Article consacré au 23ème anniversaire de la création des 1er et 2ème Régiments Etrangers de Génie (REG) - Article rédigé par Marie Larroumet.
Dans quelques jours, les 1er et 2e Régiments Etrangers de Génie (REG) fêteront le 23e anniversaire de leur création, rendant ainsi hommage à l’ensemble des glorieux anciens qui ont forgé ce qu’ils sont aujourd’hui.
Les 1er et 2ème REG furent créés le 1er juillet 1999, tous deux étant implantés dans le Sud de la France, le premier à Laudun et le second à Saint-Christol. Ils ont, depuis lors été largement employés en opérations extérieures (OPEX).
Bien que n’ayant pas de filiation officielle directe avec le Régiment étranger de Génie qui les a précédés, le 6ème REG, certains considèrent toutefois qu’ils en sont les héritiers – ils ont les mêmes missions de génie –, et particulièrement le 1er REG car, c’est avec la création du 2ème REG que le 6ème REG changea d’appellation pour devenir 1er REG. Cette « non officielle » filiation – elle n’est pour l’heure pas reconnue par le service historique de la défense (SHD) du fait de la non reprise du numéro – est notamment visible dans une certaine continuité entre les insignes des deux formations, le premier homologué en 1984 et le second en 1999 : présence, sur les 2 insignes, de colonnes antiques (6ème REG) puis d’un aqueduc (1er REG), ces constructions faisant référence à l’implantation historique – la Syrie - du 6ème Régiment Etranger d’Infanterie (6e REI), unité devancière du 6ème REG, et d’un corselet (6ème REG) puis d’une cuirasse (1er REG) noirs, ces deux pièces d’uniforme et leur couleur rappelant la vocation génie de ces deux régiments.
Créé le 1er juillet 1984 et dissout le 1er juillet 1999, très largement employé en à peine 15 ans d’existence en OPEX - Tchad, Pakistan, Irak, Somalie, Cambodge, ex-Yougoslavie-, le 6ème REG est, comme indiqué plus haut, lui-même l’héritier direct du 6e REI dont il a repris le numéro, les traditions et le drapeau.
Avec le 2ème Régiment Etranger d’Infanterie (2ème REI) et le 1er Régiment Etranger de Cavalerie (1er REC), c’est en outre l’un des trois régiments de la Légion étrangère à pouvoir s’enorgueillir de porter « Koweït 1990-1991 » peinte sur les soies de son emblème car il fut engagé au complet lors de l’opération « Daguet » – participation française à la coalition internationale formée à la suite de l’invasion du Koweït par l’Irak lors de la guerre du Golfe – entre les mois de septembre 1990 et fin février 1991 pour appuyer l’assaut puis déminer les plages de Koweït-City, opération qui lui valut d’ailleurs l’attribution d’une croix des TOE avec palme.
Le 6ème REI fut créé en Syrie le 1er octobre 1939 avec les restes des nombreux bataillons formant corps du 1er Etranger successivement envoyés au Levant – Syrie et Liban placés sous administration française par la Société Des Nations (ancêtre de l’Organisation des Nations Unies) après la Première Guerre mondiale (1914-1918) – depuis 1921 ainsi qu’en témoignent les noms de batailles inscrits sur son drapeau en plus du traditionnel « Camerone 1863 » : « Musseifre 1925 » et « Syrie 1925-1926 ».
Rapatrié à Sidi-Bel-Abbès (Algérie), maison-mère de la Légion étrangère, il fut dissout à l’issue de la campagne de Syrie (voir plus loin) le 1er janvier 1942, puis recréé en Tunisie a compter du 1er avril 1949 à la fois pour servir de vivier en hommes à la guerre d’Indochine (1946-1954) et pour lutter contre les mouvements indépendantistes tunisiens : par la signature, le 12 mai 1881, du Traité du Bardo, la Tunisie avait accepté le protectorat français, à savoir, la tutelle de la France, cette situation perdurant jusqu’au 20 mars 1956, date à laquelle la Tunisie accéda à son indépendance après plusieurs soulèvements violents.
A la réorganisation de la Légion étrangère qui fit suite à la fin de la guerre d’Indochine, le 6ème REI fut définitivement dissout le 1er juillet 1955.
Il est à noter que le nom de ce régiment est souvent associée à la campagne de Syrie qui est considérée comme l’une des pages les plus noires de l’histoire de la Légion étrangère : entre le 8 juin et le 14 juillet 1941, les britanniques envahirent la Syrie et le Liban pour empêcher les Allemands d’utiliser l’aérodrome français d’Alep (Syrie) pour des attaques aériennes sur l’Egypte lors de ce que l’histoire a retenu sous le nom de « guerre du désert » - série de combats menés en Afrique du Nord par les britanniques et leurs alliés entre 1940 et 1943 contre les forces allemandes et italiennes pour les repousser vers la Méditerranée -.
Cette campagne est une page sombre de l’histoire légionnaire car elle voit des képis blancs combattre d’autres képis blancs. Dans les rangs britanniques servaient en effet des éléments des Forces Françaises Libres (FFL) et parmi elles, la 13ème Demi-Brigade de Légion Etrangère (13ème DBLE) qui avait rejoint le Général de Gaulle à Londres 1 an plus tôt (voir bulletins Appels du 18 juin et 13ème DBLE).
Rédaction: Commandant (RC) Berengère Nail.