L’improbable déjeuner :
Nous avions, AM et moi-même, la curiosité d’inviter à déjeuner un personnage représentatif de ces gens que nous cotoyons chaque jour sans réellement les voir… Un interview de "gens invisibles" que nous consignions sur notre blog : « la plume et le képi » qui était censé représenter ce que pensaient les « officiers anciens Képis Blancs » qui offraient ainsi un message en l’air sur leur "opignion-réaction" concernant de nombreux sujets bien particuliers de l’actualité avec l'obligation de ne jamais parler en mal de la Légion, notre Mère. Malheureusement, nous étions seuls à fournir des articles et si nous rencontrions un franc succès, nous ne pouvions continuer à donner un avis qui ne faisait pas l’unanimité. De ce fait, nous ne pouvions parler au nom des « légionnaires-officiers ». Un constat s’imposait, il nous fallait mettre la clé sous le paillasson ou changer le titre de notre blog; nous avons fait le choix de tout mettre en sommeil...
En lecture d’été, nous mettons en place un des succès du blog au regard du nombre de visiteurs : « l’improbable déjeuner » contact avec des inconnus qui nous a passionné et que nous partageons bien volontiers en lecture d’été sur le site de la FSALE dans le seul but de distraire sans aucun message particulier.
Bonne lecture:
L’improbable déjeuner
Une idée qui en vaut une autre. nous avions décidé (non inspirés par le film “dîner de cons”), d’inviter à déjeuner une fois la semaine, des personnes choisies au hasard pour une discussion amicale sur leurs réactions à propos de tous les sujets brûlants ou non de l’actualité, ou ceux plus intimes, trouvés en fouillant dans nos mémoires.
Nous nous contenterons de résumer et de commenter les entrevues de ces invités peu communs, qui pourraient être, si possible et souvent, particulièrement intéressantes…
Parmi nos invités, en tout premier – à tout seigneur tout honneur - un ancien légionnaire que nous appellerons “Arthur”, prénom qu’iI a porté quelques années à la Légion, avant de retrouver sa véritable identité.
La seconde personne se prénomme “Françoise” ; celle-ci est professeur de français dans un collège près de Marseille, c’est une adepte des voyages sauvages qui a en horreur ceux organisés par une agence pour touristes, une tête très bien faite solidement ancrée sur de faussement apparentes fragiles épaules, une femme moderne à l’image de ce que devait être, en son temps, Alexandra David-Néel.
La personne suivante ne démérite pas sa place dans les débats, il s’agit de “Maurice”, un “sans domicile fixe” qui disait avec emphase avoir son siège social sur le parvis de “Notre Dame”, excusez du peu… cet Aristocrate des oubliés du monde, avait l’œil trop brillant et le verbe trop haut pour ne rien avoir à dire…
Enfin pour arrêter le nombre et la qualité des invités, il nous faut éviter le possible collapse de nos porte-monnaie, se présente “Hervé”, ouvrier Dunkerquois, enfant de Jean Bart, de passage. Son épouse en profite pour courir les magasins, achetant peu mais rêvant beaucoup. Un vrai petit bonheur pour ce personnage haut en couleur, de pouvoir savourer ces instants choisis de totale liberté au lieu de cet emploi du temps où s’impose au quotidien, une permanente grisaille.
Après la présentation des intervenants entre eux , Arthur d’une manière inattendue et assez téméraire amorce d’entrée la discussion: “Je lisais dernièrement un article intéressant concernant “les 5 regrets des personnes en fin de vie, c’est particulièrement intéressant”.
Jugez plutôt:
Regret de ne pas avoir eu le courage de vivre une vraie vie et non celle que les autres voulaient pour moi.
Regret d’avoir trop consacré de temps à mon travail. C’est le regret de ne pas avoir eu le temps de voir mes enfants grandir, etc…
Regret de ne pas avoir exprimé mes sentiments. Beaucoup trop de gens étouffent leurs sentiments dans le but de rester en paix avec leur entourage. Nous ne pouvons contrôler les réactions des autres, surtout si ceux-ci se manifestent avec virulence lorsque vous changez l’image que l’on se fait de vous, en vous exprimant en toute franchise; mais cela renforce les relations en les rendant plus saines et nous libère des autres, malsaines.
Regret de ne pas être resté en contact avec mes amis. Il est commun de laisser filer des amitiés à cause de nos vies trop remplies.
Regret de ne pas s’être autorisé à être plus heureux. Empêtrés dans de vieilles habitudes, ce soi-disant confort de la routine empiète sur les émotions: “Dans la peur du changement, ils s’étaient convaincus et avaient convaincu leur entourage qu’ils étaient heureux.” Alors qu’au fond d’eux-mêmes, ils aspiraient à rire franchement, à avoir plus de folie dans leur vie.
Arthur, lancé dans son monologue ininterrompu, timidité rompue, précise sa pensée: “Pour bon nombre d’entre nous, anciens légionnaires, s’il nous arrive d’avoir quelques contrariétés correspondant à un ou plusieurs de ces 5 regrets, la période passée à la Légion ne correspond à aucun d’eux. C’est notre force, nous avons fait nôtre cette phrase de Saint Exupéry: “Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve”.
Nous avons tous besoin d’une part de rêve, mais pour le réaliser il nous faut avoir le courage d’assumer jusqu’au bout nos choix, nos échecs, nos erreurs... en un mot nos vies entières, c’est un état d’esprit. Qu’en pensez-vous ?
A suivre…
AM & CM