Il y a des fourragères et des fausses fourragères, des aiguillettes et cordelières… tentons de nous y retrouver:

2°REP décoré de la fourragère de la valeur militaire avec palme par le général Bertrand Ract-Madoux (opération Pamir 2011)

Les fourragères sont des décorations collectives, comme chacun sait, épinglées sur la cravate des emblèmes régimentaires, ce dans le cadre militaire. Elles sont attribuées lorsque l’unité décorée cumule un certain nombre de citations ouvrant vocation à cette attribution. Elles sont alors portées par le personnel du régiment à l’épaule gauche. Les personnels ayant participé à l’ensemble des opérations citées, ont le droit au port de cette distinction à titre personnel, même s’ils changent de régiment ou d’uniforme. Certaines de ces fourragères reçoivent des olives aux couleurs de la Légion d’honneur, de la médaille militaire, des croix de guerre… Ces olives se situent au-dessus des ferrets métalliques qui terminent le cordon.
Les aiguillettes sont de fausses fourragères destinées à orner l’uniforme de certains corps ou pour désigner certaines fonctions. Ainsi les aides de camp portent des aiguillettes dorées se terminant par deux ferrets fixées à l’épaule gauche. Les officiers d'état-major peuvent aussi y prétendre, mais je crois que c'est tombé en désuétude.

Les gendarmes portent une aiguillette en soie blanche.
Les pompiers autres que les pompiers de Paris qui sont des militaires du Génie et dont le drapeau est décoré de la fourragère rouge, portent une cordelière aux couleurs nationales. La police parisienne quant à elle porte une cordelière de soie rouge s’apparentant à une fourragère. Le drapeau de la Préfecture de Police est décoré de la Légion d’honneur (libération de Paris août 1944) mais pas de la fourragère car jamais ce corps n’a obtenu le nombre de citations suffisant pour qu’elle lui soit attribuée.
Jacques Chirac, alors président de la République a institué la fourragère aux couleurs de l’Ordre de la Libération (vert et noir) avec l’insigne miniature de la médaille, pour que les unités décorées de cet ordre et leurs personnels pérennisent la visibilité de cette décoration à l’heure où les Compagnons disparaissent. Il s’agit d’une cordelière à deux bruns non tressés qui laissait supposer que la République était en mal de finances et ne pouvait pas offrir une fourragère tressée…

 
Hier le drapeau du 2ème REP, après celui du 2ème REG s’est vu attribuer la fourragère aux couleurs de la Croix de la valeur militaire dans la cour d’honneur des Invalides. Leurs personnels porteront cette fourragère qui est, elle aussi, une cordelière non tressée à deux brins.
Les économies de bout de chandelle continuent… mêmes dans ces histoires de passementerie !

AM