"L'attitude menaçante de la Prusse au moment où une grande partie de nos forces sont immobilisées par la guerre d'Orient, avait engagé l'Empereur Napoléon III à constituer de nouvelles ressources par la création d'une 2ème Brigade Etrangère, uniquement composée de volontaires suisses. Le général honoraire suisse Ochsenbein, ami intime de l'Empereur Napoléon III, en prend le commandement le 15 mars 1855".
17 janvier 1855 : deux nouvelles Légions Etrangères sont créées en Algérie.
• La Légion Etrangère ou Légion suisse, avec deux régiments étrangers, de 1855 à 1856, formée en France, est commandée par le général Ochsenbein.
Colonel Meyer
• Le colonel Meyer commande le 1er Régiment constitué à Besançon, au camp de Sathonay ; le colonel de Granet Lacroix de Chabrière commande le 2e Régiment constitué à Dijon ; le chef de bataillon Lion commande le Bataillon de Tirailleurs.
16 avril 1856 : le recrutement des éléments suisses se révélant insuffisant, la 2e Légion Etrangère est dissoute. Elle forme, dix jours plus tard, le nouveau 1er Régiment Etranger, appelé également Régiment suisse, à faible effectif. Le 1er Etranger qui se bat en Crimée prend la dénomination de 2e régiment étranger.
6 juillet 1856 : le nouveau 1er Régiment Etranger, créé le 26 juin, sous les ordres du colonel Meyer, s’embarque à Toulon à destination de l’Algérie. Son effectif étant faible, le 2e Etranger lui cède 600 légionnaires pour compléter ses bataillons qui sont implantés à Sétif et à Bône. Le 2e Régiment étranger est complété à Sidi-Bel-Abbès avec les reliquats des deux régiments rentrés d’Orient pour leur dissolution. Avant d’entrer en campagne, le régiment reçoit son drapeau qui porte l’inscription d’un côté ‘’l’empereur Napoléon au 1er Etranger’’ et de l’autre ‘’Valeur et Discipline’’.
2 août 1856 : la campagne de Crimée s’achève. En reconnaissance des services rendus, les 1er et 2e Régiments de la Légion d’Orient sont dissous. Les légionnaires ainsi renvoyés regagnent Sidi-Bel-Abbès et se rengagent dans l’une des deux nouvelles Légions créées en leur absence le 17.01.1855. Puis à la dissolution de la 2e Légion Etrangère, ils forment le nouveau 2e Régiment Etranger.
Mi-1856 : la Grande Kabylie tient à sa spécificité et à son autonomie. Abd el-Kader n’a pu entraîner ses habitants à le suivre. De l’extrémité orientale de la Mitidja à la vallée de la Soummam, l’arc puissant du massif du Djurdjura continue de se dresser pratiquement inviolé. • Les Français, devant l’obstacle de ce bloc montagneux, se sont contentés de quelques coups de sonde en périphérie sans s’enfoncer en profondeur. Pourtant il importe d’en finir. • Il ne saurait être de véritable Algérie française sans le contrôle de ce pays berbérophone, aux portes d’Alger, riche d’une population de qualité et à forte densité. • Ces Kabyles, au teint blanchâtre analogue à celui des Européens, sont essentiellement des sédentaires. Regroupés dans des villages tassés sur les lignes de crête, ils vivent de la terre et d’artisanat. Amener à soumission ces montagnards intelligents et travailleurs s’annonce une rude entreprise.
Automne 1856 : les Kabyles se soulèvent contre la domination française toute nominale : ils vont attirer eux-mêmes les armées françaises ; plusieurs colonnes françaises convergent vers le cœur de la Kabylie ; depuis la Pax Romana, les Kabyles sont hostiles à toute présence étrangère sur leur territoire, des montagnes abruptes aux flancs souvent enneigés. Abd el-Kader lui-même a été chassé. Peu à peu, les zones sont conquises, parfois au prix de rudes combats.
• Au cours de cette première campagne, les légionnaires du 2e Etranger sont à nouveau confrontés aux Kabyles. La Légion perd à Bordj-Boghni deux officiers, Jaudon le 24 septembre et Veniard le 25 septembre. Le 7 octobre, la Légion perd un officier, Crignier à Ikhouchelen.
Jean BALAZUC P.P.P.P.
Sources
L’Algérie de J.H. Lemonier - Librairie Centrale Des Publications Populaires – Paris 1881.
La Légion étrangère – Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite- de John Robert Young et Erwan Bergot – Editions Robert Laffont – 1984.
Le 1er Etranger de Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – Branding Iron Production – 1986.
Le 4e Etranger de Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – Branding Iron Production – 1987.
La 13e D.B.L.E. de Tibor Szecsko – Editions du Fer à marquer – 1989.
Histoire de la Légion Etrangère de 1831 à nos jours du capitaine Pierre Montagnon – Pygmalion – 1999.
Français par le sang versé ; les hommes de la Légion Etrangère – Képi Blanc ECPAD – Editions du Coteau 2011
Site du Mémorial de Puyloubier.
de Chabrières de Granet-Lacroix Marie Louis Henry, colonel, chef de corps du 2e Etranger de la 2 e Légion Etrangère, formé à Dijon en mars 1855 et dissous en avril 1856 ; chef de corps du 2e Régiment Etranger formé au printemps 1856 avec les rescapés de la Guerre de Crimée ; le 24.06.1957, ses légionnaires forcent les défenses d’Icherriden par une charge irrésistible en dépit de la déclivité du terrain. Ayant revêtu sa tunique noire de parade à épaulettes, il est tué à Magenta le 4 juin 1859.
Crignier, officier de la Légion Etrangère, tué le 07.10.1856 à Ikhouchelen en Algérie.
Jaudon, officier de la Légion Etrangère, tué le 24.09.1856 à Bordj-Boghni en Algérie.
Lion, chef de bataillon, commandant le Bataillon de Tirailleurs de la Légion Etrangère ou Légion suisse, avec deux régiments étrangers, de 1855 à 1856, formée en France
Meyer, colonel, chef de corps du 1er Régiment Etranger de la 2e Légion suisse, formé à Besançon en mars 1855, puis du nouveau 1er Régiment Etranger formé à la dissolution de la 2e Légion étrangère le 16 avril 1856 jusqu’en 1858.
Ochsenbein, général honoraire suisse, ami personnel de l’Empereur Napoléon III. Commandant de la Légion Etrangère ou Légion suisse, avec deux régiments étrangers, de 1855 à 1856, formée en France.
Veniard, officier de la Légion Etrangère, tué le 25.09.1856 à Bordj-Boghni en Algérie.