Je reçois un message internet, en cette fin d’année 2021, d’un ami qui me souhaite de bonnes fêtes de fin et de début d’année, de la lointaine Thaïlande où il séjourne avec son épouse.
Jaloux dans un premier temps, je réagis aussitôt en me posant la question: « ce genre de voyage pourrait-il m’intéresser ?» Et me viennent à l’esprit tous les voyages que j’avais prévu de faire et en particulier les visites de la France et de l’Europe…


Aussitôt la question posée, deux voyages me reviennent en mémoire, le premier est celui que j’ai fais en Italie, alors que j’étais directeur de l’Institution des Invalides de la Légion étrangère. Pour raison professionnelle à la recherche d’un four pour la céramique mis en vente par une usine de porcelaine en situation de liquidation judiciaire et pour la réalisation de bouteilles agrémentées...

 

d’une flamme Légion de 5,5 cm, en relief, dessinée par Daniel Lordey et destinées à recevoir une cuvée de prestige que nous élaborions : « la cuvée du terroir ». Le second toujours en Italie, à Florence sur invitation du « Lion’s Club de Florence » pour leur présenter la Légion étrangère au cours d’une conférence.
Florence… je suis tombé amoureux de cette ville.

 


Ce que je retiens, caché au fond de ma mémoire, c’est l’accueil des Italiens et la visite d’une ville d’art exceptionnelle, aux ruelles étroites. J’étais envahi par des pensées étranges, je me sentais environné d’un peuple nouveau, d’une langue nouvelle, à la découverte d’une ville inconnue, de beaux édifices et d’œuvres d’art anciennes.

 

Je me trouvai « paralysé » d’admiration devant le Dôme et subjugué par une ville magnifique qui suscitait en moi des rêveries insolites qui m’imposaient une multitude de réflexions. J’admirais, tel un miracle, la hardiesse architecturale. Pourquoi donc cette visite m’avait-elle rendu si heureux ?

   


Parce qu’en voyant ces chefs d’œuvre, j’avais senti que le travail et la passion des hommes ne sont jamais inutiles et que bien au-delà de la solitude accablante où chacun vit, il existe un bien partagé par tous, un bien désirable et merveilleux. A chaque époque, des centaines d’hommes ont souffert et travaillé seuls pour que ce bien consolateur puisse prendre forme. Ce que les artistes ont accompli avec dévotion et persévérance suscite encore aujourd’hui, comme hier, mille et une pensées en moi.
Ainsi, au crépuscule de mon existence et après avoir voyagé de par le monde, je reste très curieux des beautés qui sont proches de chez moi et je me découvre encore et toujours une sensibilité qui éveille en moi un sentiment de surprise et de grand bonheur.
Michel Ange n’a songé à personne en travaillant, il a créé pour lui-même en pensant uniquement à lui; cela l’a rendu en partie malheureux tant il a dû lutter contre le découragement et la lassitude. Je fais partie de ces gens modestes qui aiment trouver et puiser dans la contemplation d’œuvres grandioses le courage et la foi, c’est un besoin.
Ainsi va la conclusion à laquelle ma réflexion m’a mené.
Non, je ne changerai pas une visite à Florence pour le plus beau des paysages Thaïlandais…
Meilleurs voeux mon Ami.
CM