La Commémoration du devoir de Mémoire en l’honneur des travailleurs et combattants chinois de la 1ère guerre mondiale s’est déroulée le dimanche 03 avril 2022 dans le parc de la légion d’honneur à Arras.

Cette cérémonie était organisée par la mairie d’Arras et l’Union Française des compatriotes du Shangdong était présidée par monsieur Nassim Amajoud, conseillé aux affaires patriotiques et militaire ; l’ AALOCF était présente ainsi que monsieur Arnaud Michel, conseillé délégué aux affaires européennes et à la mémoire, les présidents et représentants des associations du Haut de France, les associations de la communauté chinoise et les compatriotes de la province du Shangdong.

 

Devant le monument commémoratif des jardins du palais Saint-Vaast, monsieur Xavier Deneuville présentait le déroulement de la cérémonie ; occasion pour le président de l’AALOCF, monsieur Dayu Xu de faire un discours de circonstance : « Pendant la 1ère Guerre Mondiale, dit-il, des légionnaires d’origine chinoise ont combattu pour la France. A ma connaissance, ils étaient six dont un qui fut particulièrement héroïque : Mao Yubao. Il y a maintenant 3 ans, nous avions organisé une cérémonie afin que ne disparaisse pas de notre mémoire collective ces héros travailleurs et combattants chinois. Accompagnés du président de la Somme, monsieur Laurent Somon, nous avons parcouru les champs de batailles, ce dernier raconta l’histoire du légionnaire Mao Yubao, engagé à la Légion étrangère en 1916. Il fit montre au front d’une attitude extrêmement courageuse et déterminée, blessé à la tête par un éclat d’obus aux combats sur l’Ancre, il revient vers son unité pour participer à la bataille de l’Oise. En juin, de la même année, il est gazé, évacué et soigné à Paris où il reçoit la croix de guerre. L’ambassadeur de Chine monsieur Hu Weide, en reconnaissance à son courage et son audace, demande, pour l’épargner, qu’il soit affecté à l’arrière comme élève officier. C’était mal connaître la détermination de Mao qui estime son « travail » inachevé et remonte au front. De nouveau gravement blessé, il succombe à Jaulzy, dans l’Oise le 2 septembre 1918. Son corps repose au cimetière de Vic, près de Soissons dans l’Aisne.

Ces 140 000 travailleurs et combattants chinois venus en France pour la paix, ont laissé leur sang et leurs vies sur la terre de France ; plus de 2000 d'entre eux ont fondé la 1ère communauté chinoise à Paris.

Mon arrière grand-oncle, monsieur Tchang Kun, engagé volontaire faisait parti de ces 140 000 travailleurs et combattants chinois, arrivé en France en 1917.
Ses descendants, maintenant de la 4ème Génération, se sont parfaitement intégrés au sein de la société française, ainsi, une de ses petites filles a travaillé au ministère des affaires étrangères et plusieurs autres dans les administrations d’état et services des douanes.

Cette histoire familiale française, je l’entends depuis mon plus jeune âge, je l’ai découverte racontée par mon grand-père et ma mère. C'est précisément la conséquence de mon engagement à mes 18 ans dans la Légion étrangère, avec pour but de reprendre le chemin de mes Aïeux au service de la France avec honneur et Fidélité.

Si nous sommes présents aujourd’hui, c’est, bien entendu, qu’il nous semble indispensable de faire connaître l’histoire de ces travailleurs et combattants chinois, mais c'est aussi pour préciser et afficher notre attachement à notre pays d’adoption sans, pour autant, que nous ne renonçions à nos racines, forts de notre principal souhait qui consiste à entretenir d’excellentes relations durables entre nos deux pays. »

Dayu Xu, président de l’AALOCF.