Grenade

Situation générale;

Un nouveau COM Terre venait d’être affecté à Djibouti.

Etant un inconditionnel de la Coloniale, entendez par là un ennemi juré de la légion en général et de la 13 en particulier, il cherchait à cette dernière des noises en toutes circonstances.

Il trouvait que la légion avait une place trop importante au sein des Forces françaises à Djibouti, d’autant que les unités de Légion étaient engagées en raison d’une guerre civile larvée entre Afars au nord et Issas au sud, s’interposant mais en restant en arrière de la ligne de front, côté Issas, donc du gouvernement. Situation un peu ubuesque, mais les subtilités de la diplomatie ont toujours surpris par leur obscure… clarté.

L'autruche apprivoisée "Gertrude" Holl Holl -1977

De plus, face à des menaces omnidirectionnelles éventuelles de la part de nos voisins de la Corne de l’Afrique, les plans de l’état-major des FFDJ étaient prêts depuis longtemps (je résume…): engagement du 5ème RIAOM aux frontières et combat si besoin retardateur : mission principale, noble et pleine de gloire future pour la Coloniale, et à Djibouti, la protection avec ou non évacuation des Européens étaient confiées à la 13ème DBLE, mission secondaire, moins valorisante, obscure et pleine d’embûches.

Depuis quelques années cependant, l’Ethiopie avait réduit ses prétentions territoriales sur la République de Djibouti, tandis que la Somalie sombrait dans le chaos, surtout l’ancienne colonie italienne au sud ; le Somaliland ancienne colonie anglaise au nord réclamait son indépendance depuis longtemps (Opération « restore Hope » avec l’épisode de ce bon docteur Kouchner et son sac de riz…).

 Comment sont-elles là, venues de nulle part, dans le paysage désertique du lac Abbé, nous leur offrons une boisson ( à leurs pieds...)

Donc devant la diminution de la menace aux frontières, la mission opérationnelle du 5 perdait de son éventualité et donc de son aura et de sa promesse de gloire, tandis que celle de la 13 gagnait en importance, l’évacuation des ressortissants éparpillés un peu partout en ville étant un réel problème pour le commandement.

Le nouveau COM Terre voulut dès son arrivée marquer son territoire en faisant la chasse, par exemple, aux excès de vitesse le matin, sur la route de l’aéroport…

Je sentis très vite un manque certain d’empathie envers la légion, et ne me trompai point…

A suivre !